Chapitre 86 - L'atout de sa vengeance

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Yama aurait pu mourir d'irritation et de haine… s'il avait été mortel…

Comme il était impensable que Yama intervienne à postériori d’une décision du maître suprême, Fanny serait donc sauvée, ressuscitée.

En défenseur du mal, Yama, réprouvait toujours les décisions suprêmes qui le reléguaient à la place qui était la sienne : la seconde. Cette subordination lui ôtait son pouvoir de manipulations vis-à-vis de ses membres, qu’il considérait comme ses jouets. Pour ces raisons là, il haïssait encore plus le maître du monde, le Dieux des Dieux, l’empêcheur de faire le mal en toute impunité. Alors, chaque fois que Swarga imposait sa volonté, Yama se prévalait de réclamer des conditions au Maître Suprême. Certaines fois, les négociations étaient âpres.

Alors qu'il ne savait pas encore quelle prérogative il allait réclamer à Swarga, le moyen d'adoucir sa haine lui fut servi sur un plateau. Les deux femmes, qui venaient de surprendre Paul en train de filmer la scène de retour à la vie de Fanny, abandonnèrent le corps estourbi du jeune homme, à quelques centimètres de la dépouille de Dhûmornâ.

Il tenait là, l'atout pour sa vengeance.

Il recouvrit la tête de Paul d’une mantille aux couleurs des ténèbres, puis l'intronisa en un de ses disciples. Il prit soin d'effacer tous les souvenirs de son patient, à l'exception de l'amour. Il voulait que son nouveau jouet se rappelle qu'il appréciait de plus en plus la présence de la jeune Dhûmornâ à ses côtés. La combinaison des éléments allaient parfaitement officier. Tout le reste était dénué d'importance. La main vengeresse de Yama était désignée.

Alors, Yama fut en mesure de réclamer son dû aux Dieux des Dieux et insista sur une seule chose : il demandait que soit maintenu le lien amoureux qui l'unissait à Paul. La faiblesse de la demande étonna Swarga, mais il accepta sans sourciller.

Yama laissa une de ses sœurs rejoindre le monde des humains.

Yama, titulaire du compromis négocié, obtenait un pouvoir supplémentaire, qui, additionné à celui qu’il avait sur ses envoyées, allait lui permettre de se venger de cette décision suprême qu’il réfutait.

Il tenait en main toutes les cartes pour fignoler sa vengeance, et lui offrir tout loisir d’épier les efforts de la nouvelle humaine, à surnager dans les difficultés, qu'il n'allait pas manquer de lui créer.

De son côté, Swarga, fixait également ses propres conditions pour la nouvelle revenue à la vie. D'abord, ses souvenirs de procédurière devaient être gommés de son cerveau et son niveau de vie devrait être maintenu très en-deçà des excès qu’elle aurait pu connaître dans son ancienne "vie". Ainsi, l’ex-Dhûmornâ serait contrainte de vivre dans un chiche appartement et ses finances l'obligeraient à de petits boulots. Enfin, elle reviendrait comme étudiante en médecine, aux très bons résultats mais qui lui demanderaient un travail assidu.

Yama rebaptisa Paul, Sûrya.

Sûrya pouvait maintenant être manipulé par Yama, seul pilote du fameux logiciel. Et tout comme Dhûmornâ, Rohini, Saranyù ou encore bien d'autre avant lui, il était devenu capable de procéder auprès de ses clients.

Son prénom lui octroyait toutes les prérogatives qu’ont les frères de Yama. En échange, il devait s'acquitter des instructions que son maître lui transmettait, par le biais d'une tablette. Tous les mois, il se devrait de participer à des Rassemblements, qui regrouperaient tous les frères qui agissaient au nom du gardien de la Porte des Enfers. Il devenait immortel, et disposait d'une « vie » de rêve. Son appartement douillet mais modeste serait transformé en une luxueuse suite, dans le plus bel hôtel de la ville, et il n'aurait plus à s'inquiéter de ses finances. La seule chose importante était de respecter les demandes de réquisition de Yama, et de s'en acquitter au plus vite.

L'audace du destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant