Chapitre 39 _

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» A ce moment-là, je savais... Je savais que les larmes que j'étais en train de verser ne seraient pas les dernières. «

Mardi. Je me leva péniblement de mon lit, suite au peu de sommeil que j'avais réussi à avoir à cause de cauchemars incessants, et à l'idée qu'une nouvelle journée au lycée commençait. Mais pour me consoler, je compta les jours qui me séparaient de mes retrouvailles avec Marilou ce week end. J'avais vraiment besoin d'elle et de son soutien pour m'aider à traverser cette épreuve que je vivais à cause d'Enrick.

Mon portable à la main, j'ouvris les volets en attendant que ce dernier s'allume. Je regarda le ciel bleu éclairé par les rayons chauds et flamboyants du soleil, quand le vibreur de mon téléphone se manifesta. J'avais un peu peur de regarder, parce que le nom qui s'était affiché sur l'écran n'était autre qu'Enrick lui-même... Celui qui est à l'origine de ma nuit cauchemardesque.

Mon pouce hésitait à ouvrir ce sms... que dis-je, ces sms ! Mais je ne pouvais pas les supprimer sans lire ce qu'il m'avait écrit. Des énièmes excuses ?

* Enrick à 22h40

« Rose... je peux t'appeler pour parler ? »
* Enrick à 23h00
« Rose, réponds s'il te plait. Je vais pas tenir là. »

* Enrick à 23h22« Je t'en prie Rose, il faut qu'on parle ! Je ne peux pas être sans toi, c'est insupportable ! Réponds moi... »
* Enrick à 23h45
« Je suis trop malheureux sans toi... tu n'imagines pas à quel point ! »
* Enrick à 00h03
« Je t'en supplie... Je t'aime ! »

Les cinq messages suivants disaient tous la même chose. J'dois avouer que de constater qu'il m'en a envoyé jusqu'à 4h du matin, me fit quelque chose. Comme un léger pincement au cœur. Je ne pouvais pas m'empêcher de l'imaginer dans son lit, son portable à la main, ne cessant de regarder l'écran en espérant que je lui réponde d'une minute à l'autre...

Cette pensée me fit mal au cœur. C'était bizarre, je ne pouvais pas oublier ce qu'il m'avait fait mais... mes sentiments tout récents pour lui n'avaient visiblement pas prit le large. J'avais moins peur d'aller au lycée suite à la lecture que j'avais faite, mais je me demandais quelle tournure allaient prendre les événements qui suivraient...

~*

En passant le portail du bahut, je porta mon regard tout autour de moi. Aucune tête connue à l'horizon.

Je me dirigea vers les casiers à l'entrée, et eu une surprise en ouvrant le mien. Sur mes livres soigneusement préparés pour la journée qui m'attendaient, reposait un bout de papier blanc plié en deux accompagné d'une petite rose rouge. J'attrapa le tout entre mes doigts, ne pouvant m'empêcher de regarder une nouvelle fois autour de moi pour m'assurer qu'aucune personne qui m'était familière ne me surveillait... Personne.

Je porta la rose à mes narines, me délectant de son odeur si agréable, pour ensuite sentir le morceau de papier à son tour et... reconnaître le parfum d'Enrick. Qui était d'ailleurs tellement différent de celui de Smadja... Je m'empressa de lire le texte qui y était écrit.

« Ma Rose adorée...
Rejoins-moi sur le toit du lycée dès que tu liras ce mot. Je t'y attendrais...
Je t'aime »

Je réfléchis quelques instants, puis replia le papier que je rangea dans la poche de mon jean, avant de ranger les livres de mon casier dans mon sac, et partir rejoindre Enrick sur le toit.

[...]

J'ouvris la porte de secours, et sorti à l'air frais. Je resserra mon écharpe autour du cou, le froid étant plus agressant sur le toit qu'en bas. Je vis Enrick immédiatement, assis sur le banc en face de moi. Il semblait perdu, la tête penchée entre ses mains, les coudes reposant sur ses jambes. Il n'en revint pas lorsque il releva ses yeux vers moi, et je pu voir un éclair d'espoir illuminer ses yeux l'espace d'un instant. Il se releva tout de suite.

Enrick : Rose... Tu es venue, je n'y croyais plus.
Rose : J'ai trouvé ton mot... et ta rose.

Je lui montra cette dernière que je tenais dans ma main droite. Il sourit.

Enrick : Oui... Il fallait que je te parle absolument.
Rose : ... Okay, vas y parle alors.
Enrick : Viens t'asseoir.

J'hésita quelques secondes, puis le voyant se rasseoir, je m'approcha lentement et en fit autant. Il voulut prendre ma main gauche dans la sienne, mais je le repoussa discrètement en la portant à mon écharpe. Il ne releva pas, ne laissant échapper qu'une expression de déception sur son visage, et se reprit aussitôt en enchainant :

Enrick : Je suis désolé. Je m'en veux de t'avoir fait du mal dans les toilettes. Je n'aurais jamais dû le faire... Je ne sais pas ce qui m'a pris. J'ai eu tellement peur que Smadja t'ai... qu'il t'ai volé à moi. Je ne veux pas te perdre. J'ai perdu les pédales...
Rose : En effet, tu les a bien perdues, et pour rien du tout.
Enrick : Je le sais... je suis désolé. Redonne moi une chance je t'en prie. Je te prouverais que je suis le garçon qu'il te faut. Je t'en supplie.

Il porta une nouvelle fois sa main sur la mienne pour la serrer entre ses doigts, et je le laissa faire. Je commençais à craquer de le voir si malheureux.

Enrick : Tu ne peux pas t'imaginer la nuit horrible que j'ai passé. Je n'ai pas pu dormir, je ne faisais que penser à toi...

La pensée de lui sur son lit, les yeux rivés sur son écran de portable toute la nuit me frappa l'esprit.

Rose : Je sais... j'ai vu tes messages ce matin.
Enrick : S'il te plait... Laisse-moi une autre chance.

Je le regarda. Il me suppliait littéralement du regard. Ses doigts serraient les miens d'une force inimaginable. Quelques secondes s'écoulaient, où le silence s'intensifiait.

Enrick : ... S'il te plait.
Rose : ...

Je réfléchis. Persuadée qu'il avait compris son erreur et qu'il ne recommencerait plus jamais, je décida de lui laisser une seconde chance.

Rose : D'accord.
Enrick : ... C'est vrai ?!
Rose : Oui, je te laisse une seconde chance. Mais que ce soit clair : c'est la dernière. Et sache que je n'appartiens à personne, ni à toi ni à Smadja, alors personne ne peut me voler ni à l'un ni à l'autre, c'est compris ? Je ne suis pas un objet.
Enrick : ...

Il ne s'attendait pas à ça. Mais il obtempéra, et se leva pour me prendre dans ses bras. Il ne cessait de crier des petits « YES ! » qui me firent sourire. Je posa mes bras autour de ses épaules, pensant avoir fait le bon choix.

Je le pensais sincèrement oui... mais c'était moi qui était en train de faire une erreur cette fois-ci.

Falling Out Of Love_ Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant