Je n'avais rien fait de ma journée.
J'aimais me dire que j'en avais profité pour me reposer, mais je me sentais inutile.
Mon père aurait bien désapprouvé. J'avais l'impression de sentir son regard sur moi, je ressentais une pression, me poussant à culpabiliser et à m'en vouloir.
Mais qu'aurais-je pu faire ?
Je n'avais pu travailler, ni même récolter des informations.
Pourtant, même en sachant cela, je me sentais toujours coupable.
J'étais allongée sur mon lit, admirant le plafond.
Je me sentais seule.
Moi, qui auparavant étais toujours avec mes parents ou avec ma sœur, je me retrouvais dans une grande maison, avec pour seule compagnie ma solitude.
Je tournai la tête vers la fenêtre et vis que le soleil était en train de se coucher.
Et dire que les soldats de ce matin m'avait assuré que l'empereur et Ryuu seraient de retour dans peu de temps.
Alors que j'allais fermer les yeux pour passer le temps, j'entendis une porte à l'étage de dessous coulisser et se refermer. Je me levai alors de mon lit et sortis de ma chambre pour m'appuyer à la rambarde et ainsi voir le nouveau venu.
Ryuu leva les yeux vers moi et me sourit.-Oh, salut. Lança-t-il.
Je lui rendis son sourire.
Le jeune homme avait les cheveux légèrement mouillés, de ce fait des gouttes d'eau perlaient au bout de quelques mèches.
C'était rare que nous soyions dans cette maison, tous les deux.
Ce n'était arrivé que très peu de fois.-Es-tu en pause ? Questionnai-je.
Celui-ci commença à enlever son armure tout en se dirigeant vers la pièce qui servait d'armurie.
-Je suis libre jusqu'à demain matin. Répondit-il.
Je repensai subitement à l'impératrice.
Elle avait réussi.
Elle avait sûrement insisté durant plusieurs jours, mais elle avait bel et bien réussi à convaincre l'homme d'état de libérer Ryuu une soirée.
Et une nuit entière.
C'était vraiment idéale.
C'était le moment de se rapprocher de lui, de le faire s'ouvrir encore plus, de le faire se confier.
Je descendis les escaliers et dès que j'arrivai en bas, je le vis sortir de son armurerie.
Il avait été rapide.
Son t-shirt était trempé de transpiration. Je ne savais pas ce qu'il avait fait, mais je pouvais comprendre que sa lourde armure lui tenait chaud. Nous n'étions pas en hiver, après-tout. Je comprenais mieux pourquoi ses cheveux étaient humides.
Ryuu me regarda quelques secondes avant de reprendre :-Désolé pour ça.
Je fronçai les sourcils, un peu perdue.
-Pour ?
Celui-ci désigna les vêtements qu'il portait pour me répondre.
Je secouai la tête.-Non, ne t'en fais pas. Ça ne me dérange pas. Répondis-je.
Il n'y pouvait rien, surtout.
Il faisait chaud, il ne pouvait pas contrôler sa température corporelle, surtout avec un tel attirail sur le dos.-Que vas-tu faire de ton temps libre ? Questionnai-je.
-Me laver, dormir, et après je pensais qu'on pourrait sortir quelque part.
J'hochai la tête.
Ça me convenait.-Où ça ? Voulus-je savoir, curieuse.
Celui-ci me sourit avant de se diriger vers la salle de bain.
-Tu verras.
'●°•~*~•°●'
La nuit était bien tombée.
Il faisait complètement sombre dehors, mais nous pouvions voir grâce à la lumière de la lune et aux flambeaux qui brûlaient paisiblement.
Ryuu s'était réveillé il y a peu, et nous étions sortis de l'habitation. Je ne savais pas où il comptait aller, mais je profiterai de ce moment pour avancer dans ma mission.
Maintenant qu'il me faisait confiance, il fallait qu'il se confie, et ce ne serait pas chose facile.
Les gardes de nuit s'inclinèrent en nous voyant passer, mais cette fois je ne fis qu'un signe de tête. Il fallait dire que se pencher à répétition depuis que j'étais arrivée avait été fatiguant...
Mon mari finit par s'arrêter devant les écuries impériales avant de se retourner vers moi.
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La nuit où je te tuerai
Ficção AdolescenteLes parents ordonnent, les enfants obéissent. Imaginez avoir été élevé dans cette mentalité. Imaginez n'être né que pour servir les espoirs de vos parents. Imaginez avoir été entraîné, et ce depuis le début de votre vie, à initier un coup d'État, da...