Un silence horriblement pesant régnait sur la cour.
Les cris s'étaient tus et les courtisans s'étaient écartés davantage, de la terreur brillant dans leur iris.
Le temps semblait s'être arrêté tant la scène était complètement irréelle.
D'abord, contrairement aux autres soldats, Hiro n'avait pas été éloigné du lieu de combat.
Malgré ses blessures, il se trouvait encore au premier rang. Seul un garde était venu l'aider à se maintenir debout, or c'était tout.
Comme si, lui, il était obligé de rester jusqu'à la fin.
Chinatsu, elle, ne se trouvait qu'à quelques mètres de lui. Celle-ci lui lançait des regards terrifiés et inquiets, qui passaient inaperçus parmis la foule apeurée.
Quant à moi, mon attention était rivée sur eux.
Ryuu se tenait là, ses deux sabres dégainés, faisant face à ses parents. Un air plus sombre semblait recouvrir son visage.
Encore une fois, ce combat ne lui faisait pas plaisir, même si il lui semblait plus supportable que le précédent.
Aïko finit par détourner la tête vers son mari, celui-ci étant en train de ranger son arme dans son fourreau.-L'as-tu touché ? Questionna-t-elle.
Yukio secoua la tête.
-Seulement effleuré. Répondit-il.
Face à cette affirmation, tous deux esquissèrent de grands sourires avant de lever leurs regards vers leur fils.
Celui-ci ne réagit pas.
Il resta sur ses gardes sans prononcer un seul mot. De plus, Ryuu semblait maintenir une certaine distance entre lui et ses prochains adversaires.
Or, quelque chose d'inattendue finit par se produire.
Tous trois s'inclinèrent, et un détail important me sauta aux yeux.
Ils s'étaient penchés à la même hauteur.
Normalement, Ryuu aurait dû s'incliner légèrement plus bas afin de démontrer son respect envers ses parents, comme le voulait une hiérarchie familiale.
Pourtant, il n'en était rien.
Comme si, le temps d'un duel, ils étaient égaux.
Aucune supériorité ne susbsistait entre eux.
Puis, ils se redressèrent.
Les sourires de mes beaux-parents ne s'étaient pas envolés, au contraire ils semblaient s'être accentués.
Vraisemblablement, affronter leur fils les ravissait !-En garde ! Reprit l'empereur d'une voix forte.
Comme réponse, Aïko leva les yeux au ciel avant de se mettre à avancer vers Ryuu.
Tout comme son fils auparavant, sa démarche était infiniment fluide. Ses mouvements semblaient caresser l'air, et une aura sublime émanait d'elle.
De plus, chacun de ses pas était minutieusement calculé.
Jusque-là, elle n'avait fait aucun bruit en marchant or cette fois, ses sandales résonnaient contre le sol de pierre, renforçant son image imposante.
La jeune femme dégageait beaucoup de charme, il était évident que c'était elle qui avait transmis cette méthode à Ryuu.
Même si lui l'avait adapté à son genre, des similitudes subsistaient.
L'effet était le même, mais sur le sexe inverse.-Oh je vous prie, nous pouvons nous passer de vos ordres. Dit la jeune femme.
Je fus bouche-bée face à une telle audace.
Ce n'était pas tous les jours que nous pouvions voir quelqu'un, surtout une femme, répondre ainsi à l'empereur.
Aïko renvoyait une certaine image paisible, un sourire sur les lèvres. Or, plus elle avançait vers son fils, plus les courtisans se raidissaient.
De longues, très longues secondes s'écoulèrent tandis qu'elle s'approchait de son adversaire.
Ses sandales continuèrent à résonner dans la cour silencieuse, rendant l'atmosphère encore plus tendue qu'elle ne l'était déjà.
Or, un bruit assourdissant retentit subitement dès lors que la jeune femme atteignit son fils.
Celui de son katana, qu'elle avait dégainé aussi vite que Ryuu, pourfendant l'air et se dirigeant vers le cou de son adversaire.
Pourtant, aussi brusque cette attaque fut-elle, mon mari réussit à la parer en attrapant la lame de sa main juste avant qu'elle ne l'atteigne.
Ce coup, si il n'avait pas été arrêté, aurait pu se révéler mortel.
Cependant, je n'eus le temps de réfléchir davantage.
Immédiatement, Ryuu leva rapidement son sabre gauche pour l'abattre sur la taille de sa mère, or comme lui, Aïko l'arrêta.
Pourtant, elle, n'avait pas de gants pour se protéger de la lame.
Ainsi, du sang se mit à couler le long de l'arme tandis qu'elle la maintenait fermement tout en observant son fils.
VOUS LISEZ
La nuit où je te tuerai
Ficção AdolescenteLes parents ordonnent, les enfants obéissent. Imaginez avoir été élevé dans cette mentalité. Imaginez n'être né que pour servir les espoirs de vos parents. Imaginez avoir été entraîné, et ce depuis le début de votre vie, à initier un coup d'État, da...