Chapitre 35

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-Depuis ce jour, je fais attention à tout ce qui m'entoure. Je n'ai pas à adresser la parole à quiconque qui soit autant supérieur à moi. Si je respire encore, c'est grâce à Ryuu qui n'a pas révélé la vérité, à ce moment-là. Conclut Miwa.

Tout le long de son récit, des flux d'émotions et de sentiments avaient traversés son visage. Commençant par la nostalgie, passant par la colère et terminant par la tristesse.
Pour ma part, j'avais été touchée, mais je ne comprenais pas entièrement.
De quoi avait-elle peur ?
De quoi avaient-ils tous peur ?
Mes beaux-parents étaient la définition du mot adorable, éprouvant beaucoup de compassion et de gentillesse, exprimant également beaucoup d'inquiétudes envers leur fils.
Je ne comprenais pas ce qui leur valait une telle réputation, à eux et à Ryuu.
Mon mari, auparavant vu comme un petit garçon adorable, était maintenant redouté ?
Que s'était-il passé pour que tout cela change ?
Était-ce seulement dû à leurs capacités ?

-Je ne comprends pas... Avouai-je, pourquoi tant d'effroi à l'égard des Hara ?

Miwa me sourit tendrement, de façon à me faire comprendre sa compassion.

-Pour faire simple, nous ne venons tout simplement pas du même monde. Mais si toi, tu te sens bien dans cette famille, alors sache que je suis contente pour toi. Mais je trouve honnête et juste de t'avouer que la majorité des habitants du pays n'auraient jamais fait ce que tu as eu le courage de faire.

Je ne répondis rien.
J'étais perdue.
Il me manquait de cruelles informations, et la gouvernante ne semblait pas vouloir me les prodiguer.
Si elle avait autant peur pour sa vie, alors je la comprenais.

-Épouser un Hara, surtout Ryuu, ce n'est pas une chose accessible, ni même une chose enviée. C'est bien dommage, lorsqu'on a hérité d'un aussi beau physique et d'aussi belles capacités...

Je ne voyais pas vraiment de défauts en mon mari.
Il avait des yeux magnifiques.
Un sourire tout aussi beau.
De même pour son visage.
Il était fort.
Il était gentil, adorable, immature parfois, mais-.
Mais qu'est-ce que je racontais ?
Non, bien sûr que non !
Il n'avait que des défauts.
Il était inconscient, borné, et empêchait mes parents de réaliser leur rêve ! Il avait détruit ma vie !
Je préférais ne pas penser à lui. Il ne m'apportait que des ennuis.
À la place, il fallait que je me penche sur un détail qui ne m'avait pas échappé.
Cette Fuyo, dont Miwa avait parlé, j'avais déjà entendu son nom.
Masato l'avait mentionné avec Hiro, en tant que personne ayant vu l'entraînement de mon mari.
Yamazaki Fuyo.
Je n'avais pas eu l'occasion de me renseigner à son sujet, or l'occasion s'offrait à moi.

-Qu'est devenue votre amie, Fuyo ? Repris-je, je ne l'ai pas vu dans la maison.

Miwa perdit subitement son sourire. Sa mine devint terne, maussade.
Apparemment, quelque chose de mal s'était produit.

-Fuyo...a toujours été plus curieuse que moi. Commença-t-elle, elle ne pouvait tenir en place. Elle était très extravertie, et été surtout impulsive. Et c'est cette impulsivité qui l'a...

Sa gorge se noua, elle fut forcée de se couper dans sa phrase.
Elle avait beaucoup de mal à se remémorer ce souvenir, comme si ça lui brisait le cœur.
Après quelques secondes de silence, elle reprit :

-J'imagine que tu es au courant du fait que Ryuu a été entraîné par ses parents, n'est-ce pas ?

J'hochai la tête silencieusement.
J'étais très attentive à ce qu'elle me racontait.

-En tant que servantes, beaucoup de choses nous sont refusées. Continua Miwa, les Hara étant la famille la plus puissante, tu comprends que nous avons interdiction à un quelconque contact avec eux. Après le premier incident, nous avons veillé à être très prudentes. Toutes les domestiques savaient à présent qui était le descendant de Yukio et Aïko Hara et nous prenions toutes soin de ne pas l'approcher, malgré sa bonté. Nous avons réussi à tenir un bon moment, mais tout a commencé à déraper dès lors que Ryuu a commencé à arborer des blessures.

La nuit où je te tueraiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant