Chapitre 45 - Aucun garçon ne m'a jamais regardée

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Le silence se fit dans le salon. Les coupes de champagnes à moitié vidées restaient sur la table basse. Les filles n'osaient plus parler. Rohini pistait du regard une possible complicité de Saranyù, avant de finir de poser ses yeux sombres aux reflets de soleil sur Dhûmornâ.


Les yeux baissés, soumise, Fanny attendait un verdict, elle n'osait plus regarder ses collègues visitandines maintenant qu'elle s'était mise à nu.



Soudain, contre toute attente, Saranyù pris la parole et dans un joli sourire s'adressa à Dhûmornâ :


- Bon allez, raconte... Qu'est ce que vous faites ensemble ?



A cette question, un sourire s'enflamma sur les lèvres radieuses de Fanny. Tout son corps exaltait. On aurait dit une fleur dont on aurait passé le film de l'éclosion en accéléré.


- Si vous saviez comme je suis heureuse ! Ce que c'est bon d'avoir près de soi quelqu'un d'attentionné, de prévenant.


- Mais comment tu envisages ton avenir avec lui ?


On n'a pas parlé de ça. Il a son appartement, moi le mien. Il a juste trouvé étrange le luxe de mon loft avec ma condition d'étudiante. Il semble qu'aujourd'hui les étudiants soient plutôt fauchés !


- Dhûmornâ, tu peux avoir tous les garçons que tu veux, ne crois tu pas que tu devrais essayer d'oublier celui-là ?


- Oui, ça c'est valable pour toi Rohini, moi jamais aucun garçon ne m'a regardée.


- Tu n'as jamais pris la peine d'apprendre comment les berner. Tu as ce pouvoir en toi pourtant. Tu n'as plus qu'à le mettre en pratique.


- Je voudrais que vous m'aidiez à y voir clair dans ce que je vis, mais pas que vous me demandiez d'abandonner Paul, c'est au dessus de mes forces.



La discussion fit place à un long silence. Les yeux se croisaient, se questionnaient. Les sourires hésitaient. Saranyù brisa à nouveau ce moment hors du temps.


- Bon, invente ce que tu veux et si tu as besoin de quelqu'un pour confirmer, tu peux compter sur nous, et elle adressa un regard noir à Rohini qui ne semblait pas du même avis.


- C'est vrai, vous feriez ça ? Merci les filles merci. Je vous promets que je vous le présenterai dans quelques temps. Merci, vous m'avez redonné un peu de confiance.



Fanny sortit de l'hôtel particulier le cœur un peu plus léger. Bien sûr ses sœurs n'avaient pas été tendres avec elle, mais en même temps ce qu'elle avait fait méritait de se faire changer en poussière, elle le savait. Néanmoins partager son secret était un réconfort pour elle. Et au final, elle avait obtenu l'aide qu'elle était venue chercher.



Elle reprit le chemin de son loft d'un pas rapide pour retrouver son Paul au plus vite.



Lorsqu'elle déclencha la descente du monte charge, une grosse lune blanche et ronde éclairait déjà les toits des usines de la zone industrielle.



Arrivée à l'étage, elle fut accueillie par Paul qui aida l'ouverture de la porte de l'élévateur.


Le voyant si prévenant, elle abandonna son sac à ses pieds et se jeta dans ses bras. Elle resta ainsi blottie contre son torse. Tout contre lui, comme protégée, elle recouvrait ainsi un peu de son assurance qui venait d'être tarabustée par les obéissantes de Yama.



Paul surpris, ne sut qu'emprisonner les épaules de Fanny.


Cette fille était vraiment extraordinaire, sans doute capable du pire comme du meilleur.



Plusieurs minutes passèrent avant qu'il relâche son étreinte et la laisse reprendre sa liberté.


Les joues légèrement rosies de s'être abandonnée de la sorte dans ses bras, Fanny s'adressa à Paul avec une petite voix.


- Je suis contente d'être enfin rentrée. J'ai été un peu longue, j'espère que tu ne m'en veux pas. Tu ne t'es pas trop ennuyé pendant mon absence ? Qu'est-ce que tu as fait ?



Paul ne s'attendait pas à cette question aussi directe. Son embarras était tel qu'il ne sut que répondre. Il devait pourtant trouver quelque chose à dire, mais certainement pas qu'il avait passé son appartement au peigne fin... Il bredouilla...



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Wahou ! Vous êtes encore là alors ?
Ben, ça me fait très très plaisir. Donnez moi vos impressions en laissant un petit commentaire....
Merci de me lire.

L'audace du destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant