Chapitre 64

17 4 0
                                    

La pluie tombait fortement.
L'averse d'hier n'avait cessé. Au contraire, elle s'était accentuée sans s'arrêter.
Je me trouvais dans la cour, accompagnée d'Hiro qui n'était pas protégé de la pluie par les quelques gardes derrière nous.
Nous attendions la calèche des parents de Ryuu qui allait arriver d'ici sous peu.
Mes beaux-parents n'avaient prévenu personne de leur visite à la cour, seul un messager nous était parvenu ce matin, informant de leur proche arrivée.
Ainsi, ni de l'empereur, de l'impératrice ou de Ryuu n'avaient pu être présents.
Sauf moi et Hiro, étant là afin de remplacer mon mari.
D'ailleurs, j'observais celui-ci depuis quelques minutes maintenant. Le jeune homme avait le regard vide, il était perdu dans ses pensées or, la tension dans ses mains témoignaient d'une certaine colère qu'il n'arrivait à réprimer.
À quoi pouvait-il bien penser au point de trahir sa passibilité ?
Pour être honnête, je m'inquiétais un peu, alors je décidai de prendre la parole :

-Qu'y a-t-il ? Questionnai-je.

Hiro tourna la tête vers moi, et je discernais de la peine dans ses yeux.
Accompagnée d'une tristesse profonde.
Pourtant, il sourit :

-Rien de très important, je rêvassais un peu. Répondit-il.

Je laissais un petit moment de silence, seulement perturbé par le bruit des gouttes d'eau qui s'écrasaient violemment contre le sol.
Il ne dégageait pas son aura habituelle.
Il était bien plus anxieux, angoissé, et même frustré.

-Vous me semblez tendu. Avouai-je.

Il ne répondit pas immédiatement.
Il perdit son sourire, prouvant ainsi que j'avais raison.
Du moins, j'avais mis le doigt sur quelque chose.
Si je pouvais récupérer une seule information, j'en serai ravie car pour l'instant, j'avais l'impression de reculer dans ma mission.

-Le mois de Décembre n'est simplement pas un mois que j'affectionne, c'est tout. Reprit-il.

Ce mois dérangeait tout le monde à la cour, de ce que j'avais compris.
Et puis, avec ce que je savais déjà, je pouvais facilement deviner que la mauvaise humeur d'Hiro était liée à Ryuu, et peut-être également à la cérémonie qui approchait.
Malgré le fait que je ne savais toujours rien à son sujet, pas même quand elle aurait lieu.

-Serait-ce à cause de la fête qui va se tenir ? Voulus-je savoir.

Le soldat se raidit immédiatement après avoir entendu ma question, ses mains se resserrant dans son dos.
Il fallait croire que j'avais raison.

-Je devrais m'en réjouir. Dit-il.

-N'est-ce pas le cas ?

-Plutôt mourir que de célébrer ça.

Nous ne dîmes plus rien après cela pendant un léger moment.
J'étais plutôt choquée par la violence de ses propos.
Lui, qui habituellement restait calme, montrait ouvertement son désaccord et ses sentiments négatifs.
Personne n'avait hâte à cette cérémonie, sauf les parents de Ryuu et l'empereur, d'après Miwa.
J'étais de plus en plus curieuse. Je voulais savoir de quoi il s'agissait, d'autant plus que l'on me préparait pour cette occasion.
Néanmoins, même si je devais récupérer des renseignements, je ne continuai pas le sujet.
Je ne voulais faire plus de mal à Hiro, car il en souffrait visiblement.
À la place, je me décalai légèrement sous le parapluie afin de lui laisser de la place. Celui-ci tourna la tête vers moi, surpris.
Et après une courte hésitation, il vint s'abriter lui aussi.
Nous étions plus proches que d'habitude, et même plus proches que nous ne devrions l'être, mais je ne voulais pas le laisser ainsi sous la pluie.
Je le respectais.
Je n'étais pas imbue de ma personne comme certains courtisans.
Je ne pas pensais qu'à moi, mais aussi aux autres.

La nuit où je te tueraiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant