Chapitre 70

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Dormir me fut impossible, cette nuit là. J'abandonnais enfin quand Mrs Weasley vint nous chercher, tôt le matin, pour nous dire de descendre prendre le petit déjeuner avant de partir pour Poudlard.

Je me retrouvais de nouveau incapable de parler à qui que ce soit, et encore moins de regarder Sirius.

Je ne pouvais sortir les mots de Kreattur de ma tête tandis que je fixais mon assiette, paralysée.

Je ne cessais de me répéter qu'il avait pu mentir. Il pouvait avoir tort. Ce ne pouvait pas être réel. Je savais qui était mon père. Il avait toujours été Roger Hooper. Pas Sirius Black.

Mais une petite voix dans ma tête ne cessait de me dire que Sirius et ma mère étaient de vieux amis. Elle me disait que j'avais plus de choses en commun avec Sirius qu'avec mon père. Elle me disait que cela pouvait être une possibilité et que le timing se resserrait.

Je ne savais rien de ce que Kreattur m'avait dit. Mais s'il y avait une chose que je savais, c'est que j'étais en paix avec la personne que je pensais être, et j'avais l'impression que je trahirais mon père et tout ce qu'il avait fait pour moi en allant poser des questions à l'elfe.

Après que tout le monde eut fini de manger, nous nous levâmes et nous montâmes à l'étage avec Lupin et Tonks, qui allaient nous accompagner.

Après avoir dit au revoir à Harry, Sirius me lança un regard, s'attendant probablement à ce que je tente une dernière fois de le convaincre de me dire ce qu'il savait.

Mais je ne dis rien. Je détournais simplement les yeux, marchant vers la porte. Mais mes pieds m'empêchèrent d'aller plus loin, et je m'arrêtais.

Je ne pouvais pas partir. Du moins, pas sans dire au revoir. Pas alors que je savais que c'était probablement la dernière fois que j'allais voir Sirius Black.

Alors en un clin d'œil, je me retournais et courut vers lui, le serrant contre moi.

Il lui fallut une seconde avant de se ressaisir et de me rendre mon étreinte. Mais je m'écartais rapidement et courut hors de la maison sans un mot, sachant que si je restais une seconde de plus, je ne pourrais plus retenir mes larmes.

Je suivis le reste du groupe hors du Square Grimmaurd, n'osant pas regarder en arrière alors que le monde se brouillait devant mes yeux, qui se remplissaient de larmes.


******


Mon humeur ne s'améliora pas quand nous arrivâmes à Poudlard. Je ne pouvais pas oublier ce que Kreattur avait dit, peu importe à quel point j'essayais. Je ne pouvais même pas me résoudre à en parler à quiconque.

Ombrage n'aidait pas non plus, au fur et à mesure des décrets qu'elle instaurait, tous plus ridicules les uns que les autres.

Après que la nouvelle de l'évasion de dix Mangemorts sous haute sécurité d'Azkaban nous soit parvenue, un nouveau décret fut annoncé, interdisant aux professeurs de parler aux élèves d'un sujet qui ne soit pas relié aux cours.

Alors, le lendemain, quand je rejoignis Fred, George et Lee dans la Grande Salle, mes yeux s'écarquillèrent quand je vis que le dos de la main de Lee saignait, résultat évident d'une retenue avec Ombrage.

« Qu'est-ce qui vous est arrivé? » demandais-je tandis qu'ils s'asseyaient à côté de moi, paraissant grincheux.

« Ombitch, » dit Lee en grimaçant.

« Fred et moi jouions à la Bataille Explosive à la fin de son cours, » dit George.

« Bien sûr, » dis-je en levant les yeux au ciel. « Continue. »

« Et puis Ombrage nous a attrapé et a essayé de nous dire d'arrêter! » pouffa Fred. « Est-ce que tu peux imaginer le culot de cette femme? »

« Et qu'est-ce que Lee a à voir avec ça? » dis-je en haussant un sourcil.

« Je lui ai dit que la Bataille Explosive n'avait rien à voir avec la Défense Contre les Forces du Mal! » dit Lee. « Et je lui ai dit que ce n'était pas une information en rapport direct avec la matière qu'elle enseignait. »


*****


En total désaccord avec moi-même, je faisais tout ce qui était en mon pouvoir pour ne pas m'attirer d'ennuis avec Ombrage pendant cette année.

Je devenais de plus en plus grincheuse à mesure que les jours passaient, me sentant détachée de mon côté farceur.

Mais ce n'était que le cadet de mes soucis, quand je pensais à Sirius et à Kreattur. Je ne voulais pas penser à la signification de ses mots. Cela n'avait pas de sens.

Alors que le mois de Janvier touchait à sa fin, la Saint Valentin me remonta un peu le moral.

Ce jour là, je me préparais pour notre deuxième sortie à Pré-au-Lard et je descendis dans la salle commune pour retrouver les jumeaux. Sauf que je n'en vis qu'un.

« Où est George? » demandais-je, descendant les escaliers vers Fred qui m'attendait sur le canapé.

À ma vue, un sourire se dessina sur son visage et il se leva. « Je pensais que nous devrions passer la journée ensemble. Je veux dire, étant donné que c'est la Saint Valentin, nous pourrions avoir —euh— notre premier rendez-vous. »

J'eus un petit rire. « Je pensais que les rendez-vous n'étaient pas ton truc. »

« Je pourrais me sacrifier, » dit Fred avec un sourire, s'approchant pour me prendre par la taille. « Si ça implique d'être seul avec toi. »

« Ne te fais pas d'idée, monsieur, » dis-je en agitant un doigt dans sa direction, le faisant rire.

« Ne te flatte pas trop, Rogguy, » dit-il d'un ton taquin. « Ce n'et pas ce que j'ai en tête pour ce rendez-vous. »

« Alors qu'est-ce que tu as en tête? »

« Patience, » dit-il avec un clin d'œil.

Je souris, déposant un baiser sur sa joue avant de m'écarter. « Tu es sûr que George ne sera pas triste? »

« Je suis sûr qu'il comprendra, » dit Fred avec un sourire malicieux, m'adressant un nouveau clin d'œil. « Allez, viens! »

Il me prit la main et me guida hors de la salle commune.

Je m'attendais à ce qu'il me guide vers les diligences de Pré-au-Lard, pensant qu'il connaitrait un endroit dans le village qui serait bien pour notre premier rendez-vous.

Mais quand il me tira dans la direction opposée, je fronçais les sourcils.

« Fred? » dis-je d'un ton peu assuré. « Où allons-nous? »

Il sourit avant de dire. « Tu verras. »

Moldue - Fred WeasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant