Je ne faisais que penser à Ryuu.
Je n'arrivais pas à penser à autre chose, il occupait l'entièreté de mon esprit.
J'étais inquiète à son sujet. Je ne savais pas si il avait pu se soigner, au moins retirer les bouts de verre logés dans ses pieds. Je me demandais aussi comment allait son dos même si, pour être honnête, je connaissais déjà la réponse.
J'étais frustrée et en colère contre l'empereur. Sa décision n'avait eu aucun sens, à part punir et humilier Ryuu qui n'était, en réalité, responsable de rien, à part de la perte de sa bague.
Et encore, pouvait-on réellement le considérer responsable pour cela ? Était-ce de sa faute ?
Cela faisait plusieurs heures que nous étions revenus, donc j'imaginais que Ryuu se trouvait dans le palais, à présent.
Il faudrait que j'aille faire un tour aux cachots, afin de faire regretter l'agresseur de mon mari. Je ne l'avais pas oublié, et je comptais bien le venger.
J'avais peur pour mon mari, mais aussi pour ce que l'empereur déciderait pas la suite. J'imaginais qu'il n'allait pas être clément avec nous désormais, sachant qu'il ne l'était déjà pas.
Ce serait sûrement plus difficile de nous voir.
Ça ne m'arrangeait pas pour ma mission.
Et ça ne me plaisait pas.
Je voulais...
Je voulais le voir.
J'avais l'impression de me sentir vivante, lorsque j'étais avec lui.
Entière.
Maintenant que j'y repensais, chaque moment à ses côtés avait été une sorte de pause dans mes tourments. Une pause dans ma vie.
Une pause tranquille.
Calme.
Que je finissais par écourter, en me rappelant la réalité et le futur qui nous attendait.
Nous n'aurions pas de futur commun.
J'avais pris le soin de désinfecter mes plaies et de bander mes pieds. Ainsi, j'espérais guérir le plus vite possible.
J'espérais que Ryuu avait pu faire de même.
Je sortis de mes pensées en entendant la porte coulisser derrière moi. Je me tournai et vis Yuna entrer à pas feutrés dans la pièce. Elle referma discrètement derrière elle et vint s'asseoir à côté de moi.
Nous étions dans la même pièce qu'hier, mais avec une personne en moins.-Père et mère ont dit que nous allions partir ce soir. Informa-t-elle.
Ils ne seront pas restés longtemps, seulement une journée.
Savoir que je serai séparée si tôt de ma petite sœur me brisa le cœur, sachant qu'elle devrait retourner à son quotidien difficile.
Je ne le voulais pas, mais je n'y pouvais rien.
Mais d'un autre côté, j'étais soulagée de savoir que je serai libérée de cette pression.
Celle d'être à la vue de mes parents.
De mon père.-Ça va aller ? Questionnai-je en prenant sa main dans la mienne.
Yuna hocha la tête, confiante.
Elle semblait aller bien mieux, depuis hier soir.
Grâce à Ryuu.-Oui, je pense que je pourrai tenir. Décréta-t-elle.
Je lui souris, elle me manquait déjà.
-Que s'est-il passé, lorsque nous étions à Tokyo ? Nous avons entendu des gens crier. Questionna-t-elle.
Que s'était-il passé ?
Mon père, dans un élan égoïste, nous avait conduit dans une situation délicate.
Très délicate.
Mais qu'est-ce que je disais ?
Je ne pouvais pas le blâmer.
Je n'en avais pas le droit.-Des passants nous ont reconnu mais ne t'en fais pas, nous avons réussi à nous enfuir. Répondis-je.
Je ne voulais pas lui donner plus de détails concernant les nouvelles blessures que s'était fait mon mari.
Je ne voulais pas l'inquiéter, j'avais bien compris qu'elle tenait à lui.-Je ne comprends pas, n'est-il pas aimé ?
Je secouai la tête.
-On ne peut pas plaire à tout le monde.
Yuna regarda devant elle, perdue dans ses pensées.
Une brise vint doucement soulever quelques mèches de ses cheveux.-Pourtant, et je sais que je ne le devrais pas, mais je l'apprécis beaucoup. Avoua-t-elle penaude, hier soir, il a été gentil. Il n'a rien de méchant comme le dit tant père.
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La nuit où je te tuerai
Dla nastolatkówLes parents ordonnent, les enfants obéissent. Imaginez avoir été élevé dans cette mentalité. Imaginez n'être né que pour servir les espoirs de vos parents. Imaginez avoir été entraîné, et ce depuis le début de votre vie, à initier un coup d'État, da...