Chapitre 81

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« Qu-quoi? » bégaya Harry, tandis que tous les regards se tournaient vers moi.

« Il ne va pas être là-bas, Harry. Sirius est en sécurité! » répétais-je. « Ce n'est qu'un rêve—»

« Tu ne comprends pas, Lexi! » dit-il, devenant de plus en plus irrité. « C'était comme avec Mr Weasley! »

Je secouais la tête, au bord des larmes. « Harry, s'il te plaît écoute-moi. C'est Voldemort qui te fait voir tout ça! »

« Mais si ce n'est pas lui? » rétorqua-t-il. « Écoute, tu as fait des erreurs auparavant; la nuit où Mr Weasley a été attaqué, tu as dit que Mrs Weasley allait nous envoyer une lettre, mais elle ne l'a pas fait. Tu as dit que Mr Weasley allait rester à Sainte Mangouste jusqu'à après Noël, mais il est revenu le lendemain. Et si tu te trompais aussi sur ça?! »

« Mais ce n'est pas le cas! Harry—»

« Je ne peux pas le risquer, Lexi! Il est la seule famille qui me reste! » cria-t-il, puis il soupira, disant d'une voix plus calme, mais toujours aussi ferme. « Tu ne peux pas m'empêcher d'y aller. »

« Très bien, » soufflai-je. « Mais tu ne peux pas m'empêcher de venir aussi! »

« Mais— Lexi, » commença nerveusement Lexi. « Tu ne peux pas faire de magi—»

« Oui, mais j'en sais bien plus que vous tous. »

Harry, Ron et Hermione échangèrent un regard, comme si j'avais marqué un point. Sachant qu'il n'y avait pas le temps de se prendre la tête, ils acquiescèrent, suivant Harry vers les Sombrals, et il les aida à monter dessus.

« Nous— nous n'allons pas attendre Neville? » demandais-je d'un ton hésitant, étant la seule encore à terre, avec Harry, qui tentait de m'aider à monter sur un Sombral.

Ils se tournèrent tous vers moi avec surprise. « Neville? » demanda Ginny, un sourcil haussé. « Pourquoi? Il était sensé venir avec nous? »

« Écoute, nous n'avons pas le temps, » dit fermement Harry. « Nous devons aller chercher Sirius. Maintenant. »

Il ne me laissa pas le temps de protester tandis que nos Sombrals s'élevaient dans le ciel, nous emmenant à Londres.

Pendant tout le trajet, je ne cessais de réfléchir à la raison pour laquelle Neville n'était pas venu, et soudainement, cela me frappa.

C'était l'effet Papillon.

Tout comme Hermione me l'avait dit, en prévenant Dumbledore pour Mr Weasley, il était parvenu à le sauver plus tôt que ce qui était prévu. Par conséquent, Mr Weasley n'avait pas eu besoin de rester à Sainte Mangouste jusqu'à Noël, comme prévu initialement.

Dans les livres, comme je m'en souvenais à présent, Harry, Ron et Hermione étaient sensés y voir Neville, qui était venu rendre visite à ses parents.

Peut-être que ce moment était sensé donner à Neville une poussée, et l'amener à la réalisation qu'il devait se battre dans cette guerre, pour venger ses parents, qui avaient été torturés jusqu'à la folie par les Mangemorts.

Même si je m'étais rendu compte de mon erreur, je ne pouvais qu'espérer que les conséquences n'en seraient pas trop mauvaise.

Quand la nuit fut tombée, nous arrivâmes à Londres, et je tentais de trouver une raison pour laquelle j'étais allée avec eux, étant donné que je ne pouvais pas faire de magie.

Mais enfin, nous atteignîmes le Ministère et entrèrent par l'entrée des Visiteurs, suivant Harry vers le Département des Mystères.

Il tendit la main vers la poignée, mais je lui saisis l'épaule, l'arrêtant. « Il est toujours temps de faire demi-tour, » murmurais-je.

Mais, comme si il ne m'avait pas entendu, il se dégagea, ouvrit la porte, et nous le suivîmes tous à l'intérieur d'une longue pièce, qui s'ouvrait sur de multiples portes et corridors.

« Par ici, » dit Harry, courant par un couloir, sachant qu'il le mènerait à l'endroit dont il rêvait depuis des mois.

La pièce suivante était remplie de centaines d'étagères, toutes contenant de petits globes de verre poussiéreux que je savais être des prophéties.

« Tu ne sors pas ta baguette? » demanda Luna en marchant à côté de moi, la baguette dressée comme tous les autres. « Tu pourrais en avoir besoin. »

Je décidais de rester silencieuse et de ne pas lui répondre. Ce n'était pas le moment de lui expliquer que je n'avais pas de magie.

« Il est tout au bout, » dit Harry. « On ne peut pas bien voir d'ici... »

Prenant la tête, il s'enfonça dans l'allée, entre les hautes étagères chargées de sphères poussiéreuses dont certaines brillaient faiblement sur notre passage.

« Il devrait être tout près, » chuchota Harry. « Tout près... »

« Harry... » murmurais-je doucement, les lèvres tremblantes.

« Quoi? » gronda-t-il.

« Sirius n'est pas ici. »

Personne ne parla. Harry courut d'une étagère à l'autre, scrutant l'obscurité. Les allées vides se succédaient devant ses yeux.

« Écoute, nous avons encore le temps de partir, » dis-je, essayant d'attirer son attention. Mais il cherchait toujours.

« Harry? » appela Ron.

« Quoi? »

« Tu as vu ça? » dit Ron.

« Quoi? » dit à nouveau, mais d'un ton empressé, cette fois.

« Il... il y a ton nom là-dessus, » dit Ron.

Je regardais autour de moi anxieusement, à l'affut d'un signe des nombreux Mangemorts dont j'étais consciente qu'ils nous encerclaient.

Harry s'approcha, regardant la boule de verre dont Ron parlait.

« Qu'est-ce que c'est? » demanda Ron, visiblement mal à l'aise. « Qu'est-ce que ton nom fait là-dessus? »

Je commençais à me retourner pour regarder derrière moi, mais mes yeux s'écarquillèrent quand je vis que Harry avait déjà tendu la main vers la prophétie.

« HARRY, NON! » criais-je, mais il était trop tard.

Il l'avait déjà prise.

À cet instant, une voix traînante s'éleva derrière nous. « Très bien, Potter. Maintenant, retourne-toi lentement, gentiment, et donne-moi ça. »

Moldue - Fred WeasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant