La femme blonde me regardait en souriant. J'étais enragée, Ryuu se battait en ce moment-même et je ne pouvais pas y assister.
L'invitée me sourit de plus belle.-Je suis ravie de voir que Ryuu a trouvé l'amour. Avoua-t-elle.
Non, nous n'étions pas amoureux.
Nous faisions semblant mais nous n'étions pas proches.
Nous n'étions pas même amis.
Il était ma cible et rien d'autre.
Je trouvais ça étrange qu'une personne aussi haut placée qu'elle s'intéressait à la vie sentimentale d'un jeune homme de seize ans.
Il fallait avouer qu'il y avait plus important.-C'est gentil de votre part. Répondis-je simplement.
-Je sais que c'est un mariage forcé, mais l'empereur n'en donne normalement jamais l'ordre. Vous connaissiez-vous avant ?
C'était une remarque intéressante.
C'était effectivement la seule fois que l'homme d'état avait ordonné une union.
Je me rappelai que quand nous étions arrivés, le soir du mariage, il avait affirmé que ça ne tenait qu'à quelques raisons politiques.
Mais quelles étaient-elles ?
Et surtout, était-ce vrai ?-Non. Avouai-je.
Je n'avais pas besoin de mentir pour cette fois. Elle pourrait vite découvrir la vérité alors il valait mieux être honnête.
Elle haussa un sourcil.-Oh ? Alors cet amour tient-il du miracle ?
J'hochai la tête.
-Il semblerait. Mentis-je.
-Ça me semble plus logique. Ryuu n'avait pas le temps pour laisser une place à l'amour dans sa vie, et surtout il n'y portait aucune importance.
Elle semblait en savoir beaucoup. Je pouvais poser des questions, elle y répondrait sûrement.
Il fallait seulement que je reste discrète.-Puis-je vous demander quelque chose ? Lançai-je.
La femme hocha la tête.
-Bien sûr.
-Pourquoi lui avez-vous appuyé le dos ?
Cet instant me restait en tête.
J'avais besoin d'avoir la réponse, ça pouvait se révéler être un point faible.
Il fallait que je le sache.
L'invitée resta silencieuse quelques secondes en fronçant les sourcils, ce qui me déconcertai.
Avais-je posé une mauvaise question dès le début ?-Vous n'avez pas consommé votre mariage. Remarqua-t-elle.
J'étais surprise.
Comment le savait-elle ? Je n'avais rien dit qui pouvait le laisser entendre.
Je ne comprenais pas.
Elle esquissa un léger sourire en voyant que j'étais désorientée.-Ne t'en fais pas, vous êtes jeunes alors je pense qu'il est normal que vous ne l'ayez pas fait. La raison de pourquoi je lui ai fait mal, eh bien...j'en avais envie.
Seulement pour ça ?
Et pourquoi avait-il mal à cet endroit ?
Si pour le savoir je devais voir son dos nu, alors je passais mon tour. Je n'en avais aucunement envie.
Cependant, ça faisait un potentiel point faible de découvert.-Vous avez l'air attaché à lui. Remarquai-je.
Elle haussa les épaules.
-Pas spécialement, mais il attire l'attention de beaucoup de monde du fait de son âge et de la fonction qu'il occupe. Et de ses compétences.
-Est-il si fort que vous ne me le laissez croire ?
-Tout dépend de ce que tu appelles "être fort". Répondit-elle en me regardant droit dans les yeux.
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La nuit où je te tuerai
JugendliteraturLes parents ordonnent, les enfants obéissent. Imaginez avoir été élevé dans cette mentalité. Imaginez n'être né que pour servir les espoirs de vos parents. Imaginez avoir été entraîné, et ce depuis le début de votre vie, à initier un coup d'État, da...