Laurent sonne à la porte. Son père lui ouvre.
-Bonjour, fit le jeune enseignant en lui faisant la bise, comment tu vas ?
-Entre. Bien et toi ?
-Bien. J'ai beaucoup de copies à corriger, je vais sûrement partir plus tard, prévient le professeur en s'installant sur le petit bar de la cuisine qui fait office de table à mangé.
-Tu veux un café ?
-Volontier.
La porte de la seul chambre s'ouvre sur la pièce centrale. Mickaël en sort en baillant.
-Yo, fit ce dernier en frottant son œil.
Il se laisse tomber sur le canapé sous leurs regards.
-Tu as été absent ce matin au lycée, lui reppelle Laurent d'un ton sévère.
-Ouais.
-C'est tout c'que ça te fait ?
-Tu veux qu'je pleure parce que j'ai manqué une énième mâtiné ? J'ai pas fini d'chialé.
Laurent lance un regard de détresse à son père. Celui-ci hausse les épaules.
-Il a pas tord, murmure le chef.
Son fils soupire et regarde le sien.
-Alors je peux savoir ce que tu as fait à la place des cours ?
-J'ai volé mon p'tit déj puis j'suis allé chez grand-père reprendre un p'tit déj meilleur que l'premier. Ensuite il m'a remené à la maison pour que je prenne mon sac et que j'aille en cours cet après midi. J'ai finis à dix huit heure et comme j'avais pas envie de rentré parce que j'ai envie d'avoir une nuit tranquille, je suis retourné chez grand-père. Alors me voilà.
Le jeune père se lève du tabouret et s'approche du blond.
-Alors quoi ?! Tu vas continué à joué au voleur toute ta vie ?!
Mickaël se redresse.
-Eh ! La plupart des Jify font ça !
-J'te demande pardon ?! T'accuse notre famille d'être des voleurs ?!
-Mon arrière grand-père, ton grand-père ! Pillait pour le bien des autres ! Toi t'as continué de grandir sans grand père qui volait lui même pour ta grand-mère ! Quand il est allé en prison, t'as volé ! J'le pari !
-Mais je n'avais pas de domicile fixe ! Je trainais de foyer en foyer ! Je fuguais ! J'étais obligé !
-Moi aussi j'ai pas de domicile fixe, renchérit trop violemment Mickaël.
-Ça suffit Mickaël ! Ne manque pas de respect comme ça à ton père !
-Mais grand...
-Ça suffit j'ai dit !
En colère, il se lève et s'habille de son vieux manteau ainsi que de son bonnet.
-Où tu vas, s'inquiète Laurent.
-Cherché mon dîné avec mes potes les rats, répond sèchement le fils en enfilant ses vieilles mitaines.
Il claque la porte. Laurent sort mais ne le voit déjà plus dans l'immeuble et dans la rue. Il soupire, atrocement inquiet comme à chaque fois.
-Mickaël, hurle-t-il dans le froid, reviens !!
Des mains se posent sur les bras croisés de Laurent. Il sursaute.
-Allez viens, rentre au chaud. Il va se débrouiller et revenir quand il sera calmé.
Le fils jette quelques derniers coups d'oeil dans la rue avec l'espoir que le siens revienne. En vain. Il écoute son père et le suis jusqu'à l'intérieur. Théodore lui tend une tasse chaude de café.
-Bois et travail.
Il ne bouge pas.
-Allez bois, insiste son père.
Il soupire et prend l'excitant entre ses mains. Il en ingurgite quelques gorgées en fixant la montagne de copies qu'il doit encore étudié. Il s'y met ensuite. Théodore le laisse travaillé en faisant le moins de bruit possible. Pour ça, il s'assoit près du rebord de l'immense vitre qui surplombent le mur donnant une jolie vue sur Nantes illuminé pour la nuit. Il observe son fils avec fierté chaque soir qu'il vient pour travailler tranquillement et non à la maison où il n'est pas à l'habrit d'une nouvelle dispute avec sa femme. Maintenant libéré mais toujours surveiller par son bracelet électronique, il ne perd plus une miette du visage de son fils. Désormais, il le dévisage dès qu'il le peut. Étrange dirait certain. Mais pour lui c'est une façon de rattraper le temps perdu et d'encré le joli visage de son enfant en tête. Petit, il lui ressemblait beaucoup. Maintenant, il ressemble à sa femme. Le visage aux premiers abords strict et froid comme lui, puis joviale comme sa mère une fois à l'aise. Ses yeux marrons clairs qu'il tient de son épouse, Théodore ne s'en lassera jamais. Cependant, il a bien hérité de son sourire mâlin. Mais les cheveux blonds qui avait étonné plus d'une personne, d'où ils sortent ? Bonne question. Mon père était peut-être plus clair que ma mère... Si c'est le cas, Laurent aurait donc hérité des cheveux de mon père. Voilà à quoi pense Théodore tous les soirs, à son fils. Celui-ci d'ailleurs, apprécie ce calme et se sent bien dans ce tout petit appartement ne comportent qu'une chambre, une salle de bain ainsi qu'un toilette et une minuscule cuisine se trouvant dans la même pièce que le salon.
-Je t'aurai bien proposé de dormir ici Laurent, commence Théodore en se levant, mais je pense bien que ton fils va venir squatter le canapé demain matin.
-T'en fait pas. Je rentre dès que j'ai fini. Enfin, je vais essayer de le cherché dans les alentours avant.
Il replonge sa tête dans les copies. Théodore sourit. Professeur de mathématiques. Théodore est fier de voir que son fils est si doué malgré ses plusieurs difficultés dans la vie. Il ne pensait pas qu'il était allé aussi loin. En prison, il avait réfléchit un milliers de fois à ce qu'il pouvait bien faire comme profession. Et finalement, il c'était senti idiot d'avoir pensé à tout sauf à ça. En y réfléchissant bien, sa défunte femme adorait la science et transmettai son savoir à leur fils. Pendant que lui, il transmettai terreur et intimidation.
-Un autre café ?
-S'il te plaît, fit poliment l'enseignant en lui tendant sa tasse sans même relevé la tête de ses copies.
-Je ne t'ai jamais demandé mais... Tu as quoi aux yeux ?
Laurent lève enfin le regard sur lui, les sourcils froncés.
-Tes lunettes, c'est pour quoi ? Dans mes souvenirs, tu n'en avais pas étant petit.
-Papa je suis hypermétrope depuis ma naissance, soupire-t-il.
-Ah... Oui, bien sûr je m'en souvenais...
Laurent reprend son travail.
Il me demande ça deux ans plus tard... Toujours le même à poser des questions au quelle je ne y attend jamais...
-Ta grand-mère avait œil astigmate et l'autre hypermétrope. Si je me souviens bien... À moins que c'était myope et pas hypermétrope...
Laurent sourit en le voyant réfléchir. Son père a toujours cette même mimique. Fermé l'œil gauche marron en retroussent son nez et laissé l'oeil droit bleu ouvert. Finalement, Laurent aussi, profite du visage de son père maintenant.
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Mickaël Jify (Volume 6;Partie 2)
Fiksi RemajaTourmenté par ses parents eux-mêmes troublés par leurs maladies respectives, Mickaël ne parvient pas à grandir sainement, bien au contraire. Contraint de faire face à des situations qui n'ont pas lieu d'être en présence d'un adolescent de son âge, i...