Chapitre 8

28 5 0
                                    

Nous venions de terminer toutes nos corvées avec Yoko.
Celle-ci avait retrouvé son caractère joyeux, elle n'était plus dissipée et distante comme elle l'avait été ce matin. Je m'étais inquiétée pour rien mais j'étais ravie de la voir avec son entrain habituel.
La petite servante, qui s'appelait Atsuko, entra en trombe dans la pièce où l'on était. Elle s'avança vers moi en sautillant et prit mes mains en souriant.

-Alors alors alors ?! S'exclama-t-elle, comment il est ?!

Elle n'arrêtait pas de sauter d'excitation, elle ne s'était vraisemblablement pas remise du fait qu'elle avait vu Ryuu.
Je vis Yoko esquisser un léger sourire en voyant la cadette de la maison dans un tel état. Je lui souris à mon tour.

-N'arrives-tu pas à passer à autre chose ? Questionnai-je en souriant.

Atsuko secoua la tête.

-Comment le pourrais-je ?! Comment il s'appelle ?! Comment il est ?! Il est gentil ?! Est-ce qu'il est fort ?! Est-ce qu'il a des abdos ?!

J'espérais ne jamais avoir la réponse à la dernière question.
Dans quelle circonstance le saurais-je ?
Je ne préférai ne pas m'y attarder.

-Il s'appelle Ryuu. Répondis-je.

Elle ne me laissa pas le temps de donner les autres réponses, celle-ci sautilla de plus belle.

-Ryuu ?! Je ne pensais pas qu'il s'appelait comme ça ! Est-ce qu'il est fort ?! Tu l'as déjà vu se battre ? Est-ce qu'il est-.

-Atsuko, calme-toi. Ils ne sont mariés que depuis quelques jours. Coupa Yoko.

Chinatsu entra dans la pièce à son tour et saisit la jeune fille par l'arrière de son kimono.

-Hey toi ! Depuis quand tu me laisses tout faire seule ? Réprimanda la servante.

L'adolescente lâcha mes mains et leva la tête pour voir qui se trouvait derrière elle.

-J'ai des choses plus importantes à faire. Expliqua celle-ci.

-Bien sûr ! Dois-je te rappeler que le général est déjà marié ? Regarde, sa femme se tient juste devant toi. Alors maintenant, tu arrête de ne penser qu'à lui et tu viens m'aider.

Ryuu lui avait-il fait de l'effet ?
C'était une enfant, ce qui leur faisait un point commun.
Je voudrais lui laisser mon mari avec plaisir, mais malheureusement je devais garder ce lien étroit qui nous unissait intact.
Chinatsu tira la jeune fille en arrière pour la forcer à sortir de la pièce mais celle-ci s'accrocha aux portes.

-Attends ! J'ai une dernière question ! S'écria-t-elle.

-On n'a pas le temps ! S'énerva Chinatsu.

Je devais avouer que j'étais curieuse pour cette ultime question.
Que voulait-elle savoir ?

-Est-ce que c'est vrai, tout ce qu'on dit sur lui ?! Demanda Atsuko.

-Et qu'est-ce qu'on dit sur moi ? Voulut savoir une voix que je reconnus tout de suite.

Ryuu apparut juste à côté des deux servantes.
Elles restèrent figées, personne ne l'avait entendu arriver. Que faisait-il là ?
J'entendis Yoko faire tomber son balais, tant elle était choquée de le voir, avant de s'incliner, de même pour Chinatsu.
La jeune fille, elle, prit les mains de Ryuu en souriant et en se remettant à sautiller.
Elle était très tactile avec tout le monde, et ne prenait visiblement pas en compte les rangs des autres.

-Vous ici ?! Je-.

Elle n'eut même pas le temps de finir sa phrase. Yoko, qui avant était derrière moi, s'était dirigée très rapidement vers Atsuko pour la faire reculer et plaquer sa main sur sa bouche. Elle se pencha ensuite, entraînant l'adolescente avec elle.

La nuit où je te tueraiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant