-Allez-vous nous faire l'honneur de nous présenter une démonstration de vos talents, ce soir ? Questionna un étranger à mon mari.
Ryuu se contenta de leur esquisser un sourire de politesse avant de répondre par la négative.
La soirée débutait, et nous avions d'ores et déjà été approchés par des invités. Or, n'étant arrivés que dans l'après-midi, aucun d'eux n'avaient assistés aux combats de mon mari.
Seulement, même si je le devrais, je ne parvenais à écouter.
Comment pouvais-je être attentive à notre interlocuteur alors qu'un homme ne faisait que me fixer ?
En effet, c'était un étranger, lui aussi, et se tenait plus loin avec un verre de vin à la main. Et surtout, il ne faisait que me regarder.
Il fallait également ajouter à cela tous les autres regards que Ryuu et moi devions supporter.
Cependant, contrairement au banquet auquel j'avais dû assister sans lui, il n'y avait aucun murmure.
Non, pas un seul.
Pas un seul mot à notre encontre était prononcé à voix haute, ni en chuchotant.
Et il fallait le dire, c'était agréable.
La présence de Ryuu m'apportait le sentiment d'être en sécurité, malgré que j'avais conscience que nombre de personnes présentes ici-même ne nous voulaient aucun bien.
Or, cet invité, malgré mon mari à mes côtés, ne me lâchait pas. Cela me mettait mal à l'aise et dans une situation très inconfortable.
En accueillant les invités, j'avais déjà du faire face à beaucoup d'indécence de certains, cela m'avait suffit.
J'essayai alors de ne pas regarder dans sa direction. Je détournai les yeux dans la salle, observant ce qu'il s'y passait.
Des courtisans dansaient par couple au centre de la pièce, tandis que le reste discutait sur les côtés. Les servantes se faufilaient à travers la foule, des plateaux dans les mains afin de satisfaire toutes envies gustatives de quiconque. J'avais d'ailleurs aperçu Chinatsu et Miwa, or je n'avais pas encore vu Yoko.
L'empereur et l'impératrice parlementaient avec des étrangers bien habillés, tandis que mon beau-père se tenait à leurs côtés.
Ma belle-mère, quant à elle, se trouvait assez éloignée d'eux, mais elle n'était pas seule pour autant.
En effet, tandis qu'Aïko parlait, arborant un nouveau kimono noir et un rouge à lèvres très rouge, accompagné d'un verre de vin à la main, trois hommes l'observaient en tentant désespérément de l'écouter.
Cependant, et cela se voyait, tous trois la dévoraient des yeux et se perdaient dans leurs pensées subjectives. Leurs regards la parcouraient de haut en bas, puis se posaient sur ses mains, ses lèvres, ses iris, et j'en passe.
Oui, Aïko était une femme magnifique, mais elle n'en restait pas moins mariée. Ces invités n'en avaient-ils donc pas consciences ?
Ou alors n'y prêtaient-ils aucune attention ?
À vrai dire, je penchais plutôt pour la deuxième option.
Maintenant que j'avais compris comment marchait la cour, il était évident que ce n'était pas une bague de fiançailles qui empêcherait ces hommes d'approcher ma belle-mère. L'aura qu'elle renvoyait les avait charmé, et ils étaient maintenant attirés par elle.
Cependant, du mouvement attira mon regard vers un nouvel endroit.
De l'autre côté de la salle, Hiro était lui aussi en compagnie d'une demoiselle étrangère qui, visiblement, lui faisait des avances.
Celle-ci venait tout juste de lui prendre ses mains en riant niaisement, et ce en lui faisant des yeux doux.
Le jeune homme était un bon parti aux yeux des femmes, seulement il était déjà pris.
Or, cela étant un secret, celui-ci se força à lui renvoyer un sourire de politesse, n'osant pas rompre ce contact.
Peut-être par peur de la vexer ? Ou pour les apparences ?
À sa place, je ne savais comment cela serait perçu de refuser de telles avances, or je ne pensais qu'à Chinatsu. Celle-ci était aussi présente, et ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle ne soit témoin de cette scène.
Pour l'instant, je ne voyais rien de sincère, dans cette fête.
Quel sourire était vrai ?
Quel mot était réellement pensé ?
Quel regard était vraiment ressenti ?
Tous se mentaient, tous se charmaient...
Et cet homme qui ne faisait que me regarder n'arrangeait rien à la situation ! J'avais désespérément essayé de l'ignorer, mais je sentais encore ses yeux posés sur moi !
Des frissons de malaise finirent par me parcourir, et je ne sus de quelle manière me distraire de cela.
Heureusement, du mouvement finit par se faire. Les invités en face de nous firent une légère révérence avant de se retirer, afin d'aller tous deux partager une danse.
Or, Ryuu et moi n'eûmes pas le temps de souffler.
Un serveur s'approcha de nous puis, après un hochement de tête, tandis son plateau empli de coupes vers nous.
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La nuit où je te tuerai
Novela JuvenilLes parents ordonnent, les enfants obéissent. Imaginez avoir été élevé dans cette mentalité. Imaginez n'être né que pour servir les espoirs de vos parents. Imaginez avoir été entraîné, et ce depuis le début de votre vie, à initier un coup d'État, da...