Danse avec moi

231 14 7
                                    

Mes courbes épousent mon matelas. Je le sens m'engloutir. Mes yeux se ferment. Je t'imagine. Je sens tes bras serrer ma taille et tes cheveux taquiner ma nuque. Je t'imagine si bien. Ton sourire illumine mon visage. Ton corps se dresse. Tu me domines avec splendeur. Tu exprimes tant de joie, tant de tendresse. Tu me voles un baiser. Tes lèvres m'ont tant manquées. Tes iris luisent de bonheur. Ma vision se trouble. Je pleure. Je t'imagine si bien. Je t'imagine si bien, là, juste là, dans le creux de mes bras. Le parfum du passé embaume mes narines. Les couleurs fanent, mon monde devient gris. Tes airs comblés contrastent parmi mes idées noires. Sans doute m'empêches-tu de te pleurer. Tu es égoïste. Tellement égoïste. Tandis que tu me nargues, perché sur le plus doux des nuages, je me force de vivre. Tu es libre. Je ne le suis pas. Pourtant, tu oses venir jusqu'à moi. Tu oses me souffler de t'oublier. Tu es fou. Réellement fou. Tu me manques. Tu me manques tant. Dire que je t'imagine si bien, là, dans le creux de mes bras. J'imagine si bien ton sourire, ton visage, ta présence, ta chaleur. Tu es parfait. Je te l'aurais répété. Tu l'es. Tu es mon tout, mon amour, mon espoir. Tu l'es. Malgré tout tu t'es envolé. Ne m'avais-tu pas promis, de vaincre cette maladie ? Tu es un menteur. Tu es vraiment un menteur. Je pleure. Tu souris. Je vois tes yeux vaciller. Pleures-tu, toi aussi ? Je l'espère. Tu dois pleurer. Pleurer pour toi, pleurer pour nous deux, pleurer cette injustice. Pleure, mon amour. Peut-être ainsi comprendras-tu ma douleur. Peut-être ainsi m'emporteras-tu avec toi. Tu sembles stupéfait. Ton visage livide se décompose. Refuses-tu de m'accorder la Mort ? Ne veux-tu pas que je te rejoigne ? Tu as perdu face à ta maladie. Je peux perdre face à mon deuil. L'inverse serait trop incorrect. Je ne suis pas obligé de vivre sans toi. Ton regard sévère me hurle le contraire. Tais-toi donc, tu ne sais rien. Tu ne sais rien du tout. Je veux mourir, Tommy. Guide-moi à travers la vallée des ombres de la Mort. Tu me le dois bien. Emmène-moi, Tommy. Libère-moi. Laisse-moi t'embrasser à nouveau. Permets-moi de mourir. Tu me manques. Tu me manques tellement. Mes doigts glissent vers mes poches. Tes yeux s'écarquillent. Que peux-tu y faire ? Tu es impuissant. Cette idée te rend fou. Je le vois dans ton regard. La lame écorche ma peau. Comme un papillon de nuit attiré par une flamme, elle caresse mon cou. Ton souffle s'est coupé. Tu me domines mais ne me contrôle pas. Tu as horreur de ça. Où est passé ton sourire ? Tu ne te réjouis donc pas ? Bientôt, nous serons à nouveau uni et la douleur s'estompera. Une larme perle le long de ta joue. Elle s'écrase sur mes lèvres courbées en un sourire franc. Je suis heureux, si heureux. Lorsque je brandis mon destin, ta tête s'incline. Tu ne veux pas assister à ce spectacle sordide. Tu es déçu. Je le sens. Tes émotions ne m'arrêtent pas. Ma chair se teint en rouge, tu disparais. Dans un rire euphorique, je sombre. Rejoins-moi, je t'attends. Entre, je serai là, enfui dans mon matelas. Mes yeux se fermeront. Cette fois-ci, je ne t'imaginerai pas. Tu seras réellement là, dans le creux de mes bras. Tu m'avais tant manqué.

OS Newtmas & DylmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant