Chapitre 70

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Stefan ouvre la porte sur Jean en compagnie de la petite qui se tient à sa jambe.

-Bah m*rde, il t'ai arrivé quoi, s'inquiète le brun.

-Longue histoire, j'te raconterai. Salut, ma chérie, sourit Jean en se baissant à la hauteur de la brunette.

Il la prend dans ses bras.

-On peut rentrer tout de suite ? J'suis pas censé être dehors, mon œil me brûle.

-Ouais, bien sûr.

Ils montent dans la chambre de Stefan qui tire les rideaux et n'allume que sa lampe de chevet.

-T'as quoi ?

-Hemorragie et ulcère. À cause d'un bout d'verre.

-Un bout de verre, grimace le brun, mais comment t'as fait ?

-Engueulade habituelle  avec mon père, j'avais mon ballon, j'ai tiré et cassé la vitre. Il s'est énervé et m'a poussé dans les éclats après une bonne gifle.

Stefan retrousse son nez en imaginant la scène.

-Hemorragie, j'en ai eu une y a quelques mois à  cause d'un coup dans l'œil, explique le brun en préparant ses affaires de cours.

-C'est les mecs qui te frappent tous les matins qui t'l'avaient fait ?

-Ouais, avoue honteusement Stefan, j'avais dit à mes parents que j'avais défendu  une vieille qui se faisait voler son sac.

Ils échangent un sourire.

-Du coup pour le boulot, j'suis en arrêt maladie, reprend Jean.

-Ton patron n'a rien dit ?

-Non. Je retourne bosser au garage dès que j'me sens mieux.

-Moi aussi j'aimerai bosser cet été, avoue Stefan, dans un resto peut-être. Mon stage de troisième m'avait bien plus.

-Serveur ?

-Ouais. J'm'en sors pas trop mal. La mère de mon ancien meilleur ami est cuisinière  et tout gamin elle nous avait appris à servir. J'aimais bien, sourit-il nostalgique, tu te lasse pas toi de ton boulot ?

-Nan, tu rigoles ? J'adore bricoler.

-Ça va faire... Trois ans ?

-Ouais et j'commence à m'faire pas mal de fric. C'est cool. Plus la bourse que je toucherai, du moins j'espère, j'pense m'en sortir en Angleterre.

-Tant mieux. J'ai hâte de partir moi en tout cas, sourit Stefan rêveur.

-J'imagine.

-Bref ! Au boulot. On va pas y aller comme ça à Londres.


Pendant encore une bonne partie de l'après-midi, Stefan et Jean ont révisé avec quelques poses obligatoires pour reposer l'œil qui tiraille le roux.

-J'dors pas la nuit. Tu peux pas t'imaginer comme j'ai mal.

-Si tu rentrais chez toi ?

-Mais il est que seize heures et d'habitude on travaille encore deux heures.

-Peut-être mais faisons une exception, ça ira déjà un peu mieux la semaine prochaine.

-J'suis encore beaucoup en retard ?

Le brun consulte ses notes.

Mickaël Jify (Volume 6;Partie 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant