Chapitre 17

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Je m'étais levée tôt. J'étais, normalement, la seule à être debout.
Pourquoi ? Je devais aller voir Masato, l'ami de mes parents, afin qu'il puisse me délivrer ces informations importantes. Cela impliquait de se rendre en ville, Ryuu ne devait pas l'apprendre.
Il m'avait déjà prévenu une fois, je ne savais pas si il laisserait passer ça une seconde fois.
Avant de partir, je fis coulisser silencieusement la porte de la chambre que nous avions dû partager, avec mon mari. Nous avions dormi dans des futons séparés et éloignés l'un de l'autre, mais je devais avouer que je n'avais pas vraiment réussi à fermer l'œil.
Sa présence dans la même pièce m'avait grandement dérangé.
Je vis que Ryuu dormait encore, et c'était normal. Il avait besoin de dormir une vraie nuit, et non pas seulement une heure ou deux.
Ses cheveux lui retombaient complètement sur le visage, je ne voyais même pas ses yeux.
Mon regard descendit vers son bras. Je remarquai qu'il était plutôt musclé. Ce n'était pas vraiment étonnant, au vu de la fonction qu'il exerçait.
Mes yeux revinrent sur son visage. Il avait la tête d'un ange lorsqu'il était endormi.

-Ne le trouves-tu pas magnifique ? Chuchota une voix.

Je sursautai en me retournant.
Je venais d'être extirpée de mes pensées par Aïko.
Je me rendis alors compte de ce à quoi j'avais pensé.
J'avais honte.
Horriblement honte.
Lui ? Adorable ?
Bon à tuer, oui.
Je ne répondis rien, j'étais bien trop gênée pour faire quoique ce soit.
Ma belle-mère me sourit.

-Je trouve que mon fils est vraiment beau. Il est ma plus grande fierté. Continua-t-elle à voix basse.

Je finis par faire coulisser la porte pour la fermer.
J'avais seulement voulu m'assurer qu'il dormait bien, mais maintenant Aïko était réveillée.
Comment allais-je faire ?
Je devais absolument voir Masato.

-Pourquoi es-tu debout ? Questionna celle-ci.

Que pouvais-je répondre ?
Il ne fallait pas que je paraisse suspecte.
La belle-fille parfaite.
Parfaite.

-Je me disais que je pouvais préparer le déjeuner pour que vous n'ayez pas à le faire. Mentis-je.

Ma belle-mère me sourit davantage.

-Oh, que c'est gentil de ta part ! Continua-t-elle. Nous pourrions faire ça ensemble ! J'allais justement descendre au marché, veux-tu bien m'accompagner ?

Je ne répondis rien.
La chance me souriait.
C'était une opportunité si belle ! Je me devais de dire oui.
Quoique...
Comment pourrais-je récupérer les renseignements de Masato si Aïko était à mes côtés ?
Ça allait poser problème.
Peu importe, je me débrouillerai pour m'éloigner d'elle le temps de quelques minutes. De plus, ça me donnait une bonne excuse devant mon mari.
Je n'étais pas seule, après-tout.
J'hochai la tête.

-Bien sûr !

Celle-ci émit un petit rire avant d'aller chercher des capes près d'un porte-manteau.
Elle semblait être consciente, elle aussi, des risques.
Je compris que même les parents de Ryuu étaient en danger seulement pour leur fils. Ils devaient eux-aussi se cacher, surtout que le peuple connaissait sûrement leur tête.
Les pauvres, ça ne devait pas être facile.
Elle m'en tendit une et alors que nous étions prêtes à partir, nous entendîmes quelqu'un toquer à la porte.
Ma belle-mère se dirigea vers celle-ci pour l'ouvrir.
Un garde s'inclina.

-Bonjour, veuillez m'excuser de vous déranger si tôt mais nous avons un problème. Dit-il.

Je fronçai les sourcils.
Ne me dites pas qu'il comptait réveiller Ryuu-.
Aïko secoua la tête.

-Je n'en ai que faire, résolvez-le tout seul. Vous êtes soldat, non ?

Celui-ci acquiesça avant de déglutir. Sa main, qui était posée sur le manche de son sabre, tremblait légèrement.

La nuit où je te tueraiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant