Chapitre 85 - Seulement numéro 2

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Le crâne du sceptre de Yama s'attarda dans les paumes de Dhûmornâ pendant une durée tellement inaccoutumée que Saranyù et Rohini trouvèrent le temps exagérément long. Effrayées à l'idée de subir le jugement terrible, elles choisirent la fuite.

Pendant que leur sœur était aux prises avec le Gardien de la Porte des Ténèbres, elles empruntèrent, pour s'évader, une petite porte dérobée. Leur cavale fut de courte durée, car aussitôt, elles se retrouvèrent face à face avec une sorte de créature à tête de bœuf. Figées par la stupeur, comme pétrifiées, la vision sordide hypnotisa les deux filles.

L'être étrange les entraîna dans les limbes de l'enfer et elles allaient y patienter jusqu'à ce que Yama vienne poser sa décision finale sur leur devenir. Il en était fini de ces deux là.

Car Yama, le Dieu des Portes de l’Enfer n’admettait aucune complaisance. Il tranchait. C'étaient là ses prérogatives. Il savait le stratagème que les filles avaient élaboré pour isoler Paul.

Car à force de réquisitions inopinées à répétition, elles avaient éveillé des soupçons. La mort de Marc et d’Amandine n'étaient pas inscrites. Ce n'était pas non plus l'œuvre du logiciel défaillant. Swarga avait mené son enquête, Yama s'était justifié. Les coupables étaient désignées.

Rohini et Saranyù avaient choisi de faire entrer Paul dans une spirale infernale, pour le réduire à leur merci. En faisant disparaître toutes les personnes de son entourage, elles dépossédaient le jeune homme de son libre arbitre et pouvaient le maintenir sous leur joug en devenant ses seules amies. Ainsi, elles pouvaient le surveiller et l'empêcher de dévoiler leur vraie nature de faucheuses.

Saranyù s'était chargée de Marc, le patron de Paul, en le suivant jusqu’aux États-Unis pendant que Rohini avait mis fin à la vie d'Amandine, jeune femme promise à un bel avenir. Quant à Dhûmornâ, elle avait en charge de se débarrasser des parents de Paul.

Elles n’avaient, bien sûr, aucunement le droit de supprimer la vie d’un humain de leur propre chef, mais elles étaient passées outre. Coupables de la même activité prohibée, cette action ne pouvait rester impunie. Un seul châtiment était à la hauteur de la faute commise. La transmutation. Le changement en cendres était donc irrécusable. C'en était fini des deux filles. Elles avaient essayé de jouer, mais avec un adversaire comme Yama, elles ne pouvaient que perdre.

Yama savait qu'il allait pouvoir se déchaîner sur ses adeptes, irrespectueuses des lois des Ténèbres. Il s'en délectait à l'avance.

Yama les changerait donc toutes les trois en poussière quand bon lui semblerait.

Déjà deux de ses protégées avaient rejoint son antre. La troisième n'allait pas tarder à les retrouver. Seulement, il y avait Swarga, le Maître du Monde. Et il allait lui ravir l'une d'elles.

Fanny, ne pouvait être accusée d'avoir procédé vis-à-vis des parents de Paul. Elle n'avait pas eu le temps d'agir car la date du Rassemblement avait été avancée. Sa partie du plan diabolique mûrement réfléchi par ses sœurs n'avait pu aboutir. Les parents de Paul étaient saufs. Néanmoins, elle avait tout de même réquisitionné Emilie et cette action méritait une punition à la hauteur du préjudice. Et elle allait y échapper parce que Swarga, avec sa bonté sentencieuse, en avait décidé autrement et empêchait la punition…

Les parents de Paul étaient saufs. Néanmoins, elle avait tout de même réquisitionné Emilie et cette action méritait une punition à la hauteur du préjudice. Et elle allait y échapper parce que Swarga, avec sa bonté sentencieuse, empêchait la punition…

Ainsi, il allait devoir, bien contre son gré, rendre son humanité à Dhûmornâ. Et lui redonner vie.

L'audace du destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant