Chapitre 68

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La conversation que j'avais eue avec Sirius traîna dans mon esprit pendant un long moment. Mais je parvins tout de même à laisser tomber pendant une courte période, pendant les vacances.

Cette année là, je passais le Noël le plus joyeux que j'avais jamais expérimenté dans ma vie, étant donné que je le passais avec des gens que j'aimais avant même de les avoir rencontrés.

J'eus même mon propre pull Weasley, avec la lettre L tricoté par Mrs Weasley, et je le portais fièrement pendant un jour entier.

Nous passâmes la majeure partie de la journée à jouer à la Bataille Explosive avec Ginny, Fred et George.

Cette nuit là, après que tout le monde soit parti se coucher, je restais éveillée, sachant qu'une réunion allait se tenir dans quelques heures.

Bientôt, quand je fus appelée, je descendis là où quelques membres de l'Ordre étaient rassemblées, incluant Dumbledore, Hagrid, Mr et Mrs Weasley, Sirius et Lupin.

« Ah, Miss Hooper, » me sourit Dumbledore. « Asseyez-vous. »

J'acquiesçais et m'exécutais, m'asseyant à côté de Lupin qui m'adressa un sourire encourageant, qui parvint à me calmer un peu.

« Hagrid est revenu il y a quelques semaines avec d'excellentes nouvelles, » dit Dumbledore. « Mais bien sûr, nous n'avons pas pu vous en informer plus tôt, étant donné que vous étiez à l'école. »

« Quelles nouvelles? » demandais-je en haussant un sourcil.

« Comme vous nous l'aviez dit pour les géants, leur nouveau chef, le Gurg, a en effet rejoint les Mangemorts et ordonné de tuer tous les géants qui se rangeraient de notre côté, » continua Dumbledore. « Mais comme vous nous en aviez avertis, Hagrid et Madame Maxime ont utilisé la magie pour cacher trois géants qui sont parvenus à échapper au Gurg. »

« Alors— alors, vous avez sauvé trois géants? »

« C'était dur, je peux te le dire, » acquiesça Hagrid. « Mais nous avons réussi! Ces pauvres créatures... s'entretuer comme ça... mais comme nous en avons sauvé trois, parce que Dumbledore avait eu la bonne idée. Et grâce à toi. »

Il m'adressa un clin d'œil, me réchauffant le cœur en découvrant que cela avait aidé. Mais bientôt, mon sourire s'effaça et je détournais les yeux en fronçant les sourcils.

« Qu'est-ce qui vous tracasse, Lexi? » demanda Dumbledore, les yeux pétillants.

« Est-ce que je peux vous parler, monsieur? » demandai-je, ne levant pas les yeux. « En privé? »

Il y eut quelques secondes de silence tandis qu'il me regardait, et il acquiesça enfin.

« Nous ferions mieux de te mettre au lit, Arthur, » dit Mrs Weasley soudainement, se levant. « Tu as besoin de repos. »

« Je devrais probablement y aller aussi, » dit Hagrid, renversant presque la table en se levant.

Mais Sirius resta immobile, regardant alternativement Dumbledore et moi. Enfin, Lupin se leva également et prit Sirius par le bras.

« Mais— mais je veux rester! » grogna Sirius, et Lupin essaya de le tirer de force.

« Ne fais pas le bébé, Patmol! » dit Lupin, puis il eut un sourire.

Un par un, tout le monde quitta la pièce, nous laissant, Dumbledore et moi, sous la lumière tamisée.

« Et bien, Lexi? Qu'est-ce qui ne va pas? »

« Comment pouvez-vous déterminer si quelque chose va être pour le mieux ou pire, quand je le change? » demandais-je, allant droit au but.

« Je ne peux pas le déterminer. » Dumbledore m'adressa un sourire triste. « C'est pour ça que je vous demande constamment de minimiser vos actions sur le temps. Nous ne savons pas comment cela pourrait tourner. »

« Mais si ce n'est pas mal? » rétorquai-je. « Et si — comme pour Mr Weasley qui a guéri plus vite, ou comme le fait que nous ayons trois géants de notre côté — sauver quelqu'un pouvait mener au sauvetage de quelqu'un d'autre? »

« Dans ce cas, vos suppositions seront aussi bonnes que les miennes. Nous ne pouvons jamais être sûrs des conséquences. » Il me sourit de nouveau, disant. « Vous vous souvenez de ce que je vous ai dit dans ma lettre, l'année dernière? »

Je me mordis l'intérieur de la joue avant de répéter ses mots d'une voix tremblante. « Que certains sacrifices devaient se produire. »

« Exactement. »

Je réfléchis un moment avant de parler. « Et pour ces vies qui n'étaient pas des sacrifices au début? Ceux qui étaient juste... des victimes? »

Dumbledore ouvrit la bouche pour parler, mais je lui coupais l'herbe sous le pied.

« Vous avez dit vous-même que ce n'était pas un accident, que j'ai été envoyée ici. Vous savez aussi qu'il y a quelque chose que je suis destinée. Mais comment puis-je faire ça, comment puis-je le changer, si vous m'interdisez de le faire? »

Dumbledore me regarda avec attention, avant de soupirer. « J'ai une théorie sur ce que vous venez de me demander, Lexi. Et je ne sais pas si c'est le bon moment pour vous le dire ou pas. Mais je vais prendre le risque, parce que je ne sais pas ce que le futur nous réserve. »

« Qu-qu'est-ce que c'est? »

« Je crois, » commença-t-il. « Que quand le temps viendra pour vous de remplir votre devoir et de changer ce pour quoi vous avez été envoyée, vous recevrez un signe. »

Ce n'était pas nouveau pour moi. J'avais déjà entendu cette phrase quand j'avais épié la conversation entre Sirius et Lupin.

« Et quel signe cela sera, monsieur? » demandais-je. »

« J'ai mes suppositions. Mais toutes plus improbables les unes que les autres. »

« Alors, comment saurais-je quel est le signe? »

« Je crois que cela sera assez évident. Alors gardez un œil ouvert pour les signes, Lexi. Mais ne tentez rien d'autre. Nous ne savons pas si vos interventions rendront les choses meilleures ou pires. Alors nous devons minimiser les risques, d'ici là. Vous comprenez? » Je le fixais pendant quelques secondes avant d'acquiescer faiblement.

Il me cache quelque chose, pensais-je. Je sais qu'il me cache quelque chose.

Moldue - Fred WeasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant