Chapitre 11 _

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» Parfois, nous sommes tous un peu perdus. On attend juste quelqu'un pour nous trouver. «

Je ne savais pas quelle heure il était précisément, je savais juste qu'il était plus de 8h passée et qu'il y avait deux élèves qui n'étaient pas en cours à ce moment-là...

Enrick : Tiens, bois ça, ça te fera du bien.
Rose : Merci ...

Je pris dans mes mains le gobelet de chocolat chaud qu'Enrick venait de m'acheter à la cafétéria. Cette dernière était déserte, tout le monde était soit en cours soit dans son lit à l'heure qu'il était, c'était rassurant de pouvoir craquer sans être observée. A cette pensée, je sentis de nouvelles larmes me monter jusqu'aux yeux...

Rose : ...

Je sanglotais de nouveau. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser que ...

Rose : ... je sais pas ce qui se serait passé si tu n'étais pas arrivé...
Enrick : Rose ...

Il était près de moi, assis à mes côté, ses mains sur ses genoux. Je sentais qu'il voulait m'aider, sa voix avait un timbre d'inquiétude mais aussi d'impuissance, il ne savait pas quoi faire. Je me sentais encore un peu plus culpabilisée, à chaque minute qui passait, de l'avoir envoyé balader comme je l'avais fait...

Rose : Je suis désolée de t'avoir laissé tomber comme ça... Je suis vraiment désolée ... désolée...

Je ne pouvais dire que ces mots-là, rien d'autre ne sortait. Et à ce moment précis, Enrick fit une chose à laquelle je ne m'attendais pas... Il s'accroupit devant moi et me pris dans ses bras.

Enrick : Ne pleure pas Rose, s'il te plait. Arrête de t'en vouloir, je suis là. Tu vois ?

Il me prit délicatement le visage entre ses mains, d'une manière encore plus douce qu'il l'avait fait dans les toilettes quand Stacy était partie. Mes yeux tombèrent dans les siens, j'avais encore la vision un peu floue à cause de mes larmes, mais je distinguais parfaitement son expression... Il avait celle d'un garçon sûr de lui, qui me faisait comprendre que ce que je venais de vivre ne se reproduirait plus jamais à ses côtés.

Enrick : Je suis là Rose, je ne te laisserais pas tomber, fais-moi confiance.
Rose : Enrick...

Je me jeta dans ses bras, son contact me rassura énormément. Il resserra son étreinte sur moi, de plus en plus fort, de plus en plus longtemps... Ce que je ressentis n'était pas descriptible. Un mélange de peur et de rassurance, j'étais heureuse qu'il soit là... J'ai voulu y croire, j'ai voulu lui faire confiance. J'avais tellement eu peur ce jour-là que j'aurais pu faire confiance à n'importe qui qui me promettait de me protéger. J'en avais besoin, j'avais besoin d'être rassurée alors... j'ai voulu y croire.

J'y ai cru, je lui ai fait confiance.
Mais je n'avais peut-être pas choisie la bonne personne...

Après de longues minutes passées à la cafétéria, on se décida à bouger pour aller en cours. J'allais un peu mieux, même si j'étais encore sous le choc. Et l'heure de cours d'après n'arrangerait rien, puisque c'était mathématiques avec Martinetto, ce qui signifiait que j'allais être assise à côté de... Smadja. Super, la dernière chose dont j'avais besoin pour couronner le tout.

Enrick : Si tu veux je peux en parler au prof, lui dire que tu préfèrerais être assise à côté de moi parce que Smadja n'est pas sérieux, que t'arrives pas à être concentrée...
Rose : Non, laisse tomber Enrick, je veux pas faire d'histoires, je veux pas attirer l'attention sur moi, s'il-te-plait.
Enrick : Ouais, sauf que ça me plait pas vraiment que tu sois à quelques centimètres de lui pendant presque une heure.
Rose : ... s'il-te-plait...

Je pris son visage entre mes mains pour qu'il me regarde dans les yeux.

Rose : ... ne fais rien. Promets-le.
Enrick : ... Ok... je ferais rien. Mais j'vais pas vous lâcher du regard.
Rose : Oh j'en doute pas.

Je lui souris légèrement, contente de savoir qu'il était là si jamais il y avait un problème. Mais ce n'était pas ça qui calmait ma peur pour autant. On marchait, jusqu'à la salle de cours de maths. Enrick me tenait les épaules, et moi j'avais les bras croisés sur ma poitrine, ma main droite touchant celle d'Enrick sur mon bras. Je ne faisais que regarder le sol. Puis je releva ma tête au moment où nous allions passer la porte, quand mes yeux tombèrent pile dans ceux de Smadja. Il était calé contre le mur sur son épaule droite, et il me fixait, surement depuis que nous avions franchi le couloir de la salle. Il avait l'air... en colère. Ses sourcils étaient assez froncés, et je pu lire sur son visage comme de la ... déception. Je ne détourna pas mon regard du sien avant d'être complètement entrée dans la classe. C'était comme si ça se passait au ralenti, je n'avais plus la notion du temps... encore une fois.

Etant toujours sous le choc, j'arborais toujours ma tête flippante. Mais même avec cette expression là sur mon visage... celle de Smadja ne changea pas, du tout. Je pense qu'il s'en foutait de savoir dans quel état j'étais après tout.

Rose : Je vais m'asseoir, merci Enrick... à tout à l'heure.
Enrick : Ouais...

Il me fit un bisou sur la joue, sur celle où j'avais reçu la claque de la copine de l'autre tarée. Je vis du coin de l'œil que Smadja nous regardait toujours, c'était oppressant. Je souris à Enrick, et le regarda s'asseoir à sa place qui était à l'opposé de la mienne, avant de faire pareil de mon côté. Une fois assise, je me toucha la joue : elle me paraissait chaude, et me faisait encore mal.

Rose : Je vais devoir mettre de la glace en rentrant chez moi...

Je sentis Smadja passer derrière moi pour s'asseoir à sa place à ce moment-là. Mes sourcils se froncèrent, j'étais exténuée de cette situation. Nous aurions pu être des amis, peut-être même que l'on se serait plus que bien entendus lui et moi. Je n'aimais pas que l'on me déteste comme ça, ça me blessait profondément... mais pas question qu'il le sache. J'allais continuer à faire avec à partir de maintenant, jusqu'à la fin du lycée. J'aurais espéré que ça change, mais depuis la dernière fois je sais que ce n'est plus possible. Il l'a voulu, c'est comme ça... .... Oulaaaaaa mais qu'est-c'que je dis moi, pourquoi ça m'affecte comme ça ? Je m'en fou de lui ! C'est qu'un con... Les larmes me montaient aux yeux. Je secoua légèrement la tête, fallait que je me reprenne. Surtout pas pleurer maintenant.

Martinetto venait d'arriver dans la salle, il commença le cours. Je me pencha à droite et pris mes cahiers dans mon sac que je déposa sur le bureau. Je m'autorisa à regarder de partout, sauf à gauche... bien entendu. Quelques minutes passèrent, et je commençais à lâcher prise. Je sentais que mes paupières se faisaient lourdes, ce qui n'était pas étonnant vu la quantité de larmes que j'avais versé quelques temps auparavant. J'essayais de garder les yeux ouverts un maximum, je n'avais pas envie de louper la moindre miette du cours. Déjà que je n'étais pas forte en mathématiques, si je n'écoutais pas ça allait le faire encore moins... mais j'avais tellement envie de dormir ! Ma tête vacilla sur mon bras droit, mes yeux se fermèrent, j'arrêtais de lutter.

Quelques secondes...
Quelques minutes...

Soudainement, je sentis quelque chose effleurer ma joue douloureuse. Mes yeux s'ouvrirent légèrement, et se dirigèrent vers ce qui venait de me toucher. Je crus que je rêvais au départ... c'était la main de Smadja. Il me toucha délicatement, légèrement... j'eu des frissons sur le coup. Je ne trouvais rien à dire, j'étais stupéfaite.

Smadja : Ta joue est toute rouge... qu'est-c'qui t'es arrivée ?

Falling Out Of Love_ Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant