Chapitre 48 _

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» On se sépare une nouvelle fois... pour mieux se retrouver. «

Le jour se levait.

J'ouvris les yeux, pour découvrir une petite Marilou encore toute endormie à côté de moi, la bouche grande ouverte avec un petit filet de bave qui s'en échappait. Je ne pus m'empêcher de rire, mais aussi ressentir de la tristesse quelques secondes après, en pensant que ce soir... elle ne serait plus là, et que je retournerais à mon quotidien sans elle. Cette pensée me terrifia, je voudrais qu'elle reste avec moi pour toujours. On allait devoir encore se séparer, alors que l'on venait à peine de se retrouver... c'est trop injuste.

Ne voulant pas réveiller Marilou, en constatant qu'il n'était que dix heures du matin en attrapant mon portable, j'alla sur Facebook et très vite je me retrouva sur le profil de Smadja sans m'en rendre compte.

Rose : Aller... je n'regarde que quelques photos, et j'arrête.

... Ah ah ah. Vous aussi vous y croyez pas hein ?

Au fil des photos, je me surprends à ne regarder que Smadja et pas les autres personnes qui l'entourent où le décor qui façonnent l'arrière-plan où il se trouve. Je m'arrête même plusieurs secondes sur chaque photo en m'attardant sur la beauté incroyable de ses yeux... mais qu'est-ce qui m'arrive ?

Je revois ces mêmes yeux en flash-back... ceux qui me regardaient dans le noir lorsqu'il me touchait. Oh mon dieu... si j'en parle tout le temps, ça va pas m'aider à m'enlever ça de la tête !

Rose : Putain, c'est qui celle-là ?

Evidemment... il est fort bien accompagné sur certaines images, et je devais avouer que ça me foutait les boules. Surtout quand je m'attarda sur une photo en particulier, où Smadja tenait une blonde avec une poitrine assez beaucoup trop bien façonnée (pour être vraie.. AH !) contre lui. Il avait un sourire là-dessus... à tomber par terre !

J'arrêta la torture, même si les photos où il posait avec Lilou en soirée me faisaient rire et me plaisaient au passage. Je laissa mes doigts pianoter sur l'écran et j'atterris sur son mur. La première chose que je regarda, c'est s'il était en couple ou célibataire... Et je ne vous raconte pas mon soulagement lorsque je vis qu'il ne partageait pas sa vie avec quelqu'un.

Puis je posa mon regard sur sa date de naissance... Premier Juillet 1991. A quelques jours du mien... Je ne sais pas pourquoi, mais quand je fis cette constatation, mon cœur s'emballa. Je suis née le six Juillet, et lui le premier. Je pensa immédiatement au sketch de Gad Elmaleh : « Mon père le neuf Août ! C'est un siiiiiiiiiiigne ! ». J'étouffa un rire, et Marilou gémit dans son sommeil sans pour autant se réveiller.

Je continua mon exploration... Il avait beaucoup d'amis, et je constatais avec déception que pas mal de filles écrivaient sur son mur. Nan mais oh ! La torture se prolongea malgré moi... et je me demanda si c'était vraiment une si bonne idée que ça de lui avoir accepté l'accès à mon Facebook. Le mien, il était pas pareil que le sien, il n'y avait pas une horde de garçons qui marquaient leur territoire sur mon mur chaque jour, et je n'avais quasiment rien en photo de soirée... contrairement au sien, mon Facebook était ridicule, et je l'imaginais déjà se foutre de moi en voyant l'impopularité qui me suivait déjà depuis mon ancien lycée de la ville que j'avais quittée quelques mois plus tôt.

Il n'allait rien apprendre de plus sur moi que ce qu'il savait déjà... alors que moi, je pouvais découvrir qu'il adorait sortir avec ses copains, que Lilou était vraiment son unique meilleure amie malgré le fait qu'il posait beaucoup avec d'autres nanas... que Ben était le mec avec qui il faisait les 400 coups, qu'il fumait beaucoup (sur au moins cinq photos, il avait une cigarette au bec ou entre les doigts), et que sa photo de profil était juste meurtrière tellement elle me coupait le souffle. Il était trop beau dessus !

Marilou : Hmmm...
Rose : Je t'ai réveillée ?
Marilou : Non... j'étais en plein dans un rêve avec un écureuil mais il me soulait tellement que j'ai décidé de lui faire faux bon.
Rose : Ah ah, il te soulait ?
Marilou : Mais grave ! Il voulait que j'bouffe ses noisettes, j'lui ai crié « fuck la caisse d'épargne !!! » et j'me suis réveillée.
Rose : Des fois... j'ai l'impression que vous n'êtes pas toute seule dans votre tête Mademoiselle Cardera.
Marilou : De même Mademoiselle Loreno !

On se mit à rire. Je me dépêcha d'enlever Facebook de mon écran pour ne pas qu'elle voit où j'étais allée, et subitement ça me vint à l'esprit que je n'étais jamais aller fouiner le Facebook d'Enrick comme ça...

Puis on se prépara chacune à notre tour dans la salle de bain, élaborant un planning très particulier à suivre à la lettre pour profiter des derniers moments de la journée qui nous permettaient d'être ensemble, avant dix-sept heures.

L'heure fatidique approcha, à mon plus grand regret. J'avais pratiquement les larmes aux yeux lorsque je regarda Marilou rassembler ses affaires dans ses sacs, en attendant que ses parents viennent la chercher.

Marilou : Et voilà... c'est fait.
Rose : Tu n'as rien oublié ?
Marilou : Non... de toute façon c'est pas perdu, si tu trouves quelque chose tu me le rapporteras la prochaine fois ! Quand tu viendras me voir toi :)
Rose : Oui...

Ce mot vint s'étrangler dans le sanglot qui me gagna, et Marilou vint me prendre dans ses bras pour me consoler. Elle était plus forte que moi, elle ne montrait pas ses émotions facilement mais je savais qu'une fois qu'elle serait sur la route, elle se mettrait à pleurer des litres d'eau et viderait les boites de mouchoirs qu'elle avait glissé dans son sac en prévision de l'émotion de ce moment-là.

On descendit les escaliers, mes bras chargés de l'un de ses sacs pour l'aider... et quand elle se retourna pour me faire un dernier câlin, j'entendis le klaxon de la voiture de ses parents retentir.

Rose : Tu vas me manquer ma chérie.
Marilou : Toi aussi... c'était un week end magnifique. La prochaine fois, c'est toi qui vient !
Rose : Promis...

Je n'avais pas vraiment pensé au moment où je retournerais dans mon ancien lieu de vie. Mais sur le coup, j'avais vraiment envie d'y aller en sachant que c'était là-bas que Marilou allait partir.

On se dirigea vers la voiture, les parents de Marilou me prirent dans leurs bras et me firent promettre à leur tour de venir les voir aussi vite que possible. Puis, Marilou s'installa à l'arrière en claquant la portière, et je fondis en larme lorsque je vis sa main à travers la vitre serrer fièrement la petite peluche en forme de hibou bleu que je lui avais gagné hier à la foire.

Ma Maman me prit dans ses bras pour me consoler, ce qui doubla le quota de larmes que je retenais. Quand je sentis les mains de ma Maman autour de moi, je repensa à celles de Smadja qui enlaçait ma taille un jour plus tôt... et cette nostalgie de vouloir retourner à cette journée avec Marilou et lui aussi, me submergea de chagrin encore plus fort.

Falling Out Of Love_ Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant