Que faisait cet homme avec un tel bijoux ?
Il était sûrement au courant de l'identité du propriétaire de cette bague, mais pourquoi la gardait-il ?
Comptait-il la revendre ?
Je doutais qu'il puisse en tirer quelque chose, du moins à Tokyo et aux villes alentours. Au vu de la réputation de mon mari, personne ne voudrait l'acheter.
L'homme se fit servir un grand verre de je ne sais quel alcool, mais à présent mon attention était toute dirigée vers lui.
Il m'intriguait.
Que comptait-il en faire ?
Et surtout, il n'avait pas peur d'arborer un tel sceau en public.
Que devais-je faire ?
Une partie de moi voulait rester éloignée de lui, mais une autre part voulait s'en approcher, par curiosité.
Et guidée par le sentiment qu'il pourrait m'aider.
C'était comme une intuition, peut-être était-ce dû à l'aura qu'il renvoyait ? Il avait une certaine présence imposante, je ne savais pas comment l'expliquer.
J'avais conscience que, pour avancer le plus vite possible dans ma mission, il fallait que je prenne des risques.
Pour mon père.
Malgré ma lourde conscience qui ne faisait que m'énoncer les nombreux dangers que j'encourrais, je décidai de me lever pour aller m'asseoir aux côtés de cet homme, en prenant garde à ne pas dévoiler mon visage.
Or, avant de m'installer, j'eus le réflexe de retirer ma bague de fiançailles d'un geste rapide et de la cacher sur moi.
Il fallait que je ne prenne aucun risque.
Mais ne plus l'avoir me faisait ressentir...
Un nouveau vide.
Je pris la décision d'engager la conversation immédiatement mais d'un air décontracté afin de paraître la moins suspecte possible.-C'est une bien belle alliance que vous avez là. Commençai-je.
Je le vis esquisser un sourire.
Je ne pouvais voir que le bas de son visage, et celui-ci avait une barbe châtain clair et un sourire...
Étrange.
Je ne savais pas comment le décrire.
Celui-ci continua à faire rouler l'anneau sur le bois.-C'est une bonne trouvaille, en effet.
Sa voix était grave, elle ne m'inspirait rien de bon, mais je préférais ne pas y faire attention.
Je décidai de poursuivre :-Qu'allez-vous donc en faire ?
L'homme émit un petit rire qui n'avait rien de bienveillant.
-La rendre à son propriétaire, bien évidemment.
Je restai silencieuse, afin d'essayer de déceler si il était sérieux ou non. Malgré son rire, son air m'indiquait que c'était bien son intention.
Mais n'avait-il pas peur de Ryuu ?
Et puis, dans quelle circonstance pourrait-il l'approcher ?-Vous êtes bien courageux. Répondis-je, plutôt perplexe.
Il haussa les épaules.
Il ne semblait pas du tout effrayé, au contraire il était complètement détaché de la situation.-Je n'ai pas peur de ce petit gars, contrairement à la majorité de la population ici.
Je fronçai les sourcils, stupéfaite.
C'était bien la première fois que je voyais un habitant de Tokyo affirmer qu'il n'était pas effrayé face à mon mari.
Cela suffit amplement à attiser ma curiosité et ma détermination à continuer cette discussion avec lui.-C'est rare. Remarquai-je.
-En avez-vous peur ? Voulut-il savoir.
Je pris quelques secondes avant de répondre.
Devais-je répondre la vérité, qui était non ?
Ou devais-je prétendre être du même avis que les autres ?-Il m'arrive de le redouter, en effet. Mentis-je.
Un entre-deux, cela me semblait parfait.
L'homme fit rouler l'anneau vers moi et je le stoppai avec ma main. Je le pris pour l'observer.
Le sceau était tout aussi finement sculpté que ma bague de fiançailles.
Et d'ailleurs, je pus enfin découvrir le sceau de ma belle-famille.
Une fleur de sakura transpercée au cœur par une dague.
C'était spécial, mais je trouvais cela jolie.
Et très original.
Je compris pourquoi ce sceau était si reconnaissable.
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La nuit où je te tuerai
Novela JuvenilLes parents ordonnent, les enfants obéissent. Imaginez avoir été élevé dans cette mentalité. Imaginez n'être né que pour servir les espoirs de vos parents. Imaginez avoir été entraîné, et ce depuis le début de votre vie, à initier un coup d'État, da...