Difficilement, la famille Pralence avait continuée de réciter ce mensonge à la police malgré leur deuil. Aujourd'hui, devant la cours d'assise, elle assiste au jugement de Jean. Dans le public, Stefan s'y trouve. La boule au ventre, la jambe qui ne cesse de trembler, son anxiété est en train de lui faire tourner la tête. Le remarquant si mal, Sacha lui prend la main.
-Jean Pralence, pour avoir commis le meurtre de Zoé Stalignac, vous encourez une peine de trois de prison ainsi que quarante cinq mille euros d'amende. Étant mineur, votre peine est divisée par deux, déclare le juge avant de taper son marteau.
Hélène pleure en voyant son fils se faire passer les bracelets et embarquer pour la prison. Arnaud verse silencieusement ses larmes sur l'épaule de son petit ami. Quand à Éric, il reste muet, la gorge nouée de douleur.
-Je suis désolée Stefan, fit tristement Sacha en lui frottant le dos alors qu'il pleure bruyemment.
Anna et Marc restent démunis, ne pouvant strictement rien faire face à cet adolescent qui se fait emmener en prison.
-Rentrons à la maison mon chéri, conseille alors sa mère, on ira apporter notre soutien à sa famille dans quelques jours, tu veux ?
Il hoche la tête en serrant sa mère contre lui. Charlène qui avait assisté au jugement de son petit ami, n'est que secoué par les évènements. Mal vue par la famille de Jean, elle se fait discrète et s'enfuit chez elle où elle extériorise sa peine. Jean, quand à lui, reste silencieux dans la voiture. Sous le choque, il n'arrive plus à assimiler correctement ce qui lui arrive. Alors il suit sans broncher, les policiers qui le conduisent dans la prison et regarde les portes se refermer derrière lui. À l'intérieur, un gardien prend la relève et le fouille avant de le conduire à sa cellule.
-Voilà tes draps et ta nouvelle chambre, garçon.
L'épaisse porte se verrouille derrière lui. Jean regarde le lieu. Deux lits superposés, une armoire, un toilette avec un rideau et un bureau. Il soupire et pose ses draps et ses quelques habits sur le lit du haut. Dans ce grand silence, Jean s'assoit sur la chaise de bureau et observe sa cellule qui va lui servir de nouvelle maison pendant un an et cinq mois.
-P*tain, souffle le roux avant de laisser le chagrin l'emporter, Zoé, couine l'adolescent, mais qu'est ce que j'ai fait ? Mais qu'est ce que j'ai fait, hurle Jean à bout de nerfs en envoyant la chaise valdinguer, qu'est ce que j'ai fait, continue en frappant du poing l'armoire avant de se laisser glisser au sol, Zoé, réclame lamentablement Jean, pardonne moi Zoé...
*
Endormi par terre, Jean se réveille douloureusement et se redresse dans le noir avec pour lumière les rayons qui passent entre les barreaux. Il observe les yeux, essayant de se faire à l'idée de ce qui se passe réellement. Il soupire n'y croyant toujours pas. Est-il vraiment enfermé pour un an et demi ? Est-il vraiment loin de sa famille ? À-t-il vraiment tué sa cousine ? Sous ses pensées, Jean appuie son dos contre l'armoire et ferme les yeux en pleurant silencieusement. Plus tard, un gardien vient le chercher pour déjeuner. Il sort de sa cellule et se met en file indienne avec d'autres détenus de son âge. Nouveau, il regarde autour de lui et remarque que sa cellule est à l'étage. Il penche légèrement la tête par dessus la rambarde en fer et observe le rez de chaussée où là, les prisonniers retournent dans les leurs.
-C'est pour pas s'cuicider, fit un gamin devant lui.
Jean lève la tête.
-Le filet accroché entre chaque passerelle, précise le jeune.
Le roux hoche silencieusement la tête et suis le mouvement. Dans l'immense cantine, il s'assoit aux côtés d'autres détenus mais ne trouve pas la force de manger.
-File ta bouffe si t'en veux pas, fit le même garçon à sa gauche.
-Vas-y, répond le roux d'une faible voix.
-Eh l'rouquin, c'est toi l'nouveau, fit un détenu à la table.
-Qu'est c'que t'as fait pour être là poil de carotte, demande un autre.
-Il est timide, se moque se moque un troisième prisonnier en lui mettant un coup de coude dans le bras.
-Eh, répond quand on t'parle roukmout, gronde un plus grand.
-Ferme ta gu*ule, répond alors Jean.
Un silence règne autour de la table.
-Quoi ?! J'ai pas bien entendu p'tit c*n, s'énerve le grand en se levant.
-J'ai dit, ferme ta gu*ule, répète Jean d'une voix monotone.
Aussitôt Jean se fait tirer par derrière par le col et se retrouve au sol. Le grand lève son poing après s'être mit au dessus de lui. Mais alors qu'il allait lui asséné un coup en plein visage, le roux tourne la tête.
-Ah ! Fils de chien, hurle le détenu avant de lui empoigné le col de son t-shirt et de l'approcher de lui.
-Va te faire f*utre, murmure le roux en plongeant ses yeux vides dans celui qui l'agresse.
Déstabilisé par ce regard, le grand se prend un coup de tête par le roux qui profite de se lever. Là, les détenus se lèvent intrigués et forment un cercle, tous excités par la violence.
-T'es déjà sonné, souffle Jean en serrant les poings devant lui pendant que son ennemie se relève difficilement.
-Espèce de p'tit sal*pard, crache le grand avant de s'élancer.
Jean l'évite en un pas sur le côté puis le pousse dans la foule avec un coup de pied dans le dos.
-Pas très rapide, commente le roux interressé, et pas mâlin non plus.
Les gardiens interviennent et menotte le provocateur qu'ils embarquent alors qu'il hurle de rage devant le roux. Jean se laisse lui aussi menotter et est bien content de retourner dans sa cellule plutôt qu'au milieu des autres.
-C'est ton premier jour et tu te fait déjà remarquer, fit le gardien d'hier soir.
-Je me suis juste défendu, répond lassement Jean.
-Si tu veux sortir d'ici dans de bonnes conditions, reste tranquille, garçon, conseille le surveillant avant de fermer la porte dans un bruit sourd.
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Mickaël Jify (Volume 6;Partie 2)
Подростковая литератураTourmenté par ses parents eux-mêmes troublés par leurs maladies respectives, Mickaël ne parvient pas à grandir sainement, bien au contraire. Contraint de faire face à des situations qui n'ont pas lieu d'être en présence d'un adolescent de son âge, i...