Chapitre 87 - Révélation

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Depuis quelques temps déjà, le souci du lendemain avait déserté Paul. Débarrassé du lourd fardeau de la perte d'un être cher ses émotions s'étaient comme endormies.

L'affection ne faisait plus partie de lui, envolée sa peine, la compassion s'était asséchée.


Pourtant, dans un petit coin de sa tête, il y avait cette fille qui, à un moment de sa vie, avait su l'intriguer, et dont il n'arrivait pas à effacer le visage de sa mémoire.

Les raisons de l'intrigue ne le tracassaient plus, il les avait sans doute enfouies au plus profond de lui-même. Aujourd'hui, elle était son rayon de soleil, et il pouvait serrer cette fille dans ses bras dès qu'il le souhaitait.
Elle était vivante, souriante, saine.



Cependant, cette fille persistait à l'appeler "Paul" sans qu'il sache pourquoi. Finalement, il trouva ce prénom plus facile à porter que Sûrya, c'est pour cela qu'il ne chercha pas plus loin un autre prénom. Paul, c'était un prénom parfait pour se fondre parmi les humains.



La jeune fille était gaie comme un pinson et d'une nature joviale. Elle posait rarement de questions, ce qui l'arrangeait bien. Ainsi, il filait presque le parfait amour. Un seul détail l'angoissait pourtant, c'était son reflet dans le miroir qui lui renvoyait l'image d'un homme aux joues creusées et aux os trop saillants. Il appréhendait que sa belle amoureuse ne veuille plus de lui.



Paul était maintenant aguerri aux techniques de réquisition. Il était devenu diablement efficace et était en mesure de procéder avec une rapidité effarante, tant il maniait avec dextérité le massage qui prélevait la vie.



Bien installé dans la vie de Fanny, Paul profitait de tous les instants. Il venait de terminer la réquisition de son dixième client et commençait à trouver cette vie, dénuée de contraintes personnelles, très agréable. Bien sûr, lorsqu'il devait procéder, encore un peu de trouble l'accompagnait, mais c'était davantage par angoisse d'échouer que par frayeur, car tant l'hostilité que l'amour l'avaient déserté et le laissaient de marbre.



Sa fougue et sa curiosité étaient aiguisées à chaque petite sonnerie de l'appareil, il se ruait sur sa boîte de réception pour découvrir le nom de sa nouvelle victime.



Justement, un nouvel e-mail tinta sur sa tablette.

Il ouvrit le message.

Ses yeux grossirent à s'en extraire de leurs orbites. Dans un geste fébrile il retourna la tablette face contre la table. C'était comme si la phrase qu'il venait de lire lui avait brûlé les yeux. Ce jour-là, il s'agissait davantage d'une boîte de déception que d'une boîte de réception.



La tablette affichait "Réquisitionner Gurmeet Fanny".




* * * FIN * * *

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L'audace du destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant