Chapitre 7

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Il soupire de fatigue en fermant la porte. L'ados laisse tombé son sac à ses pieds et jette sa veste en jean sur le porte manteau. Il monte les escaliers.

-Jean, tonne une voix derrière lui, le lycée nous à appelé. Tu as encore séché ton cours de physique. Pour quelle raison cette fois-ci ?

-J'ai fait un foot avec des potes.

-Revient ici !

-Raah mais ferme la !

-Jean ! Ne parle pas comme ça à ton père, intervient sa mère, je te l'ai déjà dit !

Il lève ses yeux au ciel et se retourne. Il hoche négativement la tête en voyant sa mère.

-Tu t'es vue ?

-Quoi, demande-t-elle.

-T'es habillé vulgairement et maquillé comme une voiture volée.

Elle se regarde.

-Ce n'est qu'une simple robe... J'ai un shooting photo.

-Peut-être importe ! Jean ! Tu es punis de sorties ! Et en plus de ça, tu auras toutes les corvées de la maison à faire !

-Comme si j'les avais déjà pas ! C'est moi qui m'occupe de tout pendant que vous faites les beaux sous les flashs et les projecteurs ! J'm'occupe plus de Zoé qu'vous ! Alors avec tout à géré tu m'excuseras d'me détendre avec un simple match de foot, hurle le roux en claquant la porte.

-Tu as intérêt de m'obéir, crie Éric.

-Doucement. Allons-y mon amour, dit-elle en enfilant son long manteau en fausse fourrure.

-Il commence à me prendre la tête, grogne le père en lui mettant délicatement ses lunettes de soleil.

-Ne faisons pas attention à ça. Il est adolescent. Je discuterai avec lui en rentrant. Il est dix huit heures quinze, dépêchons-nous de prendre ces photos et de rentrer. Je suis épuisée.

Le couple sort et monte dans la voiture. Hélène reste comme à son habitude silencieuse sous les paroles de son mari qui n'en finissent plus comme à chaque fois.

-Un shooting glamour pour ce soir, un autre demain matin plus chic et après demain un sexy.

-Et si on faisait dans le naturel, le coupe presque la mannequin.

-Pardon ?

-Eh bien, un shooting où je ne porterai pas tout ça, dit-elle en levant les bras de ses cuisses, pas de robe moulante, de maquillage, de talon ou de laque.

-Hum, marmonne Eric, je trouverai une place dans la semaine pour si tu y tiens, soupire-t-il peu emballé par l'idée.

-Jean a raison, nous faisons toujours des photos strass et paillettes. Il ne faut pas oublié le côté naturel.

Il hausse les épaules et se gare devant son studio.

-Si tu commences à écouter Jean aussi. Il ne se fait pas à l'idée que tu es retrouvée une entière autonomie et grogne à chaque fois que tu te maquilles ou t'habille bien, ça lui passera. N'oublie pas, la beauté avant tout. On vise la perfection.

-La perfection, répète-t-elle timidement sans quitté ses yeux marrons, bien sûr.

-Allez ! En place, l'encourage son mari en sortant de la voiture.

Devant le flash, les parapluies et les boîtes à lumière, Hélène reste intimidant comme à chaque début de shoot.

-Détend toi ! Ça se voit qu'tu es crispée sur les photos ! C'est mauvais ! Va falloir que tu t'améliore !

-J'y travail, promis, dit-elle le visage figé de gêne.

Finalement, elle satisfait son homme après quelques minutes.

-Yes ! Le bras un peu plus lâche !

Elle l'écoute.

-Par-faite

Elle rougit violemment.

-Hélène !

-Oui ! Pardon !

Il se redresse.

-Bon sang je ne comprendrai jamais pourquoi tu rougis autant ! Avant ce n'était pas le cas ! Laisse moi voir tes joues et les remaquillé.

Le cœur battant la chamade sous les délicats gestes de son mari avec ce doux pinceaux, elle ferme les yeux, plus rouge.

-Hélène, qu'est ce que t'as ?

-Rien, pourquoi ?

Il soupire.

-Eh, commence-t-il en lui prenant la mâchoire, tu vas réussir à me faire un shoot sans être coincé et rouge comme une tomate un jour, demande-t-il plus détendu en voyant le visage de sa femme si peu confiante.

-Bien sûr, assure-t-elle faussement.

-Bien, alors reprenons, sourit-il les sourcils froncés, et pas de gaffe.

Une autre personne soupire elle aussi.

-Stalignac, souffle le proviseur, qu'est ce que je vais bien pouvoir faire de toi ?

Dans un rire, la jeune fille hausse les épaules.

-Les autres m'ont dit de faire en sorte de repousser l'interro de maths, alors j'ai simplement collé les crais et la brosse du tableau.

-Tu commences à sérieusement m'inquiété Zoé, tu prends un très mauvais chemin.

-Non. J'ai simplement pas l'choix.

-Et en quoi ?

-J'm'ennuie à la maison. Pouvez pas comprendre. J'dois bien m'occupez ici m'sieur. La cours de récré est partout pour moi. Même dans les salles de classe. Bon ! Vous m'la donné cette heure de colle oui ou non, s'impatiente la brunette qui n'en manque pas une.

Le directeur soupire à nouveau, exaspéré par les enfants de cette famille. Zoé sort avec sa punition qui finie en morceaux dans la poubelle loin derrière elle. En chemin, la préadolescente insère ses dernières petites pièces dans le distributeur à chewing-gum. Elle tourne la manette et accueille la boulle rose avec joie dans le creux de sa main. Elle l'attrape en plein vol et le mâchouille puis finie la route les main dans sa veste en jean bien trop large pour elle.

-C'est moi, crie-t-elle à travers la maison une fois arrivée.

-Je ne suis pas sourd, répond son cousin.

Elle retire ses Doc Martens blanches vernis ainsi que sa veste et s'approche de lui pour lui embrasser la joue.

-T'avais pas ton sac, demande le roux.

-J'l'ai oublié c'matin. Tu fais quoi ?

-Oublié ? Mais

Il soupire et continue d'éplucher les pommes de terre.

-Je fais le dîner.

-Laisse moi t'aider, fit Zoé en prenant un deuxième économe.

-Heure de colle ce weekend ?

-On change pas les habitudes.

Il l'a regarde.

-Zoé, stoppe tes conneries tu veux ?

-Et c'est lui qui dit ça, grogne cette dernière en levant les yeux au ciel.

-J'suis sérieux là ! J'suis peut-être mal placé mais j'ai pas envie qu'tu gâche ta scolarité en faisant des heures de colle tout le temps !

-Moi non plus j'ai pas envie, soupire-t-elle tristement en laissant tombé son masque de clown.

Jean se redresse légèrement à la vue de ce visage triste. Il le reconnait bien là, il possède le même.

-Ma puce, commence-t-il.

-Tu peux pas comprendre, répond sa cousine dans un sourire forcé, tout va bien, j'm'occupe. J'fait rien d'mal, juré.

-Eh attend, ma puce.

-J'vais prendre ma douche.

Mickaël Jify (Volume 6;Partie 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant