Chapitre 78

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La semaine suivante vit tout le monde penché sur leurs révisions, tandis que je me préoccupais toujours de la lettre anonyme que j'avais reçue.

Je n'avais aucune idée de sa provenance, et encore moins de ce qu'elle signifiait. Elle ne pouvait avoir été pour mes examens. Parce que ceux que je connaissais assez bien pour qu'ils m'envoient ce genre de notes savaient que je n'avais pas vraiment besoin de passer les tests et qu'ils ne voulaient rien dire pour moi.

Mais bientôt, mon esprit fut dirigé vers autre chose, alors que nous nous rapprochions de notre dernier examen, l'Histoire de la Magie.

Tandis que tout le monde était dans la bibliothèque pour étudier, je m'enfermais dans le dortoir et me cachais sous les couvertures.

J'avais complètement perdu l'appétit, et je prétendais être endormie chaque fois que quelqu'un entrait pour ne pas avoir à lui parler.

Je fermais les yeux la nuit sans pouvoir trouver le sommeil, mon cœur battant de manière incontrôlable.

Quand le jour fatidique arriva, je me préparais avec les quatre autres filles de notre dortoir. J'aurais donné n'importe quoi pour revenir un an en arrière, quand je pensais que tout cela n'était qu'un rêve.

« Lexi, » entendis-je la voix douce d'Hermione m'appeler en s'approchant de moi. J'avais encore la tête enfouie sous les draps. « Tu n'a rien mangé hier... alors je t'ai ramené des toasts. »

Je me forçais à repousser la couverture et m'assit, lui adressant un sourire triste. « Merci, Hermione, mais je— je n'ai pas vraiment faim. »

Je la vis froncer les sourcils. « Juste — juste une bouchée. Oh, Lexi, je suis tellement inquiète pour toi. Tu dois manger quelque chose. Nous avons un examen. »

Je voulais protester, mais je détestais la laisser tomber. Alors pour lui faire plaisir, je lui pris le toast et la remerciait en en mangeant.

Elle m'adressa un sourire satisfait, quittant mon lit pour aller parcourir une dernière fois ses notes avant de devoir descendre dans la Grande Salle pour notre examen final.

Mais quand nous nous assîmes et reçûmes nos sujets, tout ce que je pus faire fut regarder Harry, qui était assis quelques sièges devant moi.

« Baissez les yeux, s'il vous plaît, » dit la sorcière qui nous surveillait, et je baissais immédiatement la tête.

Je ne parvins qu'à remplir quelques questions.

Je commençais même à inventer quelques noms de Gobelins bizarres, mais mes yeux se dirigèrent de nouveau vers Harry, qui avait les yeux fermés.

Je me mordis la joue, et peu de temps après, je vis Harry tomber de son siège avec un cri, la salle entière se tournant vers lui.

La sorcière courut vers Harry et le prit par le bras, l'aidant à sortir de la Grande Salle tandis qu'il insistait sur le fait de ne pas avoir besoin de se rendre à l'infirmerie.

Je savais qu'il avait vu Sirius se faire torturer.

Si j'avais eu du mal à me concentrer jusque là, c'était tout bonnement devenu impossible.

Je respirais lourdement en ne cessant de regarder l'horloge. Je suais à grosse gouttes et j'avais la tête qui tournais. Je sentis ma bouche s'assécher, et je sentis une nausée monter dans ma gorge. Et bientôt, avant que je ne me rende compte de ce qui se passait, le monde devint noir et je m'évanouis.


*****


Quand je me réveillais, j'avais mal à la tête, et je poussais un grognement. Ouvrant légèrement les yeux, je vis Madame Pomfresh qui tenait une potion sous mon nez, son odeur m'ayant de mon inconscience.

Tout ce que je savais, c'est que je devais retrouver Harry. Il ne pouvait pas y aller. Je ne pouvais pas laisser ça arriver.

Je tentais de regarder autour de moi et de me redresser, mais mon cœur sombrait dans ma poitrine quand je vis Ombrage, assise à côté de mon lit, qui me souriait d'un air doucereux.

« Merci, Madame Pomfresh, » dit-elle, les yeux fixés sur moi. « Ce sera tout, pour l'instant. »

Madame Pomfresh lui lança un regard noir, mais sachant qu'elle ne pouvait rien faire, elle tourna les talons et s'éloigna.

Je déglutis avec horreur en observant Madame Pomfresh partir et quitter l'infirmerie, refermant la porte derrière elle. J'étais complètement immobile, regardant Ombrage, ne bougeant pas un muscle.

« Vous savez ce à quoi j'ai réfléchi, Miss Hooper? » commença Ombrage, son sourire s'élargissant.

« Oui, Professeur? » dis-je d'un ton sarcastique.

« J'ai posé des questions, et on m'a dit que vous êtes une Née-Moldue, et que vous avez déménagé de l'Amérique, l'année dernière. C'est juste? »

« Oui, » dis-je rapidement.

« Vous voyez, Miss Hooper, » dit-elle doucement. « Je suis devenue un peu... hum... disons... curieuse, par rapport à ce qui avait poussé vos parents à déménager si soudainement en Angleterre. Parce que d'habitude, nous n'avons jamais d'élèves en échange à Poudlard. Alors j'ai décidé de creuser un peu plus profondément. »

Je sentis mon estomac se nouer, mais je restais silencieuse, la fixant sans ciller.

« Vous voulez savoir ce que j'ai trouvé? » Elle continuait de me sourire.

« Quoi, Professeur? » demandais-je entre mes dents. Mais j'avais peur d'entendre ce qu'elle allait dire ensuite.

Si elle a découvert pour moi... je repoussais immédiatement cette pensée de mon esprit. J'avais l'impression que j'allais m'évanouir d'anxiété.

« Et bien, Miss Hooper, » commença-t-elle. « Il n'y a aucune trace d'un élève appelé Lexi Hooper qui soit allé à Ilvermorny. Et quand j'ai demandé, Miss Parkinson m'a dit que personne ne vous a vu faire de la magie, ces deux dernières années. Et le plus étrange, c'est que j'ai remarqué que la baguette avec laquelle vous avez passé vos examens pratiques était différente de celle que vous aviez toute cette année. »

Ma bouche s'ouvrit légèrement, et je commençais à trembler, la fixant. Sur ce, son sourire s'élargit encore.

« Maintenant, pourquoi ne me diriez-vous pas ce que vous cachez, Miss Hooper? Sinon, je devrais vous le soutirer d'une autre manière. »

Moldue - Fred WeasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant