Je me faufilai entre les nombreux passants de Tokyo.
J'étais actuellement dans une avenue bondée, la même où Ryuu et moi avions été repérés la dernière fois.
Et à vrai dire, cela me procurait énormément de peur et d'inconfort.
Si cela se reproduisait, je serais seule et surtout, mon mari l'apprendrait, mais comment pourrais-je lui expliquer ma petite sortie à Tokyo malgré le dernier incident ?
Sans bonne excuse, je serais suspectée à coup sûr.
Pour le moment, je semblais passer inaperçue. Mes vêtements naturels n'attiraient pas l'œil et surtout, je regardais essentiellement vers le sol avec mon chapeau baissé en avant. De ce fait, j'essayais du mieux que je le pouvais de zigzaguer entre chaque personne.
J'avais l'impression que cette ville n'était jamais endormie, ça m'impressionnait. Il y avait tout autant d'ambiance qu'en plein jour.
Enfin bon, ce n'était pas le moment de s'extasier.
Je devais faire au plus vite.
Il fallait que je trouve des informations sur les ennemis de l'empereur, mais fallait-il encore que je sache où chercher.
Je ne pouvais pas demander à n'importe qui, au risque d'être dénoncée, mais je savais qu'aucun des membres de ce groupe ne se déclarerait en tant qu'ennemi.
Ils étaient très discrets.
Pour mettre le plus de chances de mon côté, j'essayai de trouver des zones moins bondées de la ville et surtout, de bien ouvrir les oreilles pour écouter les conversations autour de moi malgré le bruit ambiant.
Je finis par me glisser dans une autre avenue, perpendiculaire à celle où j'étais précédemment, celle-ci étant bien moins remplie.
Y marcher était bien plus facile.
Je levai discrètement les yeux devant moi. Il y avait du monde mais c'était bien plus vide. La route s'étendait loin devant moi avec des bâtiments sur les deux côtés. La majorité d'entre eux étaient des bars.
Je pouvais voir un bon nombre d'hommes faire couler du saké à flot, il y avait même des bouteilles d'autres alcools sur les tables d'extérieurs.
Je me trouvais visiblement dans un des endroits festifs de Tokyo.
Je continuai alors à marcher en baissant la tête vers le sol, attentive à toutes les voix autour.
Beaucoup riait sous l'effet de l'alcool, d'autres parlaient de leur vie professionnelle, sentimentale...
Cela ne m'intéressait pas.
Certains d'entre eux parlaient très forts, du fait du saké, ce qui me difficultait la tâche mais j'essayai de les ignorer le plus possible.
Pourtant, après quelques minutes à m'enfoncer dans cette rue ambiancée, deux hommes passèrent à côté de moi et l'un d'eux attira mon attention avec une seule phrase :-Je me demande encore pourquoi l'empereur a choisi ce petit diable comme garde, il nous effrait tous ! Crois-tu que c'est une décision judicieuse pour notre pays ?
L'évocation de mon mari m'intéressait.
J'avais conscience qu'ils ne faisaient pas forcément parti du groupe constituant les ennemis de l'empereur, mais si je pouvais récupérer des informations sur mon mari au passage, cela m'arrangeait.
Et puis, puisque c'était le sujet, peut-être allaient-ils les évoquer plus tard dans leur conversation.
Je décidai de les suivre. De toute façon, je n'avais aucune autre piste.
Les deux hommes se rendirent dans l'un des bars, et je me forçai à rentrer.
Tout à l'intérieur était en bois, le bar était illuminé et l'ambiance à l'intérieur était très...festive.
Je ne me sentais pas à ma place, d'autant plus qu'il n'y avait que très peu de femmes.
Mes "cibles" s'installèrent sur des tabourets autour d'une petite table ronde en hauteur. Je pris la décision d'occuper la table juste derrière, afin de les écouter le plus possible.
Or, avant de reprendre leur discussion, ils commandèrent une bouteille de saké. Après avoir pris leur commande, le serveur vint à ma rencontre.-Bonsoir mademoiselle, que désirez-vous ? Questionna-t-il.
Je ne buvais pas d'alcool.
Ce n'était pas dans les principes de ma famille, ni même dans les miens.
Et puis cela ne m'intéressait pas, d'autant plus que j'étais jeune.-De l'eau. Répondis-je.
Celui-ci haussa un sourcil, perplexe.
-De l'eau ? Répéta-t-il.
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La nuit où je te tuerai
Novela JuvenilLes parents ordonnent, les enfants obéissent. Imaginez avoir été élevé dans cette mentalité. Imaginez n'être né que pour servir les espoirs de vos parents. Imaginez avoir été entraîné, et ce depuis le début de votre vie, à initier un coup d'État, da...