Chapitre 38 _

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» C'est douloureux... et c'est à cause de cette douleur que tu es conscient de la réalité des choses. «

Enrick m'était totalement sorti de la tête. Tout ce que j'avais dans mon esprit, c'était Smadja et ses lèvres qui m'avaient beaucoup embrassée ces derniers temps... Cette pensée ne cessait de me hanter, c'est pour ça que j'arrivais à enlever Enrick de ma tête et ne pas le faire entrer à nouveau pour tenir le coup par rapport à ce qu'il m'avait fait dans les toilettes du lycée.

Là, la journée allait se terminer, et je ne m'étais pas approchée de lui une seule seconde. Il n'y avait même pas eu de regard, en tout cas de mon côté. Je ne savais pas du tout ce qui allait se passer ensuite, et je m'en inquiétais un peu quand même. On ne sait pas ce que le destin nous réserve, et parfois j'ai vraiment l'impression qu'il me met à l'épreuve. En si peu de temps, j'ai traversé tellement de choses avec plusieurs personnes. Y avait de quoi en devenir dingue.

La soirée commençait, et je fis un petit tour sur Facebook pour me changer les idées. Quand j'entendis l'alerte d'une nouvelle conversation...

> Enrick dit :
...

Enfin... si seulement ça pouvait marcher.

> Enrick dit :
On peut parler ?
> Rose dit :
Parler ? Ah tu veux parler maintenant ?
> Enrick dit :
... Oui. Je regrette, j'ai fait le con.
> Rose dit :
J'aurais choisis un mot plus approprié par rapport à la situation tu vois.
> Enrick dit :
Rose, s'il-te-plait. Tu sais que je t'aime, je ne voulais pas te faire du mal.
> Rose dit :
Tu vois, j'pense être très bien placée pour ne plus croire à ces mots.
> Enrick dit :
Rose... Tu m'aimes aussi j'le sais, on peut pas se quitter comme ça. On m'a dit que ce n'était pas vrai... J'aurais dû te croire je suis désolé ! Je m'en veux tu ne peux pas t'imaginer à quel point. Moi je suis rien sans toi maintenant, ne me laisses pas je t'en prie !

Devant ces phrases qui n'inspirait qu'une grande supplication, mes doigts cessèrent de tapoter sur le clavier pour écrire ce que je voulais dire. Ils cessèrent par simple hésitation, parce que je ne savais plus quoi penser. Sans être totalement amoureuse, je tenais beaucoup à lui quand même et je ne pouvais pas oublier tous ces bons moments que j'avais eu avec lui. Que faire...

> Rose dit :
Ecoute Enrick, c'est fini. Tu n'aurais jamais dû me faire ce que tu m'as fait ! Et venir me parler sur Facebook c'est minable, j'ai passé la journée à être choquée par ce que tu m'avais fait, et tu n'as même pas daigné m'adresser un seul mot d'inquiétude et d'excuse jusqu'à maintenant. Non, là c'est trop, je ne veux plus te revoir !
> Enrick dit :
Rose non s'il-te-p-

Bloqué. Supprimé. Deleated of my life.

La soirée suivait son cours. J'avais beau être soulagée de je ne sais quelle manière, j'avais néanmoins un pincement au cœur. Je savais que c'était la meilleure chose à faire, mais d'un autre côté... J'allais me sentir bien seule maintenant. Qui allait prendre soin de moi, me protéger et m'aimer ? Me prendre dans ses bras quand j'en avais besoin...

Le contre coup de cette journée me tomba instantanément dessus, et des larmes commencèrent à rouler sur mes joues. Je ferma la porte de ma chambre pour m'autoriser à craquer librement, j'en avais plus que besoin. Je pris mon téléphone, et je pensa aussitôt à Smadja. Je n'avais pas eu de nouvelles depuis ce fameux baiser, et au moment où il fait enfin attention à moi dans les couloirs du lycée, retour à la case départ... aucun signe de vie. J'y ressentis de la déception en voyant qu'il ne m'avait pas envoyé de messages.

J'ouvris mon répertoire, et toucha le numéro de Marilou de mon pouce pour que l'appel se fasse. Elle était comme mon journal intime vocal, il fallait qu'elle sache n'importe quel détail de ma vie. Celui qui m'était arrivé aujourd'hui était trop grave pour ne pas lui en parler...

Marilou : Allo ?
Rose : Ma Loulou....
Marilou : Rose ? Qu'est ce qui se passe mon roudoudou en sucre ?

Et je lui raconta tout ce qui m'était arrivé depuis qu'Enrick m'avait prise pour une « Marie couche toi là ». Avec une voix à la fois bien tremblante et étouffé par des sanglots toutes les vingt secondes.

Marilou : ... Rose.
Rose : Ou...Oui ?
Marilou : Je débarque ce week end, t'as besoin de moi là.
Rose : Qu-quoi ? Marilou, je ne veux pas que tu plaques tout pour moi comme ça ! Reste chez toi.
Marilou : C'est aussi pour moi que je viens ! Attends, ça fait des semaines qu'on ne s'est pas vues, il faut à tout prix qu'on remédie à ça ! Je viens ce week end, que tu le veuilles ou non. Je ne supporte pas de te savoir mal à des kilomètres de mes bras.
Rose : Marilou...

Ces magnifiques phrases qu'elle venait de me dire me firent chaud au cœur, et pour la première fois de la journée, ce sont des larmes de joie qui illuminèrent mon visage brouillé par le chagrin.

Falling Out Of Love_ Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant