Chapitre 25 _

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» Fondamentalement, l'amour est une escroquerie. «

Rose : Alors là...

Ni une ni deux, je toucha de mon pouce l'espace blanc qui se trouvait en dessous de ce message aussi débile qu'écrit pour me rendre folle hystérique, et commença à faire danser mes pouces sur les touches pour lui répondre un texte bien gratiné ! Déjà rien qu'à voir l'heure... c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase de tout ce qu'il m'avait fait subir jusqu'à maintenant, que j'avais accumulé en supportant encore et encore qu'on se foute sans arrêt de moi... mais là, la limite était arrivée, j'en avais carrément RAS LE BOL !

Puis, quelques mots écrits plus tard... je me ravisa. J'effaça ce que je venais de taper, ferma ma boîte de message et verrouilla mon téléphone que je posa sur la table de nuit. Ce que je voulais lui dire, ça sera en face que je le ferais. Pas avec un pauvre petit message, non ! Ça ne représentait rien à côté de ces émotions hors du commun qu'il m'a fait ressentir, et tout ce qu'il a pu me faire endurer.

Je ne commençais qu'à 9h, j'avais donc encore beaucoup de temps devant moi à profiter de mon lit et de mon sommeil qui se faisait encore très lourd. Je me tourna à l'opposé de ma table de nuit où reposait mon portable, m'enroulant encore plus fort dans ma couette que je remonta jusqu'à mon oreille pour me protéger de la fraicheur du matin qui pénétrait petit à petit dans ma chambre. Je ferma les yeux, et respira lentement pour me calmer...en vain.

Je tournais et me retournais dans mon lit. L'excitation de répondre à Smadja venait de prendre le dessus sur moi, tout ce que je voulais c'était lui balancer ses quatre vérités en face juste maintenant. Et merde !

Je me força à rester encore un peu dans mon lit... pendant une heure. Puis je me leva et prit mon temps pour me préparer avant de partir au lycée.

J'avançais pas à pas, je ne faisais que ça. J'étais guidée par la colère plus qu'autre chose, et j'avais oublié un détail important : Enrick n'était pas là aujourd'hui. A cette pensée, je ralentissais petit à petit, jusqu'à m'arrêter en arrivant devant le portail imposant du lycée. J'examinais la façade du bahut, les entrées principales, mais il n'y avait pas les personnes avec qui je prévoyais de m'expliquer une bonne fois pour toutes. Tant pis, le moment viendra quand il viendra, mais je préférerais le faire sans que ce soit un spectacle pour les gens qui ne sont pas concernés le moins du monde...

J'avais Français maintenant, ah bah super ! Commencer le matin avec cette matière-là, c'était soporifique. J'crois que j'allais continuer ma nuit pendant la première heure de cours.

Une fois dans le couloir de la salle de Français, je décida de rester au fond de la file que formait ma classe le long du mur en attendant de rentrer en cours pour ne pas faire l'hypocrite auprès de Lilou, des filles et de Smadja. L'explication aurait bien lieu, mais plus tard.

Je m'assis dans une place au fond, en ne regardant personne, et en laissant Lilou seule alors qu'elle m'attendait. Elle n'avait dû rien y comprendre la pauvre... mais se payer ma tête était quelque chose que je ne pouvais pas pardonner. Je sortis mes affaires et m'obligea à suivre le cours, du moins... le début.

Le temps passait, mais ça n'empêchait pas ma colère d'être aussi explosive en moi que ce matin, depuis que j'avais reçu le sms de Smadja. Je savais que la bande me regardait, ne comprenant pas mon attitude vis-à-vis de Lilou. Néanmoins, ils allaient vite savoir pourquoi j'avais agis comme ça. Le prof de Français écrivit quelque chose d'important au tableau, ce que je m'empressa de recopier sur la page blanche comme neige qui se trouvait devant moi, avec ma plus belle écriture. Puis, je sentis mon téléphone vibrer dans ma poche. Je le sortis discrètement en le calant sur mes jambes, et ouvrit le message que je venais de recevoir : c'était Lilou.

* Lilou
« Qu'est-ce qui se passe ? Y a un problème ? »

C'était l'occasion. Le malaise était présent, je n'allais pas le démentir.

* Rose
« Oui, il y en a un. On en parle après le déjeuner. »

Je la vis du coin de l'œil lire mon message, elle se retourna vers moi en arborant une mine déçue et triste. Elle avait compris que ça serait comme ça pendant cette heure-là, mais aussi pendant toute la matinée. Cela me fit de la peine de la voir avec ses petits yeux de chien battu, mais je ne voulais pas céder. Je la regardais moi aussi, sans une once de colère dans mes yeux, parce qu'elle ne m'avait pas fait de mal comme Smadja l'avait fait. D'ailleurs, cet imbécile me dévisageait lui aussi, mais d'une manière plutôt insistante. Il devait se douter pourquoi j'avais agis comme ça, et ça ne devait pas lui plaire du tout ! Mais je m'en fichais. Je me contenta de le regarder, et de retourner à mes occupations comme si de rien n'était.

L'heure du déjeuner sonna, et quand la cloche retentissa, je ne pus empêcher les nombreux frissons me gagnant d'un seul coup parcourir tout mon corps. Je détestais ces situations-là.

Je me dirigea vers la cafétéria, ne prenant qu'une salade histoire de manger quelque chose, même si je pense que ces simples feuilles vertes entourées d'un fin filet de vinaigrette ne puissent être toutes englouties par mon estomac qui commençait à être noué... et m'asseyait à une table, seule. Je savais qu'ils viendraient me rejoindre dès qu'ils m'apercevront, sitôt entrés dans la cafet'. J'avais vu juste, mais quelqu'un allait cependant manquer à l'appel.

Lilou : Rose, qu'est-ce qui se passe ?

Elle se cala sur une chaise en face de moi, la tête posée entre ses mains, les coudes reposants sur la table, n'attendant que ma réponse. J'essayais de garder mon calme, et ne montra aucune perturbation suite à son arrivée. Je me contentais d'attraper les aliments de couleur verte dans mon assiette blanche, réfléchissant à la manière dont aborder le sujet.

Lilou : Alors ?

Je roula mes yeux vers elle. C'est à ce moment-là que les filles arrivèrent toutes, chargées de plateaux dont un en trop que je devina être pour Lilou. Elles étaient au complet. Elles prirent toutes place autour de moi, et ne commencèrent à manger que lorsque je prononça enfin un mot.

Rose : Écoute... Je pense que la plaisanterie a assez duré. Non ?

Je vis Katherine et Vanessa se regarder du coin de l'œil, signe d'une incompréhension par rapport à ce que je venais de dire. Et pour cause, les mots sortis de ma bouche étaient tous destinés à Lilou. Cette dernière sembla comprendre où je voulais en venir, puisqu'elle ne broncha même pas. Elle n'avait pas bougé d'un poil, elle me regardait, me fixait, sans rien dire. Là, c'était moi qui commençait à devenir impatiente en attendant sa réponse.

Katherine : Qu'est-ce que... tu veux dire, Rose ?

Je ne répondis pas, j'étais en pleine bataille de regard avec Lilou. C'était pesant, je le savais, autant pour moi que pour les autres qui assistaient à ça. Et...

Falling Out Of Love_ Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant