Chapitre 71

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Lorsque nous traversâmes la cour, je remarquai que celle-ci était complètement vide.
Seuls quelques gardes étaient encore présents, mais leur nombre était étrangement moindre que d'habitude.
C'était comme si il n'y avait plus personne.
De plus, un lourd silence accompagnait cette ambiance étouffante, soutenue d'un air froid.
C'était...
En quelque sorte, c'était incroyable.
De plus, je remarquai également qu'Hiro était très silencieux. Or, je pouvais imaginer que son silence était peut-être dû à une certaine anxiété.
Pour ma part, je commençais à en ressentir, pour la simple et bonne raison que j'appréhendais ce qu'il allait se passer.
Au vu des réactions de tous, je ne pouvais que commencer à m'inquiéter à mon tour, surtout que nous finîmes par entrer dans le palais.
Je suivis donc Hiro, qui m'emmena dans un nouveau chemin que je n'avais encore jamais découvert.
Le silence était perturbant.
Réellement perturbant.
Et encore, pas un seul soldat dans le palais.
Là où habituellement il devrait en avoir, il n'y avait personne.
Nous marchâmes ainsi à peine quelques minutes, puisque nous débouchâmes rapidement sur un long et large couloir, au bout duquel se trouvaient deux grandes portes ouvertes, menant à une pièce.
De loin, je pus voir que les courtisans s'y trouvaient.
De même pour les gardes manquant.
Et alors que nous allions commencer à nous diriger vers cette grande salle, Hiro s'arrêta.
Je m'arrétai aussi, perplexe, et me tournai vers lui.
Son visage était tendu, de même pour ses mains qui étaient complètement crispées. Sa respiration s'était accélérée, et il semblait que ce soit la raison pour laquelle il s'était arrêté.
Je n'osai dire quoi que ce soit.
Premièrement car, avec l'écho, l'ensemble de la cour présente au bout du couloir nous entendrait sûrement.
Et deuxièmement, car je ne pouvais l'aider.
Je ne savais ce qui le préoccupait, et ne sachant pas ce qu'il allait se produire, je ne pouvais faire quoi que ce soit.

-Excusez-moi. Prononça-t-il d'une voix légèrement tremblante avant de baisser la tête vers son poignet.

Je me contentai de lui sourire de manière rassurante.
Je ne lui en voulais pas.
Pas le moins du monde.
Son regard s'attarda sur un certain bracelet que je n'avais jamais remarqué jusque-là.
Le bijoux était une fine chaîne argentée très simple, mais qui semblait avoir énormément d'importance à ses yeux. Puisque, peu à peu, les tremblements de ses mains cessèrent, et sa respiration revint à la normale.
Puis, après s'être assuré que tout était rentré dans l'ordre, nous commençâmes à marcher dans ce grand couloir.
Cela ne lui avait pris à peine quelques minutes.
Savoir gérer ses émotions aussi vite, ce n'était pas donné à tout le monde.
Visiblement, il y était habitué.
Nos pas se mirent alors à résonner, et je vis les regards se diriger vers nous.
Je ressentis à nouveau ce sentiment désagréable.
Celui qui se manifestait lorsque je ressentais à quel point, ici, je n'étais pas aimée.
Surtout aujourd'hui.
Au fur et à mesure que nous étions en train de nous approcher de l'entrée, je constatai que la salle était immense.
Les courtisans se trouvaient sur chaque côté, laissant une grande allée vide au milieu, menant vers des escaliers.
En hauteur se trouvaient deux trônes, dont l'un étant plus grand et plus avancé que l'autre.
Nul doute que c'était celui de l'empereur.
Puis, naturellement, nous finîmes par atteindre l'entrée.
Là, Hiro s'arrêta de nouveau, alors je l'imitai.
Et une scène dont je n'avais pas du tout l'habitude, surtout en l'absence de Ryuu, se produisit.
Tous s'inclinèrent en même temps.
Sans un seul bruit.
Je me sentis...
Ils me mettaient sur un pied d'estale que je ne méritais pas. Mais derrière ces énormes marques de respect, leur rancœur injustifiée se percevait encore.
Je n'étais pas la bienvenue, or de toute manière je n'avais pas le choix.
Pour essayer d'échapper à ce moment embarrassant, je baladai rapidement mes yeux à travers la salle.
Elle était très grande, assez pour accueillir l'entièreté des courtisans, des soldats, mais aussi des servantes qui commençaient à discrètement arriver et qui restaient en retrait, à l'arrière.
Sur les côtés se trouvaient aussi des rangées de piliers massifs, donnant une étrange...
Cette pièce avait une aura différente.
L'air y était très lourd.
Hiro finit par se remettre à marcher à travers l'allée centrale, tandis que tous se redressèrent.
J'essayai au plus possible d'ignorer tous ces regards dirigés vers moi.
Surtout dans une telle tenue.
Nous nous approchâmes des escaliers, mais nous nous arrétâmes juste avant. Le second de mon mari me désigna ensuite un espace à droite, dans lequel se trouvaient plusieurs gardes.

La nuit où je te tueraiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant