Autrefois

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« C'est bon, c'est bon ! J'y vais ! »

Newt soupira d'agacement. C'était la troisième fois consécutive que son père l'harcelait pour qu'il cherche ce vieux tableau dans leur cave. Il avait réussi à repousser cette tâche pendant les deux derniers jours, mais il n'avait à présent plus aucun échappatoire. Tant pis pour ses devoirs, il les ferait plus tard. Newt descendit les anciens escaliers en bois, grimaçant de peur. Une tempête s'exprimait dehors dans une symphonie de tonnerres, le vent faisait trembler la maison et la pluie martelait la minuscule fenêtre de la cave. L'obscurité qui l'accueillit lui fit froid dans le dos. Il saisit son portable et éclaira timidement la vieille pièce. La lumière crue et blanchâtre illumina des vieux jouets, une valise abandonnée, quelques vieux journaux, un vélo rouillé... Tout sauf un tableau. Mais, lorsqu'un craquement fit frémir le sol, le jeune homme le vit. Il était là, le cadre tant mentionné aux dorures anciennes, à un métrage à peine. Il venait d'apparaître, comme venu à l'aide d'une incantation soudaine. Newt crut bien halluciner et ragea silencieusement. Il n'avait rien d'intéressant, ce tableau. Il n'affichait qu'un fond vert d'une noirceur déprimante, on avait le sentiment que ses sujets avaient été brusquement arrachés de la peinture. Il était bon à jeter. Son père lui devait des explications. Mais, au moment où l'adolescent comptait l'interpeler, de longs traits, semblables à ceux que laisserait un pinceau, grimpèrent pour serpenter le long de la surface rectangulaire. Le portrait d'un homme était doucement en train de se dresser. Et quel homme. Newt aurait été submergé par sa beauté et l'éclat de ses yeux si ces liens invisibles ne l'avaient pas trainé jusqu'au tableau de leur douloureuse emprise. Il se débattit en vain, hurla d'une voix qui ne sera jamais entendue et griffa les démons déguisés qui tentaient de l'enlever. Une lueur aveuglante transperça soudainement le torse de la peinture et l'éblouit dans son attraction. La seconde d'après, Newt n'était plus dans sa cave.

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Newt sentit une substance absorbée d'eau tamponner avec douceur son front brûlant. Des goutes coulaient le long de sa tempe, des sueurs froides perlaient dans son dos. Il grogna, massa son crâne migraineux avec des sourcils froncés. Lorsqu'il voulut se redresser, une main ferme le maintint allongé sur ce qui semblait être un canapé.

« Papa...? hésita-t-il dans un murmure.

— Shh, restez allongé. répondit une voix douce. Vous devez vous reposer. »

Newt fut pris d'un sursaut. Ce n'était aucunement le timbre de son père. Il ouvrit grand les yeux et la vit, la peinture. Agenouillé, l'homme représenté avait pris vie et s'occupait de ses maux à l'aide d'un gant de toilette trempé. Il se rassit, prêt à s'enfuir. Mais l'inconnu contrôla ses mouvements et l'installa avec plus de tendresse

« Ne soyez pas brusque, vous avez fait une lourde chute. »

Il lui tendit un verre d'eau. Le garçon l'accepta et l'amena à ses lèvres tremblantes.

« D'où venez-vous, jeune voyageur ? Vos habits ne sont pas familiers. »

Newt ne comprenait rien ; la maison qui les abritait était étrangement décorée à l'ancienne. L'éclairage se faisait à lampe à l'huile, les meubles en bois étaient drapés de nappes brodées, les chaises en tissu de velours semblaient appartenir au style de Louis XVI et le sol était envahi de tapis anciens. Encore plus étrange, la disposition de la pièce était exactement la même que celle du salon de Newt. Un rien les différenciait.

« Comment vous sentez-vous, cher ami ? reprit l'inconnu.

— Je suis où, bordel... ! Et... vous étiez une putain de peinture, pourquoi... ? je... je dois délirer... »

L'homme se redressa, outré. Il portait finement un pantalon à taille haute, une chemise et un gilet sombre. Cet étranger sortait tout droit de l'époque. Fouillant ses poches vides, Newt s'exclama d'une voix affolée : « Où est mon portable ?!

OS Newtmas & DylmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant