Mickaël Jify (Volume 6;Partie 2)

Chapitre 88

Le soir, dans leur chambre, alors qu'elle lit un magazine de cuisine, son mari reste préoccupé par les paroles de leur fils. Tourmenté par ça, Marc culpabilise et se remet en question sur son couple qui dur mais ne mène à rien. C'est bien pour ça aussi qu'il a finit par aller voir ailleurs. Il est vrai que Marc à renoncé il y a bien longtemps à résonner sa femme pour la convaincre qu'elle ne doit pas seulement le servir. Têtue et persuadée qu'elle ne doit faire ça et rien d'autre, il a abandonné par agacement. Cependant, depuis ce matin, Marc réalise qu'il n'aurait jamais dû renoncer. À force de s'occuper des tâches ménagères de A à Z d'une famille entière, Anna paraît comme épuisée. Et ça, il vient seulement de le remarquer. Elle n'a plus l'apparence de la coquette jeune femme qui l'a tant séduit auparavant. Non, maintenant elle paraît comme une simple mère de famille qui subit les comportements de chacun d'entre eux. Alors qu'elle prend note dans un petit carnet une nouvelle recette en recopiant une page du magazine, elle sent une main se poser sur sa cuisse. Surprise d'un geste comme celui-ci après des années, elle le regarde, confuse.

-Dis, tu ne voudrais faire autre chose que ça ce soir, fit son mari en lui prenant son magazine des mains.

-Quoi donc ? Est ce que tu as besoin d'un massage ?

-Non. De toi.

-C'est à dire, demande-t-elle en posant ses affaires au sol pour se concentrer sur lui, tu veux discuter ?

-Non justement, murmure Marc en se rapprochant d'elle.

De leurs yeux bleus, ils se fixent profondément. Seulement Anna détourne le regard en sentant la main de son mari lui détacher les cheveux. Laissant alors ses mèches brunes décoiffées retombées sur ses épaules ainsi que sur ses deux saphirs foncés. Lui donnant alors un petit air sauvage qu'il ne voit plus mais qu'il affectionne pourtant.

-Voila c'est ça qu'j'aime bien, chuchote Marc avant de l'embrasser à pleine bouche.

Grandement déstabilisée par le comportement de son mari, Anna se recule un instant de lui et le dévisage.

-Quoi ?

-Je ne pensais pas que tu parlais de ça, rougit-elle.

-Ça te dérange ?

-Non... Disons que... La dernière fois était il y a si longtemps... Enfin, pour moi du moins.

Marc se redresse, choqué.

-Qu'est ce que tu as dit ?

-La dernière fois que j'ai eu un rapport avec toi était il y a longtemps. Toi en revanche je sais que tu vois quelqu'un depuis quelques années déjà.

Angoissé, Marc ne sait plus quoi dire ?

-Et... Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu le savais ?!

-Parce que j'ai espéré que tu me l'avoue par toi même un jour. J'ai été très patiente pour au final constater que tu préfères mentir à tes enfants et ta femme.

Chamboulé par les aveux de sa femme, Marc croise des jambes sous la couverture et pose sa tête sur ses mains croisées, pensif.

-Comment as-tu pu me regarder droit dans les yeux depuis tout ce temps, demande-t-il alors sans quitter les draps du regard.

-Parce que, elle marque une pose, je suis bête et amoureuse...

Il pose ses yeux dans les siens.

-Qu'est ce qu'on fait alors ?

Elle soupire.

-Il n'y a plus rien à faire. Nous, insiste-t-elle, n'avons plus rien à faire. Ensemble, ajoute-t-elle.

-Tu penses qu'on devrait, commence-t-il hésitant et dans le fond, apeuré, divorcer ?

Elle hoche la tête, les yeux vides en le fixant sans vraiment le faire.

Il lève les yeux longuement au ciel en inspirant profondément. Enfin, après des années d'ennuis et de lassitude, il se rend compte de la valeur de sa femme.

-D'accord, accepte-t-il.

-Tu pourras la retrouver, elle. Et moi, je n'embêterai plus personne. À mon avis, sourit-elle dans une voix tremblante, Sacha se passera de mes services...

À l'entente des durs mots de sa femme qu'elle s'inflige, il pose son menton sur sa main, les larmes aux yeux.

-Je suis sûr que non, murmure-t-il.

Elle hausse les épaules dans un petit sourire.

-Va savoir... J'ai été si cruelle avec elle durant son adolescence.

-Pas du tout, contredit Marc, tu as été protectrice et moi... Moi je l'ai laissé faire. Je l'ai laissé aller à des soirées, fumée sa drogue, écouter de la musique à fond, ne rien faire de ses journées, squatter le garage, dépensé son argent de poche sans compter et même quand tu lui en privait pour essayer de la rendre responsable, je lui en donnait dans ton d...

On l'interrompt.

-Oui, répond-t-il.

La porte s'ouvre sur la concernée au visage livide.

-Vous allez pas faire ça, demande-t-elle craintivement.

Ses parents s'échangent un regard.

-Si ?

Ils hochent la tête.

-Sacha, attend, hausse Marc en la voyant partir dans sa chambre en larme, ma puce, ouvre moi !

-Qu'est ce qui se passe, grogne Stefan en sortant de la sienne alors qu'il allait s'endormir.

-Hum, marmonne son père bien embêter.

-Qu'est ce qu'elle a Sacha ?!

Cette dernière ouvre la porte.

-Papa et maman, commence-t-elle dans plusieurs hoquets, ils vont se séparer !

Le dernier de la famille se fige et regarde son père d'un air grave.

-Quoi, fit-il n'en croyant pas ses oreilles, c'est faux, hein ?

-Mon grand, je...

Depuis les escaliers, Stefan regarde sa mère à l'expression peinée.

-Mais pourquoi, pleure alors le brun, vous êtes pas obligé de faire ça !

-Ecoutez, reprend Marc, hum... On y pense chacun de notre côté depuis un moment et on a décidé d'en parler ce soir. Nous ne voulions pas que vous l'appreniez comme ça.

-Vous vous aimez plus, demande l'aînée.

-Si, répond Anna.

-Non, répond Marc au même moment.

Ils se regardent un instant.

-Enfin, moi si mais lui non, explique difficilement la mère de famille.

-Voila... Et... Pour tout vous dire, je... Je vois quelqu'un d'autre, avoue leur père.

Choqués et terriblement blessés, le frère et la sœur en reste muets.

-Tu n'es qu'un sal*p, crache Stefan, va t'faire f*utre !! Maman a raison d'te quitter, hurle Stefan en enfilant sa veste en cuir, pas la peine de d'mander garde alternée, continue-t-il en s'approchant de son père d'une voix colereuse, tu peux toujours crever pour que j'vienne chez toi et ta p*te !

L'adolescent descend les escaliers et claque la porte de chez lui.