Le repas venait tout juste de commencer, et j'étais déjà très mal à l'aise.
Après avoir examiné la salle des armes de Ryuu et avoir réalisé qu'il n'y avait rien de très intéressant, j'avais visité toute la maison.
C'était une très jolie habitation, cependant je n'avais en rien avancé mes recherches.
Quelques heures plus tard, un garde était venu nous chercher pour nous annoncer que nous devions revenir pour dîner.
Et nous y voilà.
Mon mari n'était plus en armure, il portait une chemise beige avec un simple pantalon noir. Il n'avait fait aucun effort vestimentaire, il aurait pu mettre un kimono.
L'empereur l'avait très mal regardé en le voyant entrer, les mains dans les poches qui plus est, mais n'avait rien dit. Son comportement était vraiment irrespectueux mais je ne pouvais rien y faire. Il était aussi venu avec un katana qu'il avait posé sur le sol, juste à côté de sa chaise.
Quelques servantes attendaient sur les côtés, l'une d'entre elles étant Yoko. Celle-ci avait la tête baissée vers le sol. Nous étions toutes les deux gênées.
Au niveau des répartitions autour de la table, l'empereur était en bout. Ryuu était le plus proche de lui, à sa gauche, et moi j'étais aux côtés de mon mari. En face de nous se trouvait le couple blond, dont j'avais oublié le nom. À côté d'eux, se trouvaient les Kobayashi. À ma gauche, se tenaient assis le dernier couple dont j'avais oublié le nom. Après eux, il y avait l'homme désagréable que je n'appréciais guère, Sasaki. Et enfin, en face de lui, le dernier homme seul dont j'avais malencontreusement omis le nom.
J'en avais retenu deux sur cinq, c'était faible. Je devais faire mieux.
Je devais me montrer digne. Je devais faire bonne image pour que mes parents n'aient pas honte de moi.
L'empereur se pencha légèrement vers mon mari, qui avait sa tête posée contre son poing droit, où il y avait son bandage.-Tu aurais pu te vêtir plus correctement. Reprimanda l'homme d'état à voix basse, et tiens-toi correctement, Ryuu.
Celui-ci s'exécuta.
Ça se voyait qu'il n'avait pas envie d'être là.
Ce n'était pas très polie, les invités avaient sûrement remarqué son mécontentement alors qu'ils étaient venus pour lui.-Eh bien que vois-je ? Tu t'es blessé à la main, le jeune ? Lança Sasaki.
Mon mari ne répondit rien.
Je savais qu'il ne supportait pas l'homme non plus, malheureusement nous étions contraint de nous taire et de prendre sur nous.-As-tu trop joué avec ? Se moqua le même invité.
C'était une remarque très déplacée envers quiconque, mais encore plus envers un adolescent.
Ce n'était vraiment pas approprié, il devrait apprendre à faire attention à ses paroles.
Je me sentais encore moins à l'aise.
Ryuu, lui, avait serré son poing. Il était visiblement frustré de ne pas pouvoir réagir.-S'il vous plaît, ne tenez pas de propos obscènes envers des enfants. Coupa la femme blonde.
Elle avait l'air très sage, et semblait ne pas apprécier l'humour de Sasaki non plus. Plus tôt, elle n'avait pas ri à la dernière remarque de l'homme.
Celui-ci se mit à rire de plus belle.-"Des enfants" ?! Je ne les considère plus comme des gosses, avez-vous oublié qu'ils ont forcément consommé leur mariage ? C'est des adultes à présent ! N'est-ce pas, Ryuu ?
L'homme était en train de regarder vers nous.
J'étais terriblement gênée par ce qu'il venait d'insinuer. Je n'y avais même pas pensé quand nous étions arrivés, je devais avouer que j'avais totalement oublié ce détail.
Je me sentis rougir, de colère et de honte.-Ce genre de choses ne sont pas faites pour être divulguées, alors je vous prierai de respecter la vie privée de ma femme et moi. Répondit calmement mon mari.
J'imaginais qu'il retenait sa haine lui aussi, cependant il excellait pour garder son sang froid.
C'était sûrement une chose essentielle quand on était garde.
Je me rappelai alors que Yoko entendait absolument toute la conversation, je me sentis subitement encore plus humiliée.
Je voulais m'enfuir, le plus loin et le plus vite possible.
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La nuit où je te tuerai
Teen FictionLes parents ordonnent, les enfants obéissent. Imaginez avoir été élevé dans cette mentalité. Imaginez n'être né que pour servir les espoirs de vos parents. Imaginez avoir été entraîné, et ce depuis le début de votre vie, à initier un coup d'État, da...