Chapitre 48 - le miroir de Fanny

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- Mais bien sûr que oui. Et puis, tu as quelqu'un d'autre à qui te confier ? Sincèrement ? Tu connais quelqu'un d'autre qui peut entendre ton histoire ?

- Non, bien sûr, je n'ai que vous. Pour ce qui est de Paul, je ne sais pas trop comment lui dire...

- Ne lui dit rien, la coupa Rohini. Invite-nous simplement un jour où il sera chez toi. Ne prends pas de risque inutile, il ne faudrait pas qu'il découvre nos compétences macabres ! Sois prudente, Dhûmornâ.

- Je vais réfléchir Rohini, et je te dirais ça.



Rohini raccrocha la première.



- Voila c'est fait, y a plus qu'à attendre ! termina Rohini, alors qu'un sourire de satisfaction se dessinait sur ses lèvres.

- Oui, à condition qu'elle réussisse à organiser quelque chose, rétorqua Saranyù.

- Laisse-lui une chance, pour une fois... Bon tu es prête ? Il faut vite appeler un taxi, parce que la société Ouijet est réputée pour être extrêmement ponctuelle, s'il n'y a personne sur le tarmac, ils ne vont pas nous attendre des heures...

- Je suis prête...



Quelques minutes plus tard, un taxi blanc les emmenait à Saint Laurent prendre leur jet pour aller fêter l'anniversaire de l'acteur, dans l'arrière pays Gardois.


Fanny réfléchissait à ce que Rohini venait de lui proposer. Pourquoi voulaient-elles rencontrer Paul aussi vite ? Surtout au vu de leur prime réaction lorsqu'elle avait avoué son amour. Elle ne comprenait pas. Il fallait qu'elle sache....

Fanny se saisit de son téléphone et parcourut les contacts. Le contact. Elle rappela son interlocutrice, mais les bips de la tonalité retentirent sans que jamais quelqu'un ne décroche.

Fanny reposa l'appareil, déçue.



Elle allât jusqu'à à la salle de bain pour se défaire de ses vêtements de travail. Elle effaça la buée que sa longue douche avait collée au miroir et passa du temps à contempler son reflet dans le miroir.

Fanny ne se maquillait jamais et prenait peu soin de son apparence. Ses vêtements n'avaient pour seul intérêt que de masquer ses rondeurs sous d'informes jupes évasées gris sombre qui la faisaient passer inaperçue.

Pour la première fois, son reflet renvoyait un écho positif. Elle ne se trouvait peut-être pas tout à fait belle, mais en tout cas agréable à regarder. Un flot de questions faisait surface, elle se demandait pourquoi finalement elle n'avait jamais essayé de se mettre un peu en valeur. Ce soir, cet épais brouillard parfumé laissait transparaître une Fanny séduisante. Pendant de longues minutes, elle se pomponna, juste pour le plaisir. Elle prit le temps de brosser ses cheveux avec soin et s'enduit le corps tout entier d'une crème parfumée hydratante et adoucissante. Son sillage parfumé embauma sa chambre où elle se glissa toute nue dans les draps frais.

Ce soir Fanny était heureuse, elle éteignit la lumière et son esprit se mit à vagabonder sur toutes les métamorphoses qu'elle sentait poindre en elle. Demain, elle serait une autre femme. Elle ferma les yeux pour emprisonner l'image du visage de Paul sous ses paupières et s'endormit paisiblement, souriant à cet avenir nouveau qui s'offrait à elle.


L'audace du destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant