Nous étions en train de balayer la maison des servantes avec Yoko. Cela faisait maintenant quelques heures que je m'étais légèrement disputée avec Ryuu, et je regrettais encore d'avoir laissé échapper un soupçon de ma colère.
Je me contrôlerai mieux la prochaine fois. J'avais le droit de commettre des erreurs, mais il fallait que je les évite et les réduise un maximum possible.-Vas-tu manger avec nous, ce midi ? Questionna Yoko.
Je n'y avais pas pensé.
L'heure du repas, c'était le seul moment que je pouvais passer avec mon mari.
Hier, je n'avais pas eu le temps, j'avais voulu faire bonne impression, mais maintenant que je savais que mes parents allaient venir, je n'avais plus de temps à perdre.
Je lui souris légèrement tout en continuant ma tâche ménagère.-J'aurais voulu, mais je suis obligée de refuser. Excuse-moi. Répondis-je.
J'aurais réellement voulu, je l'aurais fait avec plaisir si je n'avais pas une mission en cours.
Malheureusement, la vie en avait décidé autrement, je ne profiterai pas de mon adolescence.-Que vas-tu faire ? Continua-t-elle.
Je pouvais jouer la carte de l'honnêteté sur ce coup-là, puisque la vérité semblait être la réponse la plus logique.
-Je voudrais passer un peu de temps avec mon mari. Avouai-je.
Yoko ne répondit pas tout de suite.
Elle termina de balayer son côté avant de me répondre :-Te manque-t-il déjà ?
Il ne me manquait pas, loin de là.
Si je pouvais me passer de lui, je le ferais sans hésiter.
Je levai la tête vers elle qui était maintenant dos à moi, en train de faire les poussières d'un meuble dans l'entrée.-Apparemment. Mentis-je.
Cette fois, l'honnêteté n'était pas la bonne solution.
Il fallait que je sache jouer entre les affirmations vraies et les fausses, une seule erreur pouvait conduire à ma perte.
Je devais être très prudente.
Même si ça me dérangeait de dire qu'il me manquait, ce gamin était très bien loin de moi.-Vous avez donc des liens amoureux...je pensais que ce n'était qu'un mariage forcé, pour être honnête. Reprit Yoko.
C'était bel et bien un mariage forcé, sans aucun liens amoureux.
Ni même sans autres liens tout court.-Il faut croire que la vie fait bien les choses. Continuai-je.
Nous continuâmes nos corvées dans le silence.
Même si je voulais devenir amie avec elle, ce n'était pas tout le temps simple. J'avais déjà repéré que Yoko se refermait sur elle-même par moment, comme actuellement, par exemple. Dans ces moments-là, elle ne parlait plus. Elle restait concentrée sur ce qu'elle faisait, comme si elle était dans un autre monde.
Comme si elle était seule.
Je rangeai alors les balais dans un placard avant d'aller la rejoindre. Une autre servante arriva en même temps que moi. Elle avait les cheveux châtains, rassemblés dans un chignon. Elle arborait des yeux marrons et la même tenue que nous.
Elle était d'ailleurs assez grande.
Évidemment, la nouvelle venue s'inclina devant moi et me voyant, alors je fis de même, ce qui la surpris mais elle détourna le regard vers Yoko.-Comment s'est passée la sortie avec ton prétendant ? Questionna-t-elle.
La concernée haussa les épaules tout en essuyant le meuble avec un torchon blanc.
-J'ai refusé. Répondit-elle.
-Pourquoi ? N'était-il pas à ton goût ?
-Exactement.
La nouvelle arrivante leva les yeux au ciel avant de s'avancer vers elle. Elle lui prit son torchon pour pouvoir lui parler. L'intéressée se tourna vers elle.
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La nuit où je te tuerai
Novela JuvenilLes parents ordonnent, les enfants obéissent. Imaginez avoir été élevé dans cette mentalité. Imaginez n'être né que pour servir les espoirs de vos parents. Imaginez avoir été entraîné, et ce depuis le début de votre vie, à initier un coup d'État, da...