Chapitre 67 - J'en meurs d'envie

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Marc rejoint Paul et le prit dans ses bras au beau milieu du hall.

— Fais bon voyage mon gars. Et passe-moi un coup de fil dès que tu seras au bureau.

Leur étreinte amicale fut bousculée par le passage d’une femme pressée à se frayer un chemin parmi les allées et venues des nombreux clients.

Paul se retourna sur l’intruse quand il fut saisi d'une impression identique à celle du matin. Non ça ne pouvait pas être elle… Des gens passaient devant lui, il se mit sur la pointe des pieds mais les occupants d’un car de touristes s’éparpillaient déjà dans tout le hall et la foule qui entrait et sortait protégea la fuite de la femme pressée, qui, oreille collée à son téléphone, n’avait pas même pris la peine de s’excuser. Il n’en aurait pas le cœur net.

Marc le regardait se démener. Inquiet, les sourcils froncés, il interrogea Paul qui en réponse lui fit une moue négative tout en secouant la tête.

— Rien j’ai cru voir…

Il ne finit pas sa phrase.

— Encore ? Ça fait deux fois, gars ! T'es sûr que ça va ?

— Oui, oui, ne t'inquiète pas. C'est toi qui a raison. Je dois me tromper.

— Évidemment que tu te trompes ! Allez file, sinon tu vas finir par rater ton vol.

Marc accompagna Paul jusque sous le porche.

— Fais bon voyage et n'oublie pas de me donner des nouvelles d’Amandine. Elle a dû encore choper un rhume avec son habitude de fumer dehors sans s’habiller… Je vous fais confiance à toi et Olivier. Toi ça ira ?

— T’inquiète Marc, je gère. Profite de tes jours ici. Et pas de folie de ton corps !

— Tu me connais, répondit Marc, ponctuant sa phrase d’un clin d’œil délibéré et suggestif.

Cependant, il tut tout de même la rencontre qu’il venait de faire, quelques minutes plus tôt, au bar de l’hôtel.

Le front appuyé sur la vitre du taxi, Paul se laissait bercer par les lumières de la ville qui défilaient devant lui. Quelle ville magnifique, à condition d’avoir des dollars plein les poches. Les pauvres pullulaient. La ville était faite pour les biens portant qui ont un travail et assez d’argent pour se loger et vivre décemment.

Enfin, Paul prit place dans le siège que lui indiqua l'hôtesse et, sans attendre, se couvrit les jambes avec le petit plaid emballé sur son siège. Il attendit patiemment la fin du décollage, puis posa le casque sur ses oreilles, et isolé de la réalité, il était prêt à partager la vie des personnages du dernier film qu’il avait manqué au cinéma.

Dès que le taxi de Paul eut disparu dans la circulation, Marc s’en retourna retrouver la belle qui allait être son occupation pour la soirée.

La femme n’était plus au bar.

Il la chercha des yeux dans la salle, mais elle avait disparu.

Soudain, un reflet dans le grand miroir derrière le comptoir, attira son œil. Une princesse vêtue d’une robe dans laquelle on ne pouvait plus rien ajouter, tant elle ajustait son corps, se dirigeait droit vers lui. Elle était de toute beauté. Sa robe mettait en valeur un corps, certes un peu trop mince, mais laissait paraître des parties de peau qui présageaient une nuit intense. Vraisemblablement, c’était à lui qu’elle souriait de la sorte. Elle était donc tombée sous son charme. Encore une fois, il avait réussi !

Elle avança droit sur Marc, sans quitter sa proie des yeux.

Marc se leva de son tabouret de bar et la rejoignit pour lui proposer de s’asseoir à une table.

— Il me semble que je ne me suis pas présenté tout à l’heure, … Marc…

— Sarah.

— Enchanté Sarah. Que voulez vous faire de cette nuit Sarah ? La ville est à nous ! A moins que vous ayez déjà quelque chose de prévu ?

Tout en prononçant ces mots, il parcourut la salle pour s'assurer qu'aucun homme n'accompagnait sa nouvelle conquête.

Elle éclata de rire. Elle fit un signe au barman et posa une main sur la cuisse de Marc. Celui-ci était sous le charme. Sa belle inconnue était aussi effrontée et audacieuse qu’il les aimait.

— Vous connaissez les rooftop bars, Marc ?

— J’en ai entendu parler, mais je n’y suis jamais allé.

— Est-ce que cette visite vous tente, Marc ?

Cette façon qu'elle avait de prononcer son prénom chaque fois qu'elle lui posait une question avait un effet euphorique sur lui. Elle aurait pu lui proposer de passer la nuit en enfer qu'il n'aurait pas été en mesure de décliner l'invitation.

— Le 230 Fifth, ça vous dit, Marc ?

— Tout me dit en votre présence ! <Je meurs d’envie que vous me fassiez découvrir…
Le visage de Saranyù s’illumina à la seconde où elle entendit cette réponse. Il ne savait pas si bien dire.

Saranyù emmena Marc sur la cinquième, à deux pas de l’hôtel.

Ils s’y rendirent à pieds. Marc avait tendu son bras pour que sa déesse s’y accroche. Elle avait accepté et y avait enroulé ses deux mains. Sa tête dans son cou, elle vantait la vue, de nuit, sur l’Empire State Building.
L’ascenseur, trop rapide, les livrèrent au vingtième étage, en quelques secondes, alors que les mains de Marc avaient à peine entamé de visiter les dessous de la robe de Saranyù. L’intérieur chic et ouaté du bar leur apparu soudain et dans la précipitation, ils se dirigèrent sur leur gauche, dans les toilettes.

L'audace du destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant