Nous étions en train de manger les okonomiyaki autour de la table.
Ryuu était en face de moi. Il ne portait pas de haut mais avait tout son torse et son dos recouvert de bandage.
Quand il était sortit de la pièce, ses cheveux étaient trempés à cause de la transpiration.
Et alors que je continuais de préparer le dîner du mieux que je le pouvais, Aïko avait fini par revenir, le bout de ses doigts maculé de sang.
Mes beaux-parents parlaient maintenant comme si de rien n'était tandis que Ryuu ne mangeait pas beaucoup. Une goutte de sueur finit par tomber de son front.
Son état m'inquiétait sérieusement. Il n'allait pas bien.-Ça va, Ryuu ? Tu veux que je t'amène un éventail ? Questionna sa mère.
Celui-ci secoua la tête.
-Non, ça va aller. Répondit-il.
-Essaye de manger un peu plus, tu n'en seras que plus fort. Continua son père.
Mon mari ne répondit rien et regarda un point imaginaire sur la table.
Sa main droite était posée sur le bois, légèrement ouverte.
Je pus alors enfin voir sa blessure.
Il avait comme une sorte de crevasse qui était profondément creusée. Même si du sang n'en coulait pas, c'était extrêmement rouge à cet endroit. De plus, ses veines ressortaient légèrement.
Ça me dégoûtait profondément.
Il devait horriblement souffrir, est-ce que son dos était dans un pire état ?
La blessure de sa main était vraisemblablement dû à son sabre qu'il devait utiliser trop souvent.
À force de l'avoir dans sa main, il s'était fait mal mais n'avait pas pu se soigner puisqu'il devait s'en servir tous les jours.
Il se retrouvait maintenant avec une main atrocement douloureuse et abîmée.
Je comprenais maintenant la réaction du vendeur de yatai, ainsi que celle de la gouvernante.
Il fallait soigner ça, sinon il risquait une infection.
Je voulais l'aider, mais je ne devrais pas. Une nouvelle fois, ma personnalité et mon sens du devoir se battaient. Je ne savais pas ce que je devais faire.
Pour le moment, je devais faire comme si je n'avais rien vu et me concentrer sur mes beaux-parents.-C'est très bon, bravo Ume ! Dit Yukio.
Ça me touchait beaucoup.
Je ressentis de nouveau cette sensation étrange dans ma poitrine.
Je n'avais pas l'habitude de recevoir autant de compliments en une seule journée.-Elle est très douée. Je lui apprendrai d'autres choses à cuisiner quand nous reviendrons. Continua Aïko.
Je me surpris en train d'esquisser un sourire.
Ils étaient si gentils...-Avec plaisir. Répondis-je.
Leur bienveillance me réchauffait le cœur. Je rêvais d'avoir des parents comme eux.
J'aurais tellement voulu avoir tant d'affection durant mon enfance...
Malheureusement, on ne pouvait pas tout avoir.-Je suis vraiment comblée d'avoir une belle-fille comme toi ! Poursuivit la jeune femme, il faut avouer que j'avais un peu peur de ton caractère après avoir discuté avec tes parents...
J'haussai les sourcils.
Ils avaient dû parler après la cérémonie, quand nous étions déjà partis.-Pourquoi ? Questionnai-je.
-Ils n'étaient pas très aimables. Ils n'avaient vraiment pas envie de discuter un peu avec nous.
-Tes parents nous jetaient des regards noirs durant toute la cérémonie. Informa Yukio.
Ça ne m'étonnait pas venant d'eux. Ils les voyaient comme des cibles à abattre afin d'accomplir leur rêve. Ils ne joueraient pas le jeu comme je le faisais actuellement.
Il avait fallu s'y attendre.-Excusez-les, ils devaient sûrement être très angoissés à l'idée de me laisser partir. Mentis-je.
Ils avaient été plus que ravis de l'apprendre, puisque cela impliquait le début du plan, mais je devais tout de même les défendre.
Ils devaient croire que nous étions une famille ordinaire, une famille aimante.
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La nuit où je te tuerai
Novela JuvenilLes parents ordonnent, les enfants obéissent. Imaginez avoir été élevé dans cette mentalité. Imaginez n'être né que pour servir les espoirs de vos parents. Imaginez avoir été entraîné, et ce depuis le début de votre vie, à initier un coup d'État, da...