J'avais énormément honte de ce qu'il s'était passé plus tôt.
J'avais perdu mon sang froid, j'avais perdu mon calme.
J'étais partie.
Partie.
Mon père serait on ne plus déçu si il l'apprenait, or mon désespoir suffisait amplement.
Mais quand je repensais à ce moment, où il était si proche...
Je ne voulais plus que cela se reproduise, et malheureusement maintenant j'étais gênée de sa présence.
Mais mon rôle était permanent.
Et je me tenais actuellement à côté de lui, le soir-même, dans la cour et devant la calèche de ses parents.
Ils étaient sur le point de s'en aller, et je devais avouer que je ressentais une légère peine.
Leur affection était quelque chose que je ne saurai oublier.
Aïko se tourna vers moi et s'approcha en me souriant. Elle posa ensuite sa main sur ma joue.-Fais bien attention à toi, Ume. Dit-elle.
J'hochai la tête en lui rendant son sourire.
Elle me réchauffait le cœur.-Ne vous en faites pas. Faites attention à vous aussi. Répondis-je.
-Je suis ravie de t'avoir enfin rencontré, je suis vraiment contente de savoir que c'est toi, l'épouse de mon fils.
Je ne répondis rien.
J'allais les trahir, que pouvais-je bien lui répondre ?
Je serai la responsable de leur mort.
Leur assassin.-Nous reviendrons mais en attendant, veille bien sur Ryuu, même si il est un peu difficile à vivre. Continua-t-elle.
-Je tâcherai à ce qu'il ne lui arrive rien.
Aïko me sourit avant de me prendre dans ses bras.
Je me figeais instantanément.
Je n'avais pas l'habitude.
Tant d'affection...tant d'amour...tant de bienveillance.
Je ne le méritais pas, qu'avais-je faire pour lui susciter l'envie de m'enlacer ?
Elle finit par reculer et alla voir Ryuu tandis que Yukio posa sa main sur mes cheveux.-Ma belle-fille, nous t'aimons. Dit-il en souriant.
Je ne répondis rien.
Je n'arrivais pas à répondre.
J'avais même l'impression de ressentir une légère culpabilité, or ils étaient mes ennemis.
Mes alliés étaient les samurais, ceux contre l'empereur, et surtout ma famille.
Les Hara n'étaient rien pour moi.
Rien.
Celui-ci détourna le regard vers son fils.
Je ne voulais pas regarder Ryuu, j'étais trop gênée pour cela. Voir mes beaux-parents me suffisait amplement.-Fais attention à toi aussi, veux-tu ? Reprit sa mère.
-T'as pas à t'inquiéter pour moi. Rassura-t-il.
Celle-ci haussa les épaules.
-Je n'y peux rien, je suis ta mère.
-Et tâche d'être un peu plus respectueux envers l'empereur. Réprimanda son père.
Je ne voyais pas sa réaction.
Je préférais éviter tout contact visuel avec lui.
Je ne m'en porterai que mieux.-Et n'embête pas trop Ume. Compléta Aïko.
Celui-ci laissa échapper un petit rire.
-Malheureusement je n'en ai pas le temps.
Je restai silencieuse.
Je préférai ne rien dire face à ça.
Ma belle-mère fit un pas en avant avant de tendre les bras vers Ryuu.-Puis-je te prendre dans mes bras ? Même si cela fait longtemps que tu ne vis plus sous notre toit, mon fils me manque.
Il ne dit aucun mot et la laissa l'enlacer.
Une mère aimante.
Il avait tellement de chance.
La mienne, Akinori Shinobozu, n'était pas affectueuse. Elle ne voyait en ses filles que ses propres espoirs.
Yukio posa encore une fois sa main sur la tête de son fils, c'était visiblement sa manière d'exprimer son affection.
Ils finirent par reculer et marcher en direction de la calèche. Aïko se retourna une dernière fois vers mon mari, juste avant de monter.
Celle-ci joignit ses mains devant elle.
VOUS LISEZ
La nuit où je te tuerai
Teen FictionLes parents ordonnent, les enfants obéissent. Imaginez avoir été élevé dans cette mentalité. Imaginez n'être né que pour servir les espoirs de vos parents. Imaginez avoir été entraîné, et ce depuis le début de votre vie, à initier un coup d'État, da...