-Mon dieu, c'est pas possible ! S'exclama Chinatsu, les mains sur la tête.
J'étais revenue à la maison des servantes, dans l'espoir de vérifier l'état de Yoko.
L'intéressée s'était réfugiée dans sa chambre mais Miwa était avec elle, ce qui diminuait considérablement mon inquiétude.
J'avais profité de ma présence dans l'habitation pour informer Chinatsu du fait que Ryuu savait à propos de sa relation avec Hiro.
Atsuko et une autre servante se trouvaient elles aussi dans la pièce, écoutant la conversation.-Il m'a assuré qu'il ne dirait rien. Rassurai-je.
Mon amie secoua la tête.
Ses yeux reflétaient beaucoup de peur.
Je pouvais comprendre. Elle s'inquiétait pour sa relation. Elle redoutait d'être séparée de l'homme qu'elle aimait, mais mon époux comptait ne rien faire à ce sujet.-Mais je ne lui fais pas confiance ! Paniqua mon amie, es-tu sûre qu'il se taira ?! Ce n'est pas une relation comme les autres ! Moi, une domestique, une femme très basse dans la hiérarchie, ayant une relation amoureuse avec le second du général ! Ce ne sont pas du tout les mêmes rangs, c'est très mal vu !
J'haussai les épaules.
J'étais l'exemple de pourquoi Ryuu ne dirait rien.
Nous étions tout simplement mal placés pour cela. Et ça ne nous regardait pas le moins du monde.-Dois-je te rappeler que j'étais une paysanne ? Or je suis mariée au général. Remarquai-je.
Je me considérais toujours comme telle. Je ne m'étais toujours pas faite à mon rang.
C'était difficile.
Auparavant, je vivais dans la pauvreté, maintenant je vivais dans la richesse de mon mari.
Tout le monde me respectait.
Mais je ne me sentais pas à ma place.
Ce n'était pas ici que je devrais être.
Chinatsu laissa tomber ses bras le long de son corps et se laissa tomber à genoux au sol, complètement détruite.-Je ne sais pas ce que je deviendrais si je perdais Hiro... murmura-t-elle.
-Tu ne vas pas le perdre, je te le promets. Assurai-je.
Je faisais confiance à Ryuu à ce sujet. Je ne m'inquiétais pas du tout, mais je pouvais très bien comprendre les doutes de Chinatsu.
Miwa coupa la conversation en entrant dans la pièce. Atsuko se tourna vers elle.-Comment va Yoko ?! S'exclama-t-elle.
-Elle s'est calmée, elle se repose.
-Je ne savais pas qu'elle avait aussi peur du général... avoua la deuxième servante que je ne connaissais pas.
La gouvernante ne répondit pas tout de suite.
Elle n'aimait pas cela, mais Yoko n'y pouvait rien si elle était terrifiée.
J'aimerais savoir ce qui la poussait à avoir autant peur, mais elle ne parlerait sûrement pas si facilement. Et ce n'était pas le moment pour poser ce genre de questions.-Elle est surtout fatiguée. Ses parents vont arriver demain, ça ne l'aide pas.
-Va-t-elle de nouveau repousser ce prétendant ?
-Oui. Répondit Chinatsu en se relevant.
Nous tournâmes la tête vers elle. Celle-ci fronça les sourcils en s'apperçevant que tous les regards étaient rivés sur elle.
-Qu'ai-je dit de mal ? Voulut-elle savoir, perplexe.
-Je suis sûre qu'elle retrouvera la raison. Coupa Miwa.
-Décidément, il n'y a que des problèmes de cœur dans cette maison. Remarqua la servante que je ne connaissais pas.
Atsuko fronça les sourcils.
-Non, je n'ai pas ce genre de problèmes, Ume et Miwa non plus. Rétorqua-t-elle.
La gouvernante leva les yeux au ciel avant de reprendre un air sérieux.
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La nuit où je te tuerai
Teen FictionLes parents ordonnent, les enfants obéissent. Imaginez avoir été élevé dans cette mentalité. Imaginez n'être né que pour servir les espoirs de vos parents. Imaginez avoir été entraîné, et ce depuis le début de votre vie, à initier un coup d'État, da...