Falling Out Of Love_ Tome 1

Chapitre 55 _

» T'avais raison... t'es pas comme les autres, t'es pire ! «

Rose : Oh bon sang...
Kévin : Rose !

Je me retourna immédiatement en reconnaissant cette voix qui m'appelait dans le couloir des salles de cours d'Histoire.

Rose : Kévin...
Kévin : Qu'est-ce qui se passe ?
Rose : ... Rien.

Je m'apprêtais à lui tourner les talons lorsque il me choppa par le bras en m'attirant dans une pièce ouverte au hasard, où il n'y avait pas un chat.

Kévin : Je t'ai posé une question, dis-moi ce qu'il y a.

Il m'agrippa les avant-bras, m'obligeant à le regarder. Ses gestes affectueux revenaient et je ne voulais pas.
Je ne voulais pas céder une nouvelle fois...

Rose : Rien Kévin... lâche-moi putain !

Je me débattais, le forçant à me lâcher les bras. Il voulut me prendre par la taille, et il réussit à enrouler cette dernière de son bras gauche. Mais lorsque sa main libre prit mon menton entre son pouce et son index pour me forcer à le regarder, je le repoussa et laissa ma tête retomber pour coller mes yeux sur le sol.

Kévin : Je ne te lâcherais pas sans que tu me dises ce qu'il se passe.
Rose : On...
Kévin : On... quoi ?
Rose : On ne peut pas continuer comme ça.

Là, je releva mon regard pour le regarder dans les yeux. Je pus y déceler de la déception dès que je le vis à travers la seule lumière des néons au plafond.

Kévin : Quoi ? Qu'est-ce que tu m'chantes ?
Rose : On ne peut pas continuer comme ça, c'est tout. C'est pas la vie que je veux ça.
Kévin : Ah, parce que tu as enfin décidé ce que tu veux ?
Rose : ... ça veut dire quoi ça ?
Kévin : Que tu ne sais pas ce que tu veux, tout simplement.

Rose : Quoi ?! Et de quel droit tu te permets de me dire ça ?
Kévin : Parce que tu es en train de te laisser envahir par ta culpabilité, tu crois que je ne le vois pas ça ? Tu ne fais que penser aux autres et tu ne penses pas au plus important : tes sentiments à toi.
Rose : Mais ... !
Kévin : Je sais ce que je dis. Depuis que tu as débarquée ici je t'observe. Tu acceptes de sortir avec ce mec alors que tu n'es même pas amoureuse de lui !
Rose : ... Et qu'est-ce que tu en sais ?!

Je le défia du regard. C'est vrai d'abord... Qu'est-ce qu'il en savait de ma relation avec Enrick ?

Kévin : Je le sais parce que... je vois l'effet que ça te fait lorsque je te touche. Je devine ce que tu ressens à chaque fois que je t'embrasse. Je sais que tu n'as pas ces sensations là avec lui.
Rose : ... Comment... comment peux-tu le savoir !... Tu n'es pas dans mon cœur...
Kévin : Oh que si, crois-moi. Je le suis bel et bien. Et tu sais quoi ? C'est bien ça qui te fait flipper. Parce qu'en réalité, tu as peur. Et c'est pour ça que tu fuis.
Rose : Quoi ?! Je fuis moi ?!
Kévin : Oui ! Tu fuis ! T'as peur parce que, avec moi, tu sais que c'est pas comme avec les autres gars ! Moi, tu m'aimes réellement et ça te fiches la trouille parce que, aimer quelqu'un, c'est lui donner la possibilité de nous briser le cœur ! ... Je le sais très bien, parce qu'en ce moment même... t'es en train de briser le mien.

Rose : ...

Je ne sus que dire devant une telle vérité. Il venait de dire tout ce que mon cœur et mon esprit conserve en silence depuis des jours. Il venait parfaitement d'exprimer ce sentiment de mal être que je n'arrivais pas à extérioriser avec des mots.

Kévin : Parce que tu me laisses te toucher, t'embrasser, et ensuite tu me l'interdis parce que t'as trop peur de découvrir la suite.

Rose : ...

Il me lâcha enfin la taille, d'un geste de rage. La rage de se rendre compte qu'il avait tout à fait raison. Il me tourna le dos et se prit la tête entre les mains.

En le voyant, avec cette douleur qu'il venait de partager, j'eus mal au cœur encore plus que tout à l'heure. Je rabattis mes mèches de long de mon épaule en passant ma main dans les cheveux... j'étais très très mal à l'aise. Je ne savais pas quoi lui dire pour le consoler, ou même lui dire que tout ce qu'il venait de balancer n'était strictement pas vrai. Mais ça l'était...

Je réussis à déglutir, mais la bile que j'avala dans la gorge eut un goût très amer, si bien qu'elle me donna envie de vomir. En fermant les yeux très très fort, ne supportant plus de le voir dans cet état, je pris une décision en les ouvrant difficilement, me faisant encore endurer la vision de voir Kévin souffrir comme ça.

Rose : Tu as raison...
Kévin : ...

Il ne me répondit pas, il voulait que je continue... que j'aille jusqu'au bout de ce que j'avais dans la tête.

Rose : ... Tellement raison que... je ne vais plus t'approcher.

Il se retourna brusquement dans ma direction, la surprise se lisait sur son visage.

Rose : Et..

Je roula mes yeux droit dans les siens pour lui faire face.

Rose : ... Je ne veux plus que tu t'approches de moi. Jamais.

Et, en le regardant une dernière fois de cette manière si amoureuse qui s'était installée en moi, je sortis de la pièce... l'estomac noué, ma gorge me faisant très mal à chaque déglutition... et les yeux qui me brûlaient d'une intense envie de pleurer.