Mickaël Jify (Volume 6;Partie 2)

Chapitre 55

-Aller, va t'occuper, ordonne Charles Henri en jettant Mickaël de sa salle d'expérience.

Ce dernier affaiblie et encore en larmes, se relève difficilement à cause des vertiges qui lui sont procurés par les électrochocs et la perte de sang. Il soupire bruyament.

-J'en ai marre, hurle Mickaël contre le mur, marre !!

Sa respiration saccadée amplifie son mal de tête. Il avance dans le couloir sombre comme le ferait un funambule sur un fils jusqu'àux toilettes où il régurgite toute sa douleur. Qui, au final, ne fait qu'empirer avec des crampes à l'estomac. Il tire la chasse d'eau et se passe de l'eau sur le visage. Le vieux miroir sale l'empêche de bien se regarder mais lui suffit pour voir qu'il n'est plus du tout et ne sera plus jamais le même garçon qu'avant.

-Je suis fou... Je le suis vraiment... Je suis bipolaire... Ils ont tous raison, craque le jeune en se laissant tomber au sol.

-Dégage, dégage, crie soudainement un homme atteint en rentrant.

Effrayé, Mickaël se relève rapidement et sort vite. Il cours jusqu'au coin fumeur ou seulement un malade est présent. Un garçon de vingt ans, moyen, brun et au visage rassurant car toujours souriant. Il l'a souvent remarqué à cette même fenêtre, seul ou parfois en compagnie des autres fumeurs avec qui il échange des rires. La pièce calme l'apaise enfin.

-Salut, commence timidement le blond, tu pourrais me donner une cigarette ?

-Bien sûr, sourit gentiment un plus grand, mais pas gratuitement.

-J'ai pas d'argent, j'suis désolé.

-Mais on peut s'arranger autrement, c'est pas un problème, assure le jeune homme en lui caressant la joue.

Mickaël reste surpris !

-Tu vois c'que j'veux dire ?

L'adolescent hoche négativement la tete, ne voulant pas réalisé sa demande.

-J't'embrasserai pas...

-J'ai pas parlé de bisous, ricane le plus vieux dans un jolie sourire.

Il part coincé la porte avec une chaise. Mickaël transpire et tremble. Coincé loin des autres, l'adolescent voit le fumeur se transformer en prédateur sexuel.

-Qu'est ce que tu vas m'faire, pleure ce dernier, arrête ! T'approche pas d'moi, panique le blond en se reculant.

-Ça va vieux, détend toi, on est qu'nous deux. J'vais pas t'violer.

Sa poitrine recommence à se lever irrégulièrement quand il se retrouve coincé contre le mur. Le fumeur de la vingtaine qui avait l'air d'un vrai ange aux premiers abords laisse tombé son masque pour dévoilé un regard noir fou de désir et un sourire laissant apparaître ses dents mordre sa lèvre.

-Moi j'vais pas t'toucher, chuchote le brun, mais toi en revanche...

Mickaël baisse des yeux en voyant la main de son agresseur descendre jusqu'à son jean qu'il ouvre laissant apparaître un début d'excitation visible. Coincé entre ces quatre murs de la pièce qui fait de l'adolescent la victime de gestes non consentis, de personne, il devient chose.

-Tu choisis, reprend le jeune, la main ou la bouche. Même si j'ai une préférence pour la deuxième proposition.

-J'ferai pas ça, formule Mickaël anéanti.

Par peur, il le pousse violemment ! Seulement, le brun le retient et le plaque contre le mur où il reste quelques secondes sonné !

-Ne joue pas avec mes nerfs, grogne le grand.

-Va en enfer !

Le blond reçoit une gifle et se retrouve de force à genoux devant le membre désormais bien visible de l'homme.

-J'ai été gentil et t'ai laissé le choix ! Alors maintenant tu vas m'écouter ! Fais le !

-Nan ! J'ai pas envie, pleure Mickaël à chaudes larmes, j't'en supplie, laisse moi partir ! J'te demanderai plus jamais rien !

L'adulte lui saisit les cheveux d'une main et approche sa cigarette près de l'œil de sa victime de l'autre. Complètement tremblant sur place et sentant le chaud près de sa peau, le pauvre adolescent regarde le visage satisfait de son agresseur avant de l'écouter.

-Voilà, c'est bien ça, soupire le brun comblé de plaisir, continue, ordonne-t-il en portant sa cigarette à sa bouche.

Mickaël l'écoute, dégouté de lui même et définitivement brisé au fond de lui. Le monde se réduit à cet instant aux yeux de la victime, à lui, l'agresseur.

*

-Tiens, la voilà ta clope, sourit-il.

Mickaël la reçoit en plein visage. Encore à genoux, il ne réagit plus à rien.

-C'était houa ! T'es l'premier mec à m'faire ça et j'pense que ça va pas être la dernière fois. Comment tu t'appelles, demande le brun de nouveau angélique.

-Mickaël, répond automatiquement le patient sans lâché le sol du regard.

-Mickaël, répète l'agresseur, c'est vraiment un joli prénom. Tu me plaît beaucoup Mickaël. Moi je ne te dirai pas le mien mais on a qu'à dire qu'à partir de maintenant je suis ton fournisseur, murmure ce dernier avant de lui embrasser délicatement les lèvres.

Seul, Mickaël ouvre la bouche et s'enfonce profondément l'index et le majeur. Interpellée par les bruits de crachats, une infirmière entre.

-V'nez m'aider, hausse-t-elle lassemant, y a un patient qui a vomi ! C'est pas vrai, gronde la soignante en l'approchant, c'est le quatrième dans la journée...