Une symphonie de gémissements s'échappait de sous la couette, où les deux corps se mouvaient outrageusement l'un contre l'autre, entre leurs joues roses et les draps froissés. Thomas, haletant, l'observait avec admiration tandis qu'il fondait de chaleur et d'amour, englouti tout entier par le garçon à qui il avait juré loyauté. Ses ongles creusaient ses hanches blanches qui le chevauchaient, il détaillait son visage suintant de plaisir en glapissant. Il aspirait sa beauté, noyé dans sa divine contemplation. Ils s'embrassèrent précipitamment, Thomas se vit tomber de fatigue. Puis il fut réveillé en sursaut, croisant le regard de Minho, bouche bée devant son lit. Il poussa un cri d'épouvante que son ami ignora, lâchant distinctement : « Oh. My. God.
- Tu m'as foutu la trouille ! Qu'est-ce qui te prend, à me regarder comme ça ?
— Qu'est-ce qui me prend ? Qu'est-ce qui te prend ! C'est quoi, cette histoire ? Depuis quand tu fantasmes Newt ?
— D-De quoi me parles-tu ?
— Ne joue pas à ça, Tom ! Je viens de t'entendre gémir son nom alors que tu dormais ! Je n'y crois pas, tu fantasmes Newt ! Notre ami depuis la primaire ! que tu fantasmes ! Seigneur, c'est un cauchemar ! Il y a des milliers d'hommes sur Terre et il fantasme Newt !
— Minho... C'est logique, que je fantasme Newton.
— Hein ?
— Bon, assieds-toi. »
Son ami obéit. Ses yeux méfiants examinaient le brun comme s'il était un criminel.
« Je pense qu'il est temps que tu le saches. Voilà, um... Newton et moi sortons ensemble. Ça va faire deux ans maintenant. Nous sommes vraiment très, très amoureux, mes pensées ne sont pratiquement que rivées vers lui. Je l'aime plus que tout. J'adore ses yeux, son nez, ses lèvres, son sourire, son menton, ses cheveux, son corps et son esprit. Je suis passionné par lui. Alors oui, c'est logique si j'en rêve, parfois. »
La mâchoire de Minho pendit.
« H... Hein ?
— Nous l'avons caché à tout le monde jusqu'ici. Tu connais mes parents... Je ne voulais pas prendre de risque et cela ne le dérangeait pas.
— Tu sors avec Newt... murmura-t-il. Et je suis le seul à le savoir ? »
Thomas hocha la tête.
« Yes ! s'exclama-t-il. Pardon, mais je suis clairement le mieux placé pour être le premier à le savoir !
— C'est vrai que tu es celui qui nous connaît le mieux. C'est légitime.
— Alors... vous n'êtes plus potes ?
— Non, en quelque sorte. On s'aime bien plus que deux meilleurs amis ne devraient s'aimer.
— Pas de dramas en vue ? Ni de lourd secret d'amour interdit ?
— Absolument pas, non.
— Ouf ! Je m'étais préparé à te consoler pendant trois ans après le râteau monumental que Newt t'aurait mis, et à regretter notre trio toute ma vie ! Attends, ça veut dire que je suis la troisième roue du carrosse ?
— Mais non ! Si on veut passer un moment rien que tous les deux, on ne va certainement pas t'embêter en te forçant à venir tenir la chandelle ! Non, c'est comme ces deux dernières années. Quand on passe du temps avec toi, c'est vraiment pour passer du temps avec toi. Rien d'autres.
— Oh... Ça me touche. Enfin, ça me rassure, plutôt. Je vous aurais bien embêté si ça avait été le contraire. »
Il scruta Thomas un instant avant d'oser sourire : « Dis-moi, qui fait la meuf ? Newt ? » Le brun tapa l'épaule de son ami en riant.
« Minho ! T'es sérieux ?
— Ça veut dire oui ? »
Il reçut une seconde tape.