Mickaël Jify (Volume 6;Partie 2)

Chapitre 36

Mickaël soupire au bord de sa fenêtre.

-Eh bien jeune homme, que fais tu ici encore seul, demande le professeur Charles Henri.

-J'en sais rien. Je m'ennuie.

Le directeur pose ses notes à ses côtés en s'installant près de son patient.

-Tu m'as l'air de mauvaise humeur, je me trompe ?

-Nan, vous avez raison. J'suis énervé contre mes parents.

-Pourquoi ça ?

-Ben... On est presque jamais parti en vacances et maintenant que ma sœur est morte et moi ici, ils se sont empressé de faire leurs valises. Ce sont des c*ns.

-Ne soit pas vulgaire ainsi. Ils ont besoin de souffler un peu eux aussi. Ce n'est pas pour autant qu'ils ne partiront plus en vacances avec toi dès ta sortie.

-Mmmh.

-Tu as fait tes devoirs ?

-Ouais.

-Bien. Tu veux boire un petit quelque chose ?

-Ben... J'veux bien un chocolat chaud.

-Aller suis moi, sourit l'ex infirmier bien veillant.

Mickaël l'écoute et marche à travers quelques malades qui traînent encore la nuit dans les couloirs.

-On va où ?

-Dans mon bureau, sourit Henri.

-Ah ouais ? Pourquoi ?

-Il s'avère que je suis friand du chocolat chaud et ma femme m'en prépare le matin dans une termosse. Il est encore chaud, voilà.

Le jeune saisit la tasse en observant les lieux. Là aussi se sont des murs blancs. Mais ils sont décorés par des schémas de différentes coupes du cerveau humain et des explications de différentes maladies. Une bibliothèque en bois foncés expose des livres, tous reliés au même sujets, la psychologie. Mickaël retire ses chaussons et pose ses pieds sur l'agréable moquette turquoise.

-Eh, dites, commence l'ado, j'suis quoi moi dans tout ça ? Vous vous y retrouvez dans toutes ces maladies ?

-Ah eh bien c'est compliqué mais j'y parviens en étudiant chaque cas.

-Et c'est quoi le mien ?

-J'ai vu avec plusieurs confrères et nous pensons sérieusement à la bipolarité. C'est une idée qui revient souvent sur le tapis quand on ouvre ton dossier.

-Mais pourquoi et comment je suis devenu bipolaire, demande Mickaël d'une voix étranglée et perdue.

-Nous réfléchissons encore et avons l'hypothèse que c'est le décès de ta sœur Marie qui a déclanché tout ça.

-Marie, souffle choqué le malade, c'est à cause de ma sœur ?

-Non, de sa mort, de sa maladie. Ta pauvre petit sœur n'y est pour rien.

-Fait chi*r, peste le blond, j'vais rester bipolaire toute ma vie ?

-Eh bien oui mais nous allons te soigner.

-Mais pas m'guérire.

-Malheureusement non mon grand. Si l'Homme avait trouvé un remède pour les troubles mentaux, plus personne ne serait ici à cette heure.

-C'qui m'fou l'es j'tons c'est t'pas pouvoir sortir d'ici et de finir vraiment atteint comme certain.

-Je vais faire en sorte que non.