Je ne m'étais pas encore remise de ce combat hors-norme auquel nous venions d'assister.
Les Hara étaient d'un tout autre niveau.
Un niveau que mon père n'aurait pu imaginer.
Surtout Ryuu.
Que dire de sa maîtrise ?
Tout avait été si parfait !
En combat, il était tout bonnement excellent, c'était indéniable !
Ses mouvements et ses techniques étaient gravés dans ma tête tant j'avais essayé de les analyser.
Je n'avais trouvé aucune faille, si ce n'est son point faible que personne n'avait réussi à atteindre, ou de manière indirecte comme ses parents.
À présent, je doutais de mes capacités.
Étais-je réellement capable de battre un combattant si puissant ?
Si talentueux ?
Même si, je le devinais, il n'y avait pas seulement du talent dans sa maîtrise.
Ryuu avait dû suivre un entraînement très ardu, malgré que celui-ci avait tendance à minimiser les choses.
Comment pouvait-il penser que sa vie n'était pas intéressante ?! C'était insensé !
Enfin, je ne devais pas douter de mes capacités.
Il fallait que je me reprenne, et que je m'entraîne à mon tour afin d'augmenter mes chances de le vaincre.
C'est ce que mon père ferait.
Or, mon esprit dériva sur les blessures de mon mari.
Sur cet état de faiblesse visible dans lequel il s'était retrouvé.
Mon cœur se serra, de même pour mes poings.
Cependant, ce n'était pas le moment pour me laisser envahir par mes sentiments. Et encore moins par des inquiétudes envers mon ennemi.
D'ailleurs, celui-ci n'était plus là.
Après la fin des combats, ses parents, l'empereur et lui s'étaient retirés.
Hiro avait alors pris le temps de se soigner et de se changer rapidement avant de revenir près de moi, afin d'assurer ma sécurité.
À présent, nous étions tous les deux face à l'entrée de la cour, attendant dans le silence.
Le garde n'avait pas prononcé un seul mot, j'imaginais qu'il se remettait également de cette tradition.
Surtout que, j'avais pu le constater, cela l'avait beaucoup affecté.
Cette larme qui avait roulé sur sa joue dans un tel moment, je ne l'avais oublié. Était-ce pour cela qu'il m'avait confié qu'il avait redouté ce combat ?
Parce qu'il avait su qu'il ne pourrait garder ses émotions en lui ?
Je tournai la tête vers lui.
À présent, il portait un autre pantalon noir, assorti à une chemise avec, cette fois, des épaulettes argentées.
Ses mains étaient derrière son dos et il regardait vers l'entrée, les yeux dans le vide et la mâchoire se contractant à quelques reprises.
Quelque chose le tracassait.
Je voulais l'aider, mais le problème en restait le même : je ne savais pas comment, puisque je n'avais pas conscience de la raison de son état.
Alors, je décidai une approche plus douce.
Plus futile.-De qui tenez-vous ce bracelet ? Questionnai-je.
Hiro revint à lui dès lors que je prononçai ma question.
Celui-ci ramena devant lui sa main gauche afin d'y voir le bijou en question.
Tout à l'heure, sa vue avait suffit à l'aider à calmer ses émotions.
Il était important pour lui.-De Chinatsu. Répondit-il à voix basse.
Je regardai discrètement autour de nous afin de vérifier que personne ne pouvait nous entendre.
Les gardes présents étaient postés loin de nous, de ce fait personne n'entendrait notre conversation.-Il est jolie. Y avait-il une occasion particulière pour ce cadeau ? Continuai-je.
-Pour mes vingt-et-un ans, mais j'avoue que recevoir un tel présent de sa part m'a gêné. Je ne tenais pas à ce qu'elle dépense autant pour moi.
En effet.
Cette fine chaîne était en argent, et au vu des moyens financiers de la jeune fille, cela avait dû énormément lui coûter.
Cependant, je trouvais cela adorable de sa part.
Nous laissâmes ensuite un léger silence.
Nous étions tous les deux encore perturbés par le duel, et cela était normal.
Seulement, je me forçai à trouver quelque chose à dire.
Aussi futile que cela pouvait être, je réfléchissais.
Or, malgré tout, je n'y arrivais pas.
J'avais beau chercher, ma volonté ne suffisait pas.
Aujourd'hui était un jour bien trop différent.
Bien trop sensible.
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La nuit où je te tuerai
Teen FictionLes parents ordonnent, les enfants obéissent. Imaginez avoir été élevé dans cette mentalité. Imaginez n'être né que pour servir les espoirs de vos parents. Imaginez avoir été entraîné, et ce depuis le début de votre vie, à initier un coup d'État, da...