Mickaël Jify (Volume 6;Partie 2)

Chapitre 93

-C'est tellement bon, tu n'as pas perdu la main, sourit la blonde, tu es toujours un excellent cuisinier.

-Merci.

-Ça fait du bien de dîner avec un homme qui sait faire la cuisine. J'en ai marre des restaurants, avoue Gaëlle.

-J'imagine.

La blonde perd son sourire et regarde son ami, inquiète.

-Tout va bien Théodore ?

Il relève la tête et la dévisage un instant en se rendant compte de son triste comportement.

-Excuse moi... Je suis un peu... Ailleurs.

-Tu veux en parler ?

-Non merci, sourit-il.

-Ce n'était peut-être pas une bonne idée que je vienne si tu n'es pas bien. Je peux repartir si tu le veux, commence-t-elle en posant sa fourchette.

Mais aussitôt, l'italien pose sa main sur la sienne.

-Reste. J'ai besoin de ta compagnie...

-Raconte moi, tu m'inquiètes, insiste-t-elle.

Il soupire en se laissant tomber dans chaise.

-C'est Laurent, soupire-t-il.

-Il va bien ?

-Oui.

-Alors qu'est ce qu'il lui arrive ?

-Il pense que toi et moi allons sortir ensemble.

-Oh... Moi ? Sortir avec un homme ? Il ne doit pas se faire des idées, glousse-t-elle.

-Nous en sommes arrivés à la question : "Si je refais ma vie un jour avec quelqu'un, est ce qu'il le supporterai ?" Il m'a assuré que oui et qu'il serait même heureux pour moi. Pourtant... J'ai l'impression qu'il ne me dit pas la vérité et qu'il se force.

-Va savoir. Si c'est le cas, il faut le comprendre, ça va le chambouler un peu au début.

-Ça l'a déjà pas mal perturbé que je mette mon alliance autour du cou et non au doigt, je l'ai bien vu.

-Théodore, ton fils est traumatisé à vie, lui rappelle Gaëlle droit dans les yeux, tous sujets qui touchent sa mère va lui rappeler la scène. N'oublie pas que tous les jours de sa vie il y pense au moins quelques secondes inconsciemment. Laurent est un homme sensible. Il faut prendre des pincettes avec lui. Cependant, ce n'est pas pour autant que tu ne dois pas refaire ta vie de ton côté. Si il t'a dit que ça ne le dérangerai pas, peut-être que c'est la vérité et qu'il a simplement eu du mal au fond de lui à prononcer ces mots, mais ça ne veut pas dire qu'il ne le pense pas.

-Tu as raison, dit Théodore tout bas après quelques secondes de silence, merci, sourit-il sincèrement en serrant un peu plus sa main dans celle de son amie.

-Mangeons, ça va être froid et je refuse de gâcher ce succulent repas !

Dans des sourires complices, ils continuent de dîner dans une atmosphère plus détendu. Théodore débarrasse les assiettes à dessert qu'il pose dans l'évier puis se retourne avec deux verres de vin. Assise dos à lui, elle sent son bras la frôler pour lui tendre le siens. Elle le saisit alors.

-C'était excellent monsieur murmure-t-elle dans un sourire avant qu'ils ne trinquent.

-Ravie que cela t'ai plu, sourit l'italien en coin près de son oreille.

-Tout me plaît quand ça vient de toi.

-Ah oui, demande-t-il avant de lui embrasser délicatement le cou à plusieurs reprises.