Stefan ouvre difficilement les yeux, allongé sur ce même matelas où cette fois-ci, il est seul. La place à ses côtés est vide. Il grogne sous le mal de tête qui l'envahit et peine à se redresser. Des bruits de crachat résonnent dans l'appartement sombre.
-Ça va aller mon vieux...
Stefan reconnaît la voix attentionné de Dorian. Pour sûr, il l'a entendu toute la nuit à ses côtés. En se souvenant de ça, Stefan panique et pose sa main sur son cœur. Il serre son t-shirt, étouffé.
J'ai pas fait ça ?! P*tain j'ai pas fait ça ?!
Il regarde autour de lui et saisit ses chaussures qu'il lasse le souffle court puis s'empare de sa veste avant de quitter l'appartement sans même l'enfiler ! Dehors, il court à vive allure décidé à fuir la plus grosse connerie de sa vie, à savoir : coucher avec un garçon. Rien qu'en y repensant, Stefan en à les larmes aux yeux.
"Leur souffle mélangé, leurs caresses échangées, et les mouvements de va et vient de Stefan sur son partenaire, les rendent complètement fou sous ces nouvelles sensations qui les font frissonner de plaisir. En manque des lèvres du brun, Dorian se replace sur le dos et l'embrasse pendant qu'ils reprennent leur cadence, essouflés.
-Continue, soupire le blond entre deux baisers.
Stefan pose son front contre celui-ci et ferme les yeux dans une série de gémissements qu'il ne peut s'empêcher d'échapper en sentant cette savoureuse fin approchée."
Non, ça ne pouvait pas être vrai ! Tous ces soupçons qu'on lui à dit à propos de son orientation ne pouvait pas être vrai ! Qu'allait penser les autres si c'était le cas ?! Qu'allait penser sa famille surtout ?! Dans une ruelle, il s'arrête sous les nausées provoquées par sa migraine et le soleil d'après-midi. Là, il reprend profondément sa respiration. Pourquoi lui le serait après tout ? Il n'y a pas de raison pour qu'il aime les hommes.
Comme il n'y a pas de raison pour que je n'aime que les femmes...
Sous cette pensée, Stefan craque et se laisse tomber au sol en admettant enfin qu'il a aimé passer cette nuit dans les bras de ce garçon... Il a même préféré un corps de garçon à un corps de fille. Et ça, il ne le comprend pas. Il renifle et essuie ses larmes dans sa manches dans un hurlement de colère avant de se relever et de marcher jusqu'à chez lui où son morale n'est pas mieux.
-Où étais-tu mon chéri, demande Anna terriblement fatiguée après cette longue nuit à réconforter sa fille et à se faire un sang d'encre pour son fils.
-Chez... Chez des potes, bafouille-t-il.
-Tu as la gueule de bois, demande son père inquiet.
-Ouais. J'vais m'coucher...
Il laisse sa famille dans la cuisine sans un mot de plus et se laisse tomber dans son lit où il s'endort aussitôt.
*
Jean soupire et toque à sa porte de cellule. Un gardien ouvre la petite trappe.
-Oui ?
-J'aurai dû avoir de la visite aujourd'hui. Je comprend pas pourquoi on m'a pas emmené au parloir.
-Les dernières visites de la journée sont terminées, si tu n'es pas sortie c'est que personne ne t'a réclamé.
-Oh... Ok, merci.
La trappe se referme. Jean soupire douloureusement en s'asseyant sur son lit. Comme à son habitude depuis maintenant de nombreuses semaines, il s'appuie contre le mur froid et regarde à travers les barreaux de sa fenêtre. Où il ne voit que des toits de hauts maisons par dessus les murs et les barbelés. Blessé à vif de ses propres actes qu'il a commis envers sa propre cousine, Jean est depuis devenu un adolescent mélancolique et terne. Son seul échappatoire ici est son carnet à dessin où il y reproduit des tonnes de portraits de sa famille et son crayon de papier.
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Mickaël Jify (Volume 6;Partie 2)
Roman pour AdolescentsTourmenté par ses parents eux-mêmes troublés par leurs maladies respectives, Mickaël ne parvient pas à grandir sainement, bien au contraire. Contraint de faire face à des situations qui n'ont pas lieu d'être en présence d'un adolescent de son âge, i...