Aucun de nous ne parlait.
Aucun de nous n'osait prononcer un seul mot, de peur que nos voix ne soient entendues car, derrière l'une des fenêtres du cabinet, se trouvait un groupe discutant à cœur joie de la cérémonie.
Bien que les volets soient fermés, tout comme la porte et autre, nous pouvions entendre leur discussion.
Ainsi, si nous ne voulions risquer de nous faire repérer, il était préférable que Ryuu et moi ne disions aucun mot.
Ce qui, pour être honnête, ne serait pas compliqué.
En revanche, Miwa et Ryoichi parlaient le moins possible, afin d'éviter un quelconque mot de travers.
Or, les paroles n'étaient pas nécessaires pour comprendre l'anxiété de Miwa. Celle-ci ne faisait que se tortiller sur sa chaise, observant anxieusement l'heure qui s'écoulait.
Nous étions ici depuis bien trop longtemps, notre absence ne tarderait pas à se faire remarquer.
De plus, plus le temps passait, plus le soleil se levait.
Ainsi, plus la ville se remplissait de passants.
La gouvernante finit par tourner la tête vers son mari d'un air pressé.-Combien de temps encore ? Questionna-t-elle à voix basse.
Celui-ci haussa les épaules tandis qu'il traitait à présent les mains de Ryuu.
La blessure de son dos était maintenant fermée par de nombreux points de suture, dont il faudrait cacher l'existence aux yeux de la cour.-Une dizaine de minutes, je dirais. Il faut dire que saisir des lames à pleine main n'est pas une bonne idée. Murmura-t-il en levant les yeux vers l'intéressé.
Son regard le réprimandait, seulement Ryuu n'en fit rien.
Le calme se poursuivit alors, devenant de plus en plus oppressant.
Plus vite.
Nous devions rentrer au palais au plus vite.
J'angoissais aussi.
C'était honteux, mais j'avais peur de ce que subirait Ryuu si quelqu'un remarquait son absence.
Écoperait-il de la même sanction ? Serions-nous interdis de nous voir ?
Non.
Je ne tiendrais pas une nouvelle fois.
De plus, il avait besoin de repos.
Il ne pouvait regagner entièrement ses heures de travail, il lui fallait davantage de sommeil et de pauses.
Or, l'empereur ne s'y résoudrait jamais."-Croyez-vous que dame Hara a été forcée de danser avec le général ?" Dit une femme.
"-Bien sûr. Qui l'aurait fait de son propre chef ?" Répondit un homme.
Ces deux phrases, provenant du groupe à l'extérieur, semblèrent résonner dans la pièce tant le silence était bruyant.
Je serrai alors les mains, frustrée.
Ce n'étaient que des suppositions de leur part, je ne pouvais m'emporter pour cela.
En revanche, je vis les yeux du médecin se poser sur moi d'un air interrogateur.
Apparemment, lui aussi se posait la question."-Personnellement, je m'y serais bien tentée. Il faut avouer que ce gosse possède pas mal d'atouts, que ce soit dans son portefeuille ou en-dessous de ces bouts de tissus." Avoua une autre.
Mes poings se refermèrent davantage.
Ryuu ne se résumait-il qu'à cela, à leurs yeux ?
Ne représentait-il que de la richesse et n'était-il qu'un corps ?
Ce n'était pas agréable à entendre."-Mais enfin ! Que dirait ton cher époux en t'entendant prononcer pareilles inepties ?!" S'exclama l'homme.
"-Oh allons, nous avons tous des penchants malsains, non ?"
"-Le diable ne m'attire pas."
Ils étaient trois.
Ces personnes étaient du nombre de trois.
J'essayais tout pour ne pas entendre leurs mots, seulement dans cette situation, ce n'était pas possible."-Allons, calmez-vous, je vous prie. Revenons sur la simple cérémonie, voulez-vous ? Par exemple, l'on m'a dit que le général et sa femme seraient partis en pleine soirée. Croyez-vous qu'il se serait passé quelque chose de grave ?" Reprit la première.
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La nuit où je te tuerai
Ficțiune adolescențiLes parents ordonnent, les enfants obéissent. Imaginez avoir été élevé dans cette mentalité. Imaginez n'être né que pour servir les espoirs de vos parents. Imaginez avoir été entraîné, et ce depuis le début de votre vie, à initier un coup d'État, da...