Une miko tenait une ombrelle au-dessus de nous.
Mon futur mari et moi étions en train de marcher pour aller nous asseoir.
Je n'avais pas encore vu sa tête, je n'osais pas le regarder. J'avais seulement remarqué que nous faisions presque la même taille, il était légèrement plus grand.
Il portait un hakama* et un montsuki* noirs.
Il pleuvait, donnant à ce jour supposé être joyeux une allure de déprime.
Nous finîmes par arriver à l'intérieur du sanctuaire et nous nous installâmes au plus proche de la divinité, lui à droite et moi à gauche.
Je voyais du coin de l'œil sa famille, du moins, ses parents.
D'abord un homme de taille moyenne, avec des cheveux noirs assez courts. Ses yeux sombres devenaient des arcs de cercle dès qu'il souriait. Il était assez âgé.
Il n'était pas vieux, mais il commençait à avoir un certain âge.
Et puis, à côté de lui, une jeune femme regardait vers le sol, souriante, avec des yeux très fins elle aussi. Elle avait l'air d'avoir les yeux fermés, alors qu'ils étaient ouverts.
Elle avait une aura plutôt relaxante, je devais l'avouer.
Ses cheveux noirs étaient accrochés par une pince en or, ce qui montrait leur niveau de richesse.
Le prêtre se plaça en face de nous tandis que nous étions à genoux devant lui.
Je n'osais pas regarder le visage de l'homme qui se tenait à mes côtés.
Je redoutais ça.
J'avais peur de découvrir son visage.-Bien le bonjour à vous, commença lentement le vieux prêtre, comme vous le savez, nous avons des rituels symboliques afin de purifier les mariés. Je propose de commencer par le premier.
Il parlait d'une manière lente et reposante, c'était agréable.
-Le San San Ku Do. Reprit-il.
Une miko s'approcha et installa une coupelle remplie de saké purifié.
Alors que j'attendais pour mon futur époux de commencer à boire, je vis sa main m'inciter à commencer.
Sa main n'était pas du tout ridée comme je m'y attendais.
Peu importe.
Je pris le petit bol et pris une gorgée en inclinant la tête, comme le voulait la coutume.
Je voulus la lui donner sans détourner le regard pour qu'il puisse boire à son tour mais je sentis ses doigts me tourner délicatement la tête vers lui.
C'était assez impoli de faire ça mais ce détail ne me remonta pas à l'esprit, puisque je vis enfin à quoi ressemblait mon fiancé.
Il était jeune.
Vraiment jeune.
Il devait avoir seize ans lui aussi.
Ses yeux étaient très fins quand il souriait, comme ceux de ses parents mais redevenaient plus grands quand il prenait son air habituel.
Ses cheveux étaient de la même couleur que ceux de ses parents et lui arrivaient au niveau de ses yeux qui étaient de couleur bleus.
Sa peau était incroyablement lisse, il était parfaitement imberbe du visage mais son sourire apportait quelque chose de particulier.
Quelque chose de rassurant.
Je finis par reprendre mes esprits et dégageai sa main, ne voulant pas qu'il ne me touche.
J'entendis mon père soupirer de désarroi, ce que je venais de faire lui avait déplu.
Mon futur mari prit la coupelle avant d'en prendre une gorgée tandis que je détournai mon regard devant moi pour ne plus le voir.
Je ne voulais plus l'avoir dans mon champ de vision.
Il me la redonna et nous devions effectuer ça deux fois encore.
Quand le petit bol fut vide, le prêtre reprit :-Nous allons maintenant entendre les quelques vœux de monsieur Hara.
Hara.
Ce serait mon nom de famille après la cérémonie.
Celui-ci tourna la tête vers moi en souriant, ses yeux disparurent pour ne laisser place qu'à de petits traits.-Aimons-nous. Dit-il simplement.
Je fronçai les sourcils discrètement, un peu perdue.
C'était tout ?
Juste ça ?
Étaient-ce vraiment ses vœux de mariage ?
Ce jeune homme devant moi était visiblement encore immature, il avait un comportement puéril.
Le prêtre resta silencieux quelques secondes, comme pour voir si il avait réellement terminé. Une fois qu'il en fut sûr, il tourna la tête vers moi.
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La nuit où je te tuerai
Подростковая литератураLes parents ordonnent, les enfants obéissent. Imaginez avoir été élevé dans cette mentalité. Imaginez n'être né que pour servir les espoirs de vos parents. Imaginez avoir été entraîné, et ce depuis le début de votre vie, à initier un coup d'État, da...