Ryuu avait été rappelé en pleine nuit.
Un soldat était venu le chercher tandis que nous étions tous deux endormis après être rentrés.
Le froid avait fini par sérieusement m'attaquer et mon mari, se préoccupant davantage de mon bien-être que du sien, avait rapidement mis un terme à ce moment chérissable.
Je m'étais ensuite endormie très facilement, or j'avais été réveillée en plein milieu de la nuit.
J'avais alors ouvert les yeux puis avais assisté à une scène qui m'avait brisé le cœur.
Alors qu'il était en train de se diriger vers la porte de notre chambre d'un pas horriblement fatigué, les jambes de Ryuu avaient semblé céder sous son propre poids.
Il s'était rattrapé de peu à la porte, puis l'avait ouverte d'une main tremblante avant de disparaître.
Il devenait faible.
Plus qu'il ne le laissait paraître.
À présent, même marcher ne semblait pas toujours chose aisée pour lui.
C'était devenu une tâche inlassablement fatiguante, et douloureuse.
Sur le moment, je n'avais rien fait, car cela avait été si soudain...
Comment étions-nous passés d'une discussion si agréable à-.
Mais cela pourrait ne m'être que bénéfique, n'est-ce pas ?
Je n'avais pas à m'inquiéter pour lui. Mon père serait ravi d'apprendre que notre cible s'affaiblissait d'elle-même, alors je me devais de l'être également.
Je me devais d'éradiquer ce sentiment permanent à son égard.
Je n'avais pas le choix.
Que ce soit pour mon père.
Pour Yuna.
Ou pour mon propre bien.
Enfin, peu importe.
Le rappel de mon mari n'avait pas plût à ses parents, qui étaient d'ailleurs actuellement en pleine conversation avec l'empereur.
Or, ils avaient tenu à ce que l'impératrice et moi ne soyons pas présentes. De ce fait, je me promenais dans les couloirs du palais.
J'en profitais pour mémoriser de nouveaux chemins, cela n'était pas négligeable.
Cet endroit était immense, alors le connaître ne pourrait que nous avantager lors du coup d'état.
Et puis, puisque mon avancée n'était pas fructueuse ces temps-ci, toutes opportunités pour progresser dans ma mission devait être saisies.
Je marchai alors, passant devant de nouvelles pièces, or je finis par m'arrêter.
Yoko et Chinatsu se trouvaient en face de moi et avançaient dans la direction opposée.
De ce fait, nous allions nous croiser.
Leur récente distance ne me plaisait pas, au contraire elle me faisait mal.
Je ne pouvais me permettre de les perdre, elles étaient essentielles à ma mission.
Et elles étaient devenues importantes à mes yeux.
Or, je remarquai leur regard me fuir tandis qu'elles se rapprochaient.
Je fronçai les sourcils, perplexe.
Pourquoi tentaient-elles de m'éviter ?
Je ne comprenais pas, j'avais besoin que l'on m'éclaire à ce sujet.
J'attendis alors qu'elles arrivent à mes côtés pour prononcer ma demande :-Yoko, Chinatsu, pouvons-nous discuter ?
Les deux servantes s'arrêtèrent.
Je me tournai donc vers elles, celles-ci étant dos à moi. Heureusement, Chinatsu ne tarda pas à se retourner avant de me sourire chaleureusement.-Oh Ume, ça aurait été avec plaisir, mais nous avons beaucoup à faire. Dit-elle.
Peut-être, mais cela ne m'aiderait pas.
Je n'avais jamais eu d'amis aussi longuement, de ce fait je n'y connaissais rien en amitié et peut-être que je ne devrais pas m'inquiéter à ce sujet.
Mais pourtant, ma conscience me criait que non, ce n'était pas normal.-Seulement quelques minutes, je vous en prie. Continuai-je.
Chinatsu tourna la tête vers Yoko qui la regarda à son tour.
Elles semblèrent se concerter du regard, or la plus jeune finit par acquiescer tandis que mon amie ne daigna toujours pas se retourner.-Seulement quelques minutes. Répéta Chinatsu.
J'hochai la tête.
J'espérais simplement que cela serait suffisant pour obtenir les réponses dont j'avais besoin.-À vrai dire, j'aimerais comprendre pourquoi vous vous montrez si distantes, ces temps-ci. Avouai-je.
Aucune ne répondit, donnant lieu à un silence embarrassant.
Et cela eut tendance à ne pas me rassurer.
Or, Chinatsu finit par hausser les épaules.
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La nuit où je te tuerai
JugendliteraturLes parents ordonnent, les enfants obéissent. Imaginez avoir été élevé dans cette mentalité. Imaginez n'être né que pour servir les espoirs de vos parents. Imaginez avoir été entraîné, et ce depuis le début de votre vie, à initier un coup d'État, da...