Chapitre 45

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"En plein dans son travail, il ne remarque pas de suite la présence de son infirmière. Théodore arrange la présentation de ses produits. Il relève la tête et l'aperçoit.

-Oh, dit-il pris au dépourvu, bonjour, sourit-il finalement sûr de lui, que faites-vous ici ?

-Bonjour, sourit chaleureusement Maria, j'ai de la cuisine à faire pour ce week-end. J'ai plusieurs choses à acheter.

-Je suis à votre écoute.

-J'aimerai un kilo de morceau de veau, s'il vous plaît.

-À votre service, bella ragazza, ajoute-t-il en haussant les sourcils.

Elle soupire et croise ses bras sur sa poitrine.

-Rassurez moi, vous n'apprenez pas l'italien pour moi ?

-Si vous saviez, répond mystérieusement le boucher, charcutier, avec ça ?

-Vous avez du rumsteck ? C'est pour un sauté de bœuf à l'italienne.

-J'ai de tout ici.

Il lui prépare le tout pendant qu'elle raye sa liste de course.

-Avec cette viande vous allez satisfaire vos invités, sourit-il attentionné en lui tendant le sac.

Elle le saisit.

-Oui, il devrait aimé. Je vous dirai ce qu'il en a pensé ! Bonne journée monsieur Jify.

Ce qu'il en a ?

Théodore se fige et la regarde partir.

Elle a peut-être un frère. Ou son père. Ou bien même un homme dans sa vie.

Après cette réflexion, Théodore décide de finalement laisser tombé cette femme qui doit être déjà prise.

Mieux vaut ne pas prendre de risques...

Il reprend son travail, l'esprit ailleurs."

-Tu reviens de nouveau parmi nous, fit son ancien patron surprit de le voir ici.

-Oui, je sais, souffle Théodore, j'avais des problèmes familiaux mais tous c'est arrangé. Tu veux bien de moi ?

-Mais bien sûr, hausse le boucher charcutier de la supérette, tu reprends tes horaires habituels et tu commences dès demain Jify.

-Merci Dominique, sourit Théodore, ciao !

-C'est ça, ciao, murmure le patron en secouant la tête négativement.

L'italien monte dans sa voiture et roule jusqu'au cimetière où il dépose un gros bouquet de fleurs à la place des fanées dans le vase qui trône sur la tombe de sa femme.

-Ah ! Te voilà plus belle...

Dans un sourire il se redresse et se dirige vers sa petite fille qu'il n'avait pas vu depuis presque un an. Vers la petite tombe blanche, Théodore se baisse à sa hauteur et admire le portrait craché de sa belle fille.

-Coucou, je suis Marie, sourit-elle aux côtés de son grand-père.

-Bonjour Marie, tu es ravissante.

-Merci ! Vous savez que vous êtes mon grand-père ?

-Bien sûr que je le sais. Et je suis fière de l'être. Surtout quand on voit ta bouille d'ange, confie-t-il plus en lui touchant le bout du nez.

Elle rit puis se penche près de lui.

-Vos yeux sont bizarre.

Il souffle du nez.

-Ton frère m'a dit la même chose quand nous nous sommes rencontrés.

-Vous parlez de Mickaël ?! Il est génial ! C'est le meilleur du monde, dit-elle en déployant ses ailes et ses bras.

-Tu peux me tutoyer, tu sais, sourit-il tendrement.

-D'accord, je te tutoie.

-Tu as bien le visage de ta mère, mais qu'est ce que tu as les expressions de ton père, remarque Théodore stupéfait en posant ses mains sur les joues de l'enfant.

-Je ressemble à mon papa ?

-Oui, à mon fils.

-Mon papa, tu sais quoi ? C'est le plus beau du monde !

Il ricane. Elle joint ses mains à celles de son grand-père.

-J'aurai dû être danseuse étoile et il serait venu à tout mes spectacles ! Cependant, continue Marie d'une voix soudainement très affaiblie, la maladie m'a emporté avec elle, révèle-t-elle en perdant ses cheveux et ses ailes, je n'avais plus la force de rien, chuchote la malade en se laissant tomber dans les bras de son grand-père dans un dernier soupire.

Elle disparaît et Théodore reste choqué. Il ferme les yeux à cette image terrible qu'est une petite fille malade et amaigrit.

Je dois me reprendre...

Mickaël Jify (Volume 6;Partie 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant